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      Je m’appelle Alissa Eclat Lune, elfe de la vallée de l’est. Je sais que vous vous souvenez de moi, l’elfe qui est devenue mage.

    Moi-même, je n’arrive pas encore à me faire à cette idée. Il m’avait tant fallut m’accrocher pour y arriver. Pour que je puisse vraiment réaliser ce qui me tenait à cœur. Pour que je puisse ma voie. Pas parce que je n’étais pas très doué, au contraire. J’avais d’excellentes capacités. Mais hélas, on ne peut pas changer ce que l’on est. Et c’est ce que je suis qui m’a toujours empêché de me tailler une place dans ce monde. Une elfe…

      Oui, vous savez ce que cela veux dire. Une race ancienne dont les exploits ne sont plus célébrés que dans les légendes. Une race qui à été dénigré et assouvie par les humains dès leur arrivé sur ce continent. Au lieu de nous battre, nous avons fuit. Pendant des centaines d’année, nous nous sommes terré, incapable d’entreprendre la moindre action. Nous, sages êtres des bois, avions peur de cette race primitive qui passe son temps à guerroyer.

      Les années passèrent. Mais je ne vous apprends rien sur notre exile. L’histoire ne devient intéressent que lorsque certain d’entre nous sortirent des forêts pour se montrer au grand jour. J’en ai fait partie. Et même si nous avons réussit à nous mêlé à cette étrange population, les préjugé restaient. Et jamais ils n’auraient accepté une créature sylvestre dans la Guilde très fermé des mages.

    Pourtant, je me suis accroché, je voulais réussir à changer ce monde. Et d’une certaine façon, j’ai réussit.

      Les temps changent. Doucement, mais ils changent.

      Venez, il est temps …  

     

      Une plume irisé à la main, écrivant avec joie ces quelques lignes qui annonçaient la libération des elfes, il me fallut quelque instant pour comprendre que quelqu’un me parlait. Je consentis à reprendre mon écrit plus tard et retrouvai avec une moue de dégoût la grande plaine boueuse et le ciel couleur cendre.

      J'avais appris la langue courante des humains. Celle utilisé dans l'empire. Celui qui me parlait le savait très bien. Mais il ne faisait aucun effort pour que je le comprenne et, m'adressant un sourire narquois, il alla poursuivre sa conversation dans un dialecte du nord de l'empire avec un soldat qui venait d'arriver en jouant nonchalamment avec une dague couverte de sang. Manière très indiscrète de me rappeler que la guerre faisait rage et que je ne devais penser qu’aux combats à venir.

     

      Je lui décrochai un regard meurtrier. Jahir était dans la même équipe que moi. Il était grand, le visage carré et ses cheveux bruns tombaient en mèches grasse sur ses épaules. Moi, j’étais plutôt petite et svelte. Avec mes grands yeux bleus pâles et mon petit visage fin qu’encadraient de longs cheveux dorés, j’avais une apparence fragile.

      Et lui avait tout de suite voulu m’humilier. Dès le premier jour où je l’ai rencontré, sans doute pour affirmer sa supériorité, il m’a envoyé contre un mur. Enfin, il avait essayé. Et il à été très surpris quand il s’est retrouvé à terre avec deux bras cassé alors qu’il pensait m’avoir attrapé.      Depuis ce jour, il me détestait.

      Mais comme nous était sensé coopéré, j’avais pensé qu’il serait un petit peu plus agréable.

      Espoir vain.

      Il était toujours aussi détestable.

     

      Et il n’avait pas besoin de me rappeler que nous étions en guerre. Même si j’avais vécu pendant deux cents ans dans un monde d’humains, j’avais encore du mal à comprendre leurs motivations. Comme le faite de partir en guerre contre… d’autres humains ! Ce conflit ne me concernait pas vraiment. Sauf qu’étant mage, il était mon devoir de protéger les humains. Créer des boucliers, soigner les blessés, tous ça, c'était notre travaille. Et localiser les mages adverses en les détruisant au passage si possible. Il y avait une cinquantaine de mage dans le camp. Et tous travaillait en binôme ayant la charge d'une dizaine de soldats. Cela ne faisait que très peu de gens protéger dans la grande armée, mais nous ne pouvions pas faire mieux.

     

      Un cri rauque déchira le silence de la plaine. Avertit par un sixième sens, une nuée de corbeau arrivait. Le massacre allait être horrible. En réponse aux cris des volatils, les hommes se mirent en marche d'un pas lourd. Je suivis Jahir et mon groupe de soldat dans la mêlé en rassemblant mes forces. Je ne devais pas faiblir.

      Ce qui ressemblait à un chaos total s'ordonna et bientôt, une ligne de cinq cents humains en armure de métal s'étendait dans la plaine en attendant l'ennemi. Les oiseaux noirs décrivaient des cercles au dessus de nos têtes en poussant des croassements enthousiastes. Mes mains tremblaient mais je ne pouvais pas faire demi-tour. Je tentais de me rassuré en me disant que ma magie était puissante et qu'au besoin, je pouvais tirer ma lame pour me défendre. Rien à faire, je mourais de peur. Et soudain, la ligne ennemi apparu.

     

      Mon cœur rata un battement. Ils étaient trop. Beaucoup trop. Jamais nous ne pourrons les vaincre. Je me mis à penser que j'allais mourir. Ici, entouré par une race qui me méprisait. Non, je ne devais pas. Pas après tous ce que j'avais traversé. Il fallait que je leur montre que les elfes étaient forts.

      Les deux commandant donnèrent le signale de l'assaut en même temps. Les deux armés se ruèrent l'une vers l'autre en hurlant encouragé par les cris des volatils. Je tentais de suivre mon groupe dans cette mêlé confuse. Nous avons vite repéré un petit détachement. Aussitôt, mes soldats se précipitèrent sur eux. Je m'apprêtais à créer un bouclier de protection en me demandant pourquoi Jahir ne l'avait pas déjà fait. Le jeune homme leva soudain le bras et sans se concerter, notre groupe fit demi-tour. Éberluer, je les vis rejoindre les autres. Jahir m'assena un violent coup sur l'épaule avant de suivre les guerriers. Je fus projeté au sol. Le temps que je me relève, le groupe ennemi était là. Il était une dizaine.

      Aucun mage ne semblait les accompagner, mais ils n'en auraient pas besoin pour me battre. Sans prendre le temps de réfléchir, j'invoquai une corde invisible tendu à hauteur de cheville entre les soldats et moi. Cela ne les tuerait pas, mais les ralentirait. Sans m'attarder plus longtemps, je pris mes jambes à mon coup. Un grand bruit de métal m'indiqua qu'ils étaient tombés les un sur les autres.

      Parfait.

      Je n'avais plus qu'une idée en tête. Rejoindre mon armé. Mais je constatai avec horreur que les combats s'étaient déplacés et que je me retrouvais isolé. Derrière moi, les soldats s'étaient relevés. En essayant de contrôler les battements affolés de mon cœur, je tentai de créer  une boule de feu. Mais j'avais tellement peur, que je ne pouvais me concentrer. Seules quelques flammèches dansèrent au bout de mes doigts avant de s'éteindre lamentablement. Répriment mon envie de pleurer, je concentrais une nouvelle fois l'énergie dans mes mains. Alors qu'un guerrier se ruait sur moi en hurlant, l'épée brandit, je me jetai à terre et appliquai mes paumes sur le sol boueux.   

      Cette fois ci, je réussi. Le sol s'effrita sous les pieds du soldat. Il tomba une nouvelle fois à la renverse.

      Cette brève victoire me redonna confiance. Je me relevai. Un feu bleu entourait mes mains. Je sentais les flammes lécher ma peau sans que je n'éprouve la moindre douleur. Un bref instant effrayé, mes ennemis hésitèrent à continuer le combat. La détermination avait remplacé la peur sur mon visage. Les hommes se reprirent vite. Qu'importe, je les attendais. Le premier fit tourner son épée devant lui avec l'intention évidente de me décapiter. J'esquivai sans peine son coup et effleura son armure du bout de mes doigts parcouru de flammèches bleues. L'homme eu un sourire croyant que je l'avais raté. Sourire qui s'effaça très vite lorsqu'il vit que le métal devenait rouge. Il poussa un hurlement terrible à l'intérieur de son armure en fusion et essaya sans succès de se débarrasser des plaques de fer qui la composaient. Mais n'y parvenant pas, il brûla vif.

      Horrifié par la mort terrible de leur compagnon, les autres soldats ne bougèrent pas. C'était le but. Car même si je gardais un visage impassible, j'étais vidé. Faire courir des flammes sur mon corps ne me coûtait rien. En revanche, brûler une armure consommait énormément d'énergie. Je savais qui si je gardais la même technique, je ne pourrais en faire brûler que deux autres avant de m'évanouir. Il en restait neuf… Je devais absolument trouver autre chose.

      Ma vie en dépendait.

      Les encercler par un mur de feux n'allais pas marcher car le sol était trop mouillé. Je ne pouvais pas non plus créer une crevasse, ils couvraient une trop grande surface. Mais je pouvais les briser!

      Toujours inquiet par mon grand pouvoir, les guerriers n'avaient pas bougés. J'allais leur donner une autre occasion d'avoir peur. J'éteignis le feu de mes mains. Ils crurent que j'avais épuisé toute mon énergie et voulurent reprendre l'avantage. Je ne leur en laissai pas le temps.

      Un des soldats s'écroula. Sa nuque formant un angle impossible avec le reste de son corps. Les hommes, s'arrêtèrent effrayer en regardant le cadavre. Deux autres tombèrent. Les vertèbres brisées. Pris de panique, les ennemis s'enfuirent en courant. J'eus le temps de faire encore deux victimes parmi eux.

     

      Mes forces m'abandonnèrent. Je tentais de résister, mais j'avais épuisé toute mon énergie. Je tombai à genou sur le sol boueux, devant le soldat calciné. Ma vue se brouillait. J'entendis vaguement des cris de rages et de douleur. L'odeur du sang prenait à la gorge. Les croassements des corbeaux écorchaient mes tympans. Puis, tout cela disparu.

      Ma tête heurta le sol mais avant que je ne m'évanouisse, je vis des jambes cachées sous une armure devant moi. Levant les, yeux, je me retrouvai devant un parfait inconnu. Celui-ci eu un rictus sauvage et leva lentement sa longue lame recourbé. Mon cœur se serra. Ma respiration devint saccadée. Je savais ce qui allais ce passé. Dans un effort, désespéré, je tentai de rouler sur le côté. Mais en vain. L'homme ricana devant mes efforts et abaissa son arme.

      Je sentis l'acier mordre la chaire tendre de mon cou.

     

      Je hurlai.

      Tentai de hurler.

      Mais je n'en étais déjà plus capable...


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    Chapitre 4

     

        Depuis maintenant plus de cinq minutes, Naxo psalmodiait. Et Aline ne bougeait toujours pas. Elle attendait, tous simplement. Quoi ? Surement un miracle…

        Un miracle.

        Comme si un quelconque dieu l’avait entendu, l’horrible blessure qui vidait petit à petit Lara de son sang se referma. Pas d’un seul coup non. Mais elle voyait les chaires de se réparé d’elle-même, les muscle se reformer et la peau se ressoudé. Il ne restait rien, même pas une cicatrice de ce qui avait faillit emporter son amie.

        Naxo se redressa en soupirant de soulagement et Aline recula. Elle sentait toujours un immense danger émaner de cet être. Elle du se retenir pour ne pas s’enfuir alors qu’il se retournait. Il semblait soudain épuisé. La fatigue avait encore plus creusé ses traits, déjà émacié, il ressemblait à un loup affamé. Sa pâle tentative de sourire la fit frissonner d’effroi. Ses dents étaient des crocs !

        -Je suis désolé pour tout à l’heure… Mais vous trois êtes les seuls à pouvoir nous aider. Aucun de vous ne doit mourir. Je ne voulais pas te faire peur.

        La jeune acquiesça lentement. Naxo se leva vivement et, surprise, Aline faillit tomber.

        -Arrête d’avoir peur, s’exclama le vampire, je suis ici pour vous pro-té-ger. Je n’ai pas du tout l’intention de vous faire du mal.

        -Pourtant, ton arrivé à faillit tuer Lara, marmonna une voix encore un peu endormi.

        Aline se tourna vers son ami, heureuse de pouvoir échappé aux prunelles sanglante du vampire.

        -Lee ! Tu vas bien ?

        -Je suis vraiment épuisé, mais sinon tout va bien.

        Naxo s’avança vers la jeune fille et la força à le regarder dans les yeux.

        -Terre et énergie, déclara-t-il à la grande surprise des deux amis.

        -Energie ? interrogea Aline.

        -Un élément étrange que seuls les humains et certains garou peuvent maitriser, marmonna-t-il. Ne m’en demandez pas plus, je ne sais pas. Shihi pourra surement vous renseigner davantage.

        Il se détourna et se dirigea vers Lee qu’il regarda lui aussi dans les yeux. Après un instant, il annonça :

        -Feu et énergie.

        -Je ne comprends pas vraiment cette histoire, tenta Aline dont le bras meurtri incitait à la prudence.

        -C’est bon, je vais répondre à vos questions, soupira le vampire. Que voulez vous savoir ?

        Encore fatigué, Lee resta assis mais le regarda attentivement.

        -Premièrement, commença-t-il en levant son pouce, pourquoi est-ce qu’on fait de la magie ? Deuxièmement, est ce à cause de toi s’il n’y personne et si oui pourquoi ? Troisièmement, pourquoi somme-nous menacé de mort ? Quatrièmement, qu’est ce que nous somme censé faire ?

        Aline hocha la tête et regarda fixement Naxo qui n’avait pas bronché durant l’énumération de son ami.

        - Tous ça… Je ne comprends pas, vous auriez du être au courant, on ne m’a pas préparé à répondre à des questions, seulement à vous ramené sain et sauf à Oromois. Mais je suppose que vous ne tiendrez pas une heure sur Alona, ignorant comme vous êtes.

        Il s’assit et s’adossa confortablement à un arbre.

        -Pour répondre à la première question, tous le monde peut faire de la ‘’magie ‘’. Chaque personne quelque soit sa race est lié à un des quatre éléments principaux à sa naissance, l’air, la terre, le feu et l’eau. Certaines races ont la particularité d’être lié à deux éléments naturellement. Les humains, eux, maîtrise un des quatre éléments ainsi que l’énergie, le temps, l’espace et le psychique. Ils ne sont pas vraiment considérés comme élément. Le don de maitriser les éléments peut disparaitre si nous ne nous en servons pas. C’est pour cela que les magiciens sont très rares sur terre.

        Le vampire fit une pause et Lee en profita pour demander :

        - Excuse-moi, mais tes réponses me font poser d’autres questions. Mais j’ai cru comprendre qu’il y avait plusieurs races sur Alona. Est-ce qu’il existe des hybrides ? Et s’il son mi-humain, maitrise-t-il aussi… un des autre?

        Naxo soupira.

        -C’est un peu plus compliqué que cela. Les ‘’autre’’ comme tu dis, sont appelé ‘’esprit ‘’.Il existe en effet des hybride, mais très peu car toutes les races ne sont pas en très bon terme et une guerre peut se déclaré n’importe quand entre n’importe qui… Nous préférons donc éviter à nos enfants d’avoir à choisir le camp d’un de leurs parents. Pour ce qui est des quelques hybrides mi-humain, il ne maitrise qu’un seul élément. Mais si se sont les enfants d’un hybride et d’un humain, l’enfant maitrisera un esprit. Personne n’a jamais compris la raison de se phénomène…

        Ils restèrent songeur un instant. Il y avait toujours se silence étrange, mais Aline ne se sentait plus oppressé. Elle se sentait mieux depuis qu’elle savait Lara sauf et que Lee était réveillé.

        -Pour répondre à ta deuxième question, repris Naxo, ce n’est pas moi qui serait capable de réaliser un tel exploit, mais je connais celle qui a réussit un enchantement complexe et a  manipulé ainsi le cinquième élément. Elle s’appelle Shihi, c’est une Naïade de Saën. Rassurez-vous, tous vont bien. Ils sont simplement… ailleurs. Je ne pourrais pas vous dire ou, mais ils sont en parfaite santé et ne se souviendront de rien. Quand à pourquoi vous êtes les seuls épargné, c’est parce qu’il fallait que je vous ramène sur Alona. Et c’est un peu pour ça que vous menacé de mort comme nous l’a très gentiment fait remarquer Via.

        -Qui est Via, demanda Aline.

        Le regard de Naxo s’assombris et il leva les yeux vers le ciel, masqué par les branchages.

        -Via est une démone. Nous ne savons grand-chose de ce qu’il se passe à Trilliga, mais nous avons cru deviner qu’elle à passé un pacte avec Nahel. C’est une démone de Saën. Et elle est aussi forte que Shihi et bien plus dangereuse…

        La jeune fille frissonna. Et ce n’était pas de froid…

        -Je répondrais d’abord à la dernière question, continua le vampire. Vous êtes sensé nous aider. Alona est divisé en plusieurs pays, gouverné chacun par un peuple différent. A Trilliga, le Royaume des humains, c’était le roi Arik II qui régnait. Il a eut deux enfant, Nahel et Tyna. Etant l’ainé, c’est Nahel qui aurait du succéder à son père. Mais le roi a décidé qu’il gouvernerait à eux deux. Cela n’a pas plut à Nahel qui voulait le pouvoir pour lui seul. Il a attaqué sa propre sœur et à réussit à lui couper une main avant qu’elle ne soit obligé de s’enfuir. Trois jours plus tard, le roi a été retrouvé mort. Une enquête a prouvé que c’était l’épée du prince qui avait mis fin à ses jours. N’aillant aucun autre descendant reconnu, c’est Nahel qui est monté seul sur le trône et depuis, c’est un roi cruel détesté par son peuple.

        Le vampire jeta un coup d’œil à Aline et Lee qui écoutait fascinés son récit et reprit :

        - Tyna s’est réfugié sur le continent d’Antrare. Elle a construit le Royaume d’Oromois grâce à ses grandes connaissances et à envoyé des messagers dans tous les pays pour recruter mages et guerriers. Les loups-garous, de grands devins sur notre monde, lui ont un jour rapporté l’une de leur vision.

        Naxo les observa tour à tour et énonça :

        -‘’Trois hybrides venu d’un autre monde auront à eux trois le pouvoir de ramener le véritable roi sur le trône de l’est. Les Mots Interdits résonneront une dernière fois dans le temple de Saën et les Anciens reviendrons nous apporter conseil. ‘’

        Un air de total incrédulité salua cette déclaration Lee se décida enfin à prendre la parole :

        -Comment ça ‘’trois hybrides’’ ? Tu es sur que cette prédictions parle de nous ? Si j’ai bien compris ton truc avec les éléments et les hybrides, on ne pourrait pas maîtriser un esprit si on était qu’a moitié humain, c’est ça ? Et tu à déclaré toi-même que nous étions Terre Energie et Energie Feu.

        - Tu as bien compris à un détail près. La prophétie dit que vous êtes des hybrides. Un hybride n’est pas forcément moitié-moitié.

        - Non ! s’exclama Aline. On ne peut pas être autre chose que de simple humain. Nous avons simplement découvert notre élément parce que nous en avions besoin. A ce moment là, c’était… instinctif.

        -Rien ne vous distingue d’un autre humain en apparence. Mais pour un vampire, c’est flagrant. Votre odeur n’est pas la même qu’un humain pur. Elle en est proche, mais pas semblable. Le sang qui coule dans vos veines est plus acide.

        -Acide ? s’étonna Lee.

        -C’est une différence que seul un vampire peut sentir.

        Aline ferma les yeux. Toutes ses certitudes venaient de s’écrouler. Ce que lui racontait ce vampire était complètement absurde et pourtant, elle le croyait. Elle le croyait quand il disait qu’elle et ses amis étaient au centre d’une prophétie énoncé par des loups-garous. Elle le croyait quand il disait qu’elle n’était pas humaine, mais une hybride…

        - Si nous ne sommes pas tout à fait humains, demanda-t-elle d’une petite voix, nous somme quoi ?

        Naxo se tourna vers Lara, toujours inconsciente.

        - Pour elle, un de ses ancêtres était un loup-garou. Quelqu’un de proche car on pourrait presque le deviner à ses traits.

        Il se tourna ensuite vers Lee.

        -Toi, c’est plus ténu, je dirais une daïlz, mais je n’en jurerais pas…

        -Une daïlz ?

        -Une sorte d’esprit des flammes, elles n’ont pas de terre qui leur appartienne car elles vivent là ou est le feu. Aussi bien dans un volcan que dans les habitations. Les demi-daïlz sont donc assez courant.

        Le vampire regarda ensuite Aline.

        - Elfe, dit-il sans la moindre hésitation. Surement un des steppes… Ce gout acide est très présent autour de toi. Je dirais que c’est un de tes grand-parent.

        Aline haussa un sourcil dubitatif. Elle se représentait les elfes comme des créatures immortelle ayant un physique humain bien que d’une beauté incomparable. Ses grands parents ne correspondaient pas vraiment à ses critères...

        -Tu n’as pas répondu à une question, remarqua Lee. Pourquoi somme-nous menacé de mort ? Parce que, ce n’est pas pour prendre sa défense, mais si c’est Nahel qui aurait du régner sur Trilliga, je ne comprends pas en quoi nous pouvons le gêner.

        -Tu crois toujours qu’il est digne de diriger ce Royaume après ce qu’il a fait ?

        -Je ne comprends pas comment nous pouvons rétablir le vrai roi, soupira Aline. Nous ne sommes même pas originaires d’Alona… Tyna semble convaincu que se sera elle la reine, mais devons-nous simplement annoncer qui règnera ?

        -Je n’en sais rien, mais je pense que ce sera plus complexe que ça.

        Nouveau silence.

        -Même si c’est complètement fou… Je crois que tu veux que nous t’accompagnons jusqu’à Oromois sans se faire attraper par Nahel… Ce qui veut dire que l’on sera en danger de mort à chaque instant. Mais pourquoi prendrions-nous ce risque ? Après tout, nous ne somme pas des Alonien. Alors en quoi la succession d’un Royaume nous concerne-t-elle ?

        Naxo soupira.

        -Je ne suis pas votre ennemi, je ne suis que chargé de vous escorter jusqu’à Oromois. Alors écoutez moi bien mais ne vous retournez pas contre moi. Tyna avait prévu votre refus. C’est pourquoi elle ne vous donne pas le choix. Si vous refusez de me suivre, ce monde restera tel qu’il actuellement. Sans vie…

        -Quoi ! s’exclama Lee

        -C’est quoi ce chantage ! Elle n’est pas la reine de la terre ! Elle n’a pas le droit d’ordonner cela !

        -Elle s’inquiète pour son Royaume que son frère est en train de détruire, plaida Naxo. Ce n’est pas contre vous, elle n’a tous simplement pas le choix.

        -Et si c’était les loups-garous qui s’étaient trompé ? lança Lee furieux.

        -Ils ne se trompent jamais.

        -Il y a un début à tous…

        -Alors se serait une coïncidence que trois hybrides vivent dans la même ville, aient le même âge et aient les trois découvert leur élément ? Arrêtez de vous chercher des excuses !

        -Tu veux qu’on arrête de se chercher des excuse ! s’exclama Aline hors d’elle. Nous essayons de comprendre et de rester en vie ! Cela te convient comme excuse !

        -Même si on avait découvert notre élément, notre vie n’a jamais été vraiment différente de celle des autres, appuya Lee. Tu voudrais qu’on abandonne d’un claquement de doigts nos certitudes ! Met toi un peu à notre place !

        Le vampire se leva, soudain menaçant.

        -Je n’ai pas à me mettre à votre place. Je ne chargé que de vous ramener vivant à Oromois. Le reste m’importe peu. Vous avez le choix de me suivre ou de rester dans ce monde figé. Je vous donne cinq minutes pour en parler.

        Sur ce, il s’éloigna, laissant les deux adolescents en proie à de cruelles incertitudes. 


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      Chapitre 3

     

        Nahel faisait les cents pas dans une pièce magnifiquement décoré, sa tenue contrastant furieusement avec la richesse ambiante. Chaussé de bottes en cuir souple qui semblaient avoir été usées sur tous les chemins du royaume, il foulait un tapis de soie rouge dont les motifs compliqués qui l’ornaient avaient été tissés avec des fils d’or. Son pantalon de toile grossière était taché de boue et de sang, tout comme sa tunique en cuir. Seule son épée qui pendait à sa ceinture prouvait qu’il n’était pas un quelconque rodeur. Le fourreau était en effet magnifi-quement ouvragé. D’anciennes runes elfiques avaient été peintes sur tout le bois sombre d’une encre cuivré. Une flamme stylisée avait été décoré sur la garde et le pommeau était orné d’un énorme rubis. Cette arme valait son poids en or et il aurait pu, s’il l’avait vendu, s’offrir une centaine de tenues bien plus adaptées. Mais Nahel tenait à cette lame comme à la prunelle de ses yeux et ne s’en serait séparé pour rien au monde.

        En ce qui concernait sa tenue pour le moins… usée, il n’aurait eu qu’à claquer des doigts pour se retrouver vêtu des plus somptueux habits du royaume. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Car toutes ces tuniques de soie, de mousse et de velours étaient terriblement inconfortables. Il préférait donc cent fois cette tenue de voyage qui avait déjà bien servie et qui était bien plus fonctionnelle qu’une de ces robes de la cour s’il se faisait attaquer.

        Cela ne cadrait pas vraiment avec son rang, mais même vêtue des loques d’un mendiant on aurait reconnu son statu. Son visage aux traits altiers éclairé par des yeux mordoré brillant d’intelligence quelque peu masqué par des cheveux brun cuivré mi-long valait toutes les tenues de satin… Oui, tout en lui clamait le roi qu’il était. Ou qu’il aurait du être…

        S’arrêtant brusquement, il abattit avec rage ses poings sur une table d’ambre finement sculptée. Il ne put s’empêcher de penser que celle qui était responsable de son malheur était sa propre sœur.

        -Maudite sois-tu Tyna ! hurla-t-il tremblant de colère, les yeux brillant de haine. Mais je te retrouverais… Tu m’entends ? Ou que tu sois, je te retrouverais et je te tuerais ! Je donnerais ton âme aux démons et jamais tu m’entends, jamais te ne trouveras le repos !

        La porte, décorée d’or et de rubis, s’ouvrit à la volé. Un jeune page dont la toge vermeille semblait trop grande pour lui s’inclina presque jusqu’à terre avant de balbutier :

         -Mai… maître… Le seigneur Jahir désir vous voir…  immédiatement. C’est à propos de l’espion que… vous avez envoyé à Oromois…

        Bégayait-il d’avoir trop couru ou de peur ? Nahel ne parvint pas à se décider. Peut être les deux. Il était toujours craint dans ce Royaume qu’il tentait pourtant d’élever le plus haut possible. Ses efforts serait-ils un jour récompensé ou est-ce que les aveux de Tyna avaient à jamais gâchés son règne ?

        -Monseigneur ? osa interroger le jeune page d’une voix aiguë.

        Le roi se retourna brusquement. Ses yeux étaient toujours assombris par la fureur et le page recula prudemment.

        -J’arrive, cracha-t-il. Et j’espère que les nouvelles seront bonnes ou je ferais écarteler cet incapable d’espion !

        Le page, toujours courbé en deux, sortit à reculons de la pièce. Quelques minutes passèrent. Adossé contre un mur, Nahel tentait de reprendre son calme. Une fois qu’il eu à peu près repris le contrôle de lui-même, il sortit à son tour.

        Le page n’était nulle part. Sans doute avait-il détalé dès que la porte s’était refermée sur son visage terrifié…

        Sans se soucier des gens qui abandonnaient leurs taches et s’inclinaient précipitamment sur son passage, le jeune roi avançait à pas vifs dans les couloirs décoré d’une fresque tissé par les elfes, dans le temps ou les deux pays entretenaient encore de bonnes relations, et narrait l’histoire de sa famille. Il marchait devant ses ancêtres qui avaient combattu nains et centaure pour agrandir le Royaume, il passa à côté des puissants mages qui avaient fait prospérer Trilliga sans les voir. Des guerriers et des mages. Telle était sa ligné.

        Il s’arrêta quelques mètres avant l’escalier en colimaçon qui montait vers les chambres.  La magnifique tapisserie s’arrêtait ici. Avant de rompre tout accord avec le Royaume Trilliga, les elfes lui avaient envoyé une autre partie de la fresque.

        Impassible, il contemplait la scène qui l’avait hanté depuis ce jour fatidique ou le peuple avait définitivement cessé de croire en lui.

        Tissé avec une grande minutie, le roi Arik II, son père, lui renvoie un regard d’une grande tristesse. Suivant les fils coloré, Nahel voit l’épée qui lui transperce le cœur.

        Son épée.

        La garde de la lame disparait dans une paume bien connu.

        La sienne.

        Le Nahel de la fresque jette un regard triomphant à son père agonisant.

        L’assassin se détourna sans qu’aucune émotion n’apparaisse sur ses traits fins. Il n’a que faire du passé. Ses projets sont tournés vers l’avenir. Un avenir encore flou, mais il ne doute pas parvenir à ses fin.

        La fin de sa sœur.

     


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  • Chapitre 2

     

        Tout se passa très vite. La Syv planta ses griffes dans le ventre de Lara sans que personne ne l’ai vu se déplacé. Comme par magie, Naxo s’interposa et la créature battit précipitamment en retraite. Le mâle sauta sur Aline. Le vampire n’eut pas le temps de se retourner. Une lance de feu bleu apparu dans le couloir et se planta dans les flans du monstre noir alors que ses griffes effleuraient la jeune fille.

        Le Syv s’effondra.

        Le cœur battant à tout allure, la bouche ouverte en un cri muet et tremblant de tous ses membres, Aline regardait pétrifié le corps de la créature qui avait faillit la tuer. Lee s’était adossé au mur et s’emblait épuisé. La lance de feu avait disparu.

        Ils entendirent un sifflement ou se mêlait rage, peur, désespoir, haine et tristesse. Comment un simple son si aigu pouvait révéler tant de sentiment ? Les trois rescapés se tournèrent vers la femelle. Ses magnifiques yeux bleus étaient baignés de larmes.

        Sans prononcer un mot, Naxo pris Lara dans ses bras et écarta les deux autre de la dépouille du Syv.

        -Denia… murmura-t-il à l’intention de la créature encore vivante.

        Pour la première fois, ils virent ses yeux exprimer de la gratitude. Gratitude envers quoi ? Aline qui soutenait Lee de son mieux n’avait pas compris ce qu’avait dit le vampire.

        La Syv s’approcha du corps de son compagnon. Son attitude n’était pas belliqueuse, mais Aline se raidit.

        -Ner ondra neaia nor den, zaaia nior, chuchota la Syv d’une voix dure, sans les regarder.

        Naxo inclina sèchement la tête et entraina Aline dehors. La jeune fille soutenait son ami et suivait le vampire dans les couloirs qu’elle pouvait parcourir les yeux fermés, mais que pour l’heure, elle ne reconnaissait pas. Que c’était-il passé ? Etait-elle en train de rêver ? Avait-elle fait un malaise et se mettait à déliré ?

        Presque sans qu’elle ne s’en rende compte, elle franchit le portail du lycée, marchait à pas rapide sur la route ou aucune voiture ne roulait, traversa un grand champ de courtes pousses de blé et de retrouva enfin devant la forêt qui bordait la ville.

        Alors que tout le trajet s’était effectué dans une sorte de brouillard, Aline redevint soudain très attentive à ce qui se passait. Si ce n’était pas un rêve et qu’elle n’était pas devenu folle, tous ce qui venait de ce passé était réel. Il n’y avait peut être qu’un pourcent de chance que ce qu’elle vivait était vrai, mais si c’était le cas, elle était en grand danger. Et ce n’était pas peut dire. Car les Syv avaient bien faillit la tuer.

        -C’est bon… merci Aline…

        Perdue dans ses pensés, elle en avait oublié Lee. Elle le regarda s’adosser maladroitement à un arbre et grimacer.

        -Tu vas bien ? Qu’est ce qu’il t’est arrivé ?

        Le jeune homme semblait faire un effort surhumain pour rouvrir les yeux qu’il venait de fermer.

        -Je ne sais pas… Je crois que… je crois c’est moi qui ai fait apparaitre ce feu tout à l’heure. Je ne sais pas comment… mais je suis vidé…

        Comme si dire ces quelques phrases l’avait privé de ses dernières forces, il ferma les yeux. Et ne les rouvrit plus.

        -Lee ? Lee !

        -Laisse le dormir, marmonna une autre voix.

        Aline se retourna prête à sortir une réplique bien pensé à ce prétendu vampire complètement malade lorsque son regard se posa sur Lara. Les mots moururent dans sa gorge et elle se précipita aux côtés de Naxo. Elle eut un haut le cœur en voyant la blessure et une bile amère lui emplie la bouche. Elle n’était pas particulièrement sensible, mais voir ses trois plaies parallèle déchirant tout le côté droit du ventre de son amie, voir le sang qui avait imbibé ce T-shirt bleu, le rendant d’une couleur indéfinissable… Mais le pire, c’était la profondeur des plaies. De ce qu’elle avait vu de la scène, la Syv se tenait derrière Lara et ses griffes étaient ressorties devant… N’y tenant plus, elle détourna les yeux et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Naxo n’avait toujours pas prononcé un mot.

        -Elle va s’en sortir ? Tu peux faire quelque chose.

        Silence.

        Aline en pris vraiment conscience à ce moment là. Il n’y avait pas un bruit. Pas de vent dans les feuilles, pas de chant d’oiseau, pas de bourdonnement d’insecte…

        Silence

        Rien ne venait troubler cette scène terrible et la jeune fille compris qu’elle était seule. Lee dormait, Lara était inconsciente, ses parents…  Que ce passait-il ? Pourquoi n’étaient-ils que trois être vivant dans cette ville. Ou étaient les autres ? Dormaient-ils ? Ou bien étaient-ils… partit ? Toute la terre était-elle touchée ?

        Aline n’en pouvait plus. C’était trop… trop ! Trop de questions, trop d’évènement étrange, trop ! Dire qu’il y a quelque jour encore, elle enviait Lara et Lee. Elle enviait ses deux meilleurs amis et leurs pouvoirs. Et quelle avait été sa joie en se rendant compte qu’elle maitrisait la terre ! Ce qu’elle avait été bête… Lara avait raison depuis le début. Ce n’était qu’une malédiction…

        -Répond moi ! hurla-t-elle à l’intention du vampire. Répond moi… je veux des réponses… que se passe-t-il ? Pourquoi est ce que tous semble figé ? Pourquoi est ce que nous nous somme fait attaqué ? Qui es-tu ? Que veux-tu ? Et… qu’est ce que nous somme censé faire…

        Sa voix se brisa.

        Silence.

        Aline n’y tint plus. La colère venait de remplacer la peur. Se levant, la jeune fille lança sa main dans une gifle monumentale destinée à Naxo. D’un geste vif, celui-ci lui prit le poignet et, sans la regarder, planta ses ongles trop long dans sa peau.

        La douleur remplaça bien vite la surprise. Aline tenta de se dégager, mais c’était impossible, le vampire la tenait d’une poigne de fer.

        Comprenant que résister était inutile, Aline resta immobile.

        Malgré le sang qui coulait le long de son bras.

        Malgré la douleur aiguë qui fusait des cinq entailles dans sa chaire.

        Malgré le sentiment d’impuissance auquel elle était réduite.

        Elle attendit.

        Enfin, il relâcha son étreinte et la jeune fille pressa son bras blessé contre elle. Avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Naxo lui murmura d’une voix froide :

        -Si tu tiens à la vie de ton amie, tais-toi.

        Aline ne répliqua pas. Bien plus que les paroles, c’était le ton sur lequel il lui avait parlé qui l’avait contraint au silence. Ces quelques mots avaient été dits d’une voix ancienne. Bien plus vieille que le monde. Une voix à laquelle se mêlait des accents d’une sauvagerie que difficilement contenue…

        Aline ne dit rien.

        Car elle savait que celui qui venait de prononcé ces paroles était dangereux. Un danger qui émanait d’un autre monde. Il pouvait la tuer si l’envie lui en prenait. Et quoi qu’elle fasse, elle ne pourrait pas se défendre.

        Et elle mourrait.

        Une douce mélopée s’échappa soudain des lèvres à peine entrouvertes du vampire. Ce son ténu contrastait avec la dureté de ses précédentes paroles. Mais la jeune fille resta parfaitement immobile.

        Au bout d’un moment, elle remarqua qu’il répétait inlassablement la même chose. Il psalmodiait un étrange enchantement. Aline ne connaissait pas la langue qu’il utilisait, mais elle… sentait de quoi il parlait. C’était difficile à expliquer. Elle ne comprenait pas et ne pouvait pas le décrire. Elle ressentait ses paroles. Instinctivement, elle su que ses mots était dangereux. Ils étaient d’une puissance destructrice.

        Mais elle ne tenta rien pour arrêter Naxo. Le vampire continuait, infatigable, à murmurer les Mots Interdits.


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  • Chapitre 1

     

        Lara se réveilla en sursaut. Repoussant les mèches noires qui lui tombaient devant les yeux, elle se redressa. Après un instant de panique, elle retrouva ses repères. Les rayons du soleil entraient par les volets mis clos. La jeune fille savoura un instant la tranquillité matinale avant de repousser d’un geste brusque sa couverture. S’étirant dans la pénombre de sa chambre, un miroir lui renvoya son image.

         Svelte et élancé, Lara passait souvent pour une jeune fille fragile et timide, ce que renforçait son visage caché par ses mèches noires rebelles. Comme un fleuve d’encre, ses cheveux cascadaient dans son dos jusqu’à ses hanches. Mais elle cachait bien sa force et ne se laissait pas marcher sur les pieds. On lui donnait quinze ans, mais ses yeux verts semblaient renfermer l’histoire du monde. Ou de plusieurs mondes.

        Se demandant soudain qu’elle heure il pouvait bien être, Lara se tourna vers son réveil. Qu’elle ne vit pas.

        Oh non…

        Sur sa table de chevet, là ou, il y a quelques heures encore, se trouvait son petit réveil à pile dont le tic-tac l’apaisait, elle ne voyait que des éclats métalliques, quelques petits rouages et deux aiguilles. Le réveille avait été comme soufflé par une explosion violente.

        Des pensées complètement incohérentes s’agitaient dans sa tête. Pourquoi ? Comment ? Son pragmatisme l’emporta et après un instant de panique, elle courut à sa fenêtre et ouvrit les volets à la volé.

        Situé au premier étage d’une jolie maison, sa chambre donnait sur la ruelle du lotissement. Une légère brume s’élevait autour des maisons par ce matin de mai. Le soleil se découpait de derrière les toits en tuile. Mais tout était calme. Et désert.

        Bon, il ne devait pas être trop tard…

        Tout en s’habillant, Lara repensa au rêve qui l’avait brutalement tiré du sommeil. Ce qu’habituellement, elle ne faisait jamais car depuis quelque mois, elle avait découvert tous ses songes se réalisaient. Et il était rare qu’elle rêve à de bonnes nouvelles.

        Mais cette fois-ci, son rêve lui avait semblé si réel, qu’elle ne pu s’empêcher de s’en souvenir :

        La mort était partout.

        Les roche noires aux contours déchiqueter par une force maléfique, le sol sec, grisâtre et stérile, l’air chargé de souffre…

        La mort était partout.

        Les pieds en sang, les mains écorchées, le souffle rauque, elle  avançait dans ce paysage remonté des enferres. Les vêtements en lambeaux, le corps couvert d’ecchymose et de plaies récente ou plus anciennes.

        La mort était partout.

        Et Lara avançait. Puis s’arrêta.

        Devant elle, accroché à branche de bois noire planté dans le sol, se balançait au bout d’une corde un cadavre à l’apparence encore humaine malgré les lambeaux de chaire qui s’en détachait. Aucun charognard n’y avait touché. Les mouches elles même s’en tenaient loin. Ce signal macabre était clair : N’avancez plus. Mais elle reprit sa marche.

        La mort était partout.

        Passant entre le corps en décomposition et la paroi rocheuse, elle perçut un mouvement dans le ciel. Un rugissement fit trembler le sol. Levant les yeux, elle vit la créature fondre sur elle.

        La mort était partout.

        La mort était sur elle.

        Et elle s’était réveillée. Lara frissonna. Elle pressentait une mauvaise journée.  A cause de son réveil qu’elle avait détruit et de son cauchemar. Mais elle ne pouvait pas sécher une journée de cour. Dommage.

        Elle laça ses baskets, pris son sac et sortit de sa chambre. Sans faire de bruit, elle descendit les escaliers en bois. Ses parents et sa petite sœur devaient encore dormir.

        Dans le salon, l’horloge indiquait sept heures et demie. Le lycée n’était pas loin, mais Lara avait besoin de tranquillité. Elle ne prit qu’une barre de céréale et sortit sans bruit de la maison. Marchant lentement dans la rue, elle laissa ses pensés vagabonder en essayant de ne plus penser à ce réveille désastreux. Surtout au cauchemar…

        Depuis qu’elle avait onze ans, Lara avait comprit qu’elle était différente. La première fois qu’elle s’en était aperçue, c’était le jour ou elle était entrée au collège.

        Complètement perdue dans tous ces couloirs qui se ressemblaient, elle tentait vainement de suivre son plan pour se rendre en cour.

        Une ombre menaçante l’avait soudain recouverte. Levant les yeux, elle avait croisé le regard dur d’un élève de troisième. Sans réfléchir, elle avait tourné les talons et rebroussé tranquillement chemin tout en espérant s’en tirer ainsi.

        Raté.

        Le jeune homme l’avait rattrapé nonchalamment et arraché son plan des mains. L’aillant tranquillement déchiré, il fit tomber les morceaux devant elle. Répriment son envie de pleurer, elle regarda le ‘’grand‘’ s’éloigner.

        Plusieurs sentiments s’agitaient en elle.

        La peur, le doute, la colère, l’incompréhension.

        Ce fut la colère qui l’emporta.

        Les lampes du couloir s’éteignirent d’un coup. Lara marcha à grand pas vers le jeune homme qui s’était retourné, surpris. Il éclata de rire ce qui eu pour effet d’attiser la colère de la jeune fille. Ses yeux devinrent entièrement noirs et ses cheveux tournoyèrent autour de son visage sous l’action d’une brise invisible.

        Alors que toutes les portes et les fenêtres étaient fermées, un souffle de vent fit virevolter les petits bouts de papiers. Une mini tornade se forma dans le couloir. Le vent gagna en puissance et les rafales entourèrent le jeune homme qui regardait la jeune fille d’un air horrifié. L’air sembla se solidifier et cueillit le troisième au creux de l’estomac. Il fit un magnifique vol plané et atterrit au bout du couloir. Il s’était enfuit en courant et les lampes s’étaient rallumées. Le vent s’était apaisé et les yeux de Lara avaient retrouvé leur vert pétillant.

        Depuis ce jour, il survenait souvent des phénomènes inexplicables. Et toujours, c’était avec le vent. Cela se passait lorsqu’elle ressentait une émotion forte. De la peur, de la joie, de la colère… Elle en avait peur. Et ne savait pas maitriser ce qu’elle considérait comme une malédiction.

        Mais il n’y avait pas que ça… Souvent, elle faisait des rêves prémonitoire d’une horrible précision. Et d’une affreuse exactitude…

        Et personne n’était au courant. Elle ne voulait qu’on sache qu’elle était anormale. Elle ne voulait pas être différente.

        Maussade, elle rajusta son sac sur les épaules et se dirigea vers le lycée. Le lotissement était curieusement calme. A cette heure-ci, elle aurait déjà du croiser Yanis ou Joana qui n’habitaient pas très loin. Mais il n’y personne. Même les oiseaux ne chantaient pas.

        Etrange.

        Lara n’habitait pas très loin de son école. Elle ne mit que dix minutes pour s’y rendre. Un trajet effectué dans un silence pesant.

        Le portail était ouvert. Mais dans la cour, elle ne voyait personne. De plus en plus intriguée, elle se rendit dans le hall qui résonnait habituellement des conversations des élèves. Mais la aussi, tout était désert. Quelque chose n’allait pas. La grand horloge accroché au mur indiquait huit heure moins dix. Il était plus que surprenant qu’il n’y ait personne.

        -Eh ! Lara !

        La jeune fille se retourna d’un bon et son visage s’éclaira lorsqu’elle reconnu son ami. Vêtu intégralement de noir – blouson en cuir noir, T-shirt noir, pantalon noir, chaussure… noires. - Lee était grand pour son âge. Bien proportionné, les cheveux châtain clair en bataille et les yeux noirs profond, il avait comme à son habitude, des écouteurs rivés dans les oreilles.

        -Salut, répondit Lara.

        -Je te dis pas comme je suis content de te voir. Je n’ai croisé personne depuis que je suis réveillé. T’as vu l’heure? Le lycée est désert.

        -Oui, c’est pareil pour moi. Je ne me rappelle plus s’il y a une grève aujourd’hui…

        -Normalement, je ne les oublie pas les infos comme ça.

        Lara hocha la tête. Il était vrai que Lee était le premier informé lorsque tel ou tel prof serait absent. Mais tout le monde pouvait se tromper. Cela expliquerait qu’il n’y ait personne.

        -On pourrait aller voir en salle des profs, reprit son ami, Mme Delacet est toujours là, même lors des grèves.

        -Bonne idée.

        Leur professeur de mathématique n’avait jamais été absente en vingt ans de carrière. Les élèves s’amusaient à raconter toutes sortes de légendes à son sujet. Pour sa part, Lara aimait bien cette femme d’âge mur qui donnait ses cours avec un certain enthousiasme.

        Il était étrange de se déplacer dans les couloirs silencieux. Mais ils arrivèrent bientôt devant la salle des professeurs. Aucun bruit ne leur parvenait.

        -A toi l’honneur, lui dit Lee en s’écartant de la porte.

        Lara lui jeta un regard noir et frappa deux petits coups discrets. Personne ne répondit. Elle toqua de nouveau, plus fort cette fois. Mais il n’y avait toujours aucun bruit.

        -Madame Delacet ! cria Lara en tapant plus fortement encore sur la porte.

        -Je crois qu’il n’y a vraiment personne, soupira Lee.

        Mais son amie ne l’écoutait pas. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle tourna la poignée de la porte et s’apprêta à l’ouvrir lorsque Lee intervint.

        -Arrête ! On n’a pas le droit !

        Lara le dévisagea surprise. C’était toujours lui qui les entrainait dans les pires embrouilles. Et il avait peur d’ouvrir la porte de la salle des profs !

        -Qu’est ce qu’on risque ? Il n’y a personne.

        -C’est peut être une blague…

        -Qu’est ce que tu raconte ? Ce qui définit un prof, c’est justement une totale absence d’humour.

        Lee allait répliquer lorsqu’une voix les fit sursauter :

        -Mais qu’est ce que vous faite !

        Lara se retourna, prête à balbutier des excuses, lorsqu’elle reconnut la jeune fille rousse.

        -Aline ! Ça ne va pas de faire peur aux gens comme ça !

        La jeune fille leur fit un sourire plein de fossette, ses yeux brun pétillants.  Elle n’était pas très grande, mais sa joie de vivre était communicative et bientôt, Lee et Lara éclatèrent de rire.

        -Enfin je vous trouve, s’exclama-t-elle de sa petite voix aiguë. Il m’est arrivé un truc incroyable !

        -Laisse moi deviner, la coupa Lee. Tu as aussi remarqué qu’il n’y avait personne.

        -Oui, d’ailleurs c’est bizarre, mais ce n’est pas ça mon problème. Tu as du me contaminer avec tout tes trucs bizarre Lara.

        -Eh ! Ce n’est pas toujours moi ! La dernière fois, c’est Lee qui à mis le feu à ta tapisserie. J’y étais pour rien !

        -C’était de ta faute, protesta Lee, tu m’as fait peur.

        La jeune fille rousse jeta un regard noir à son ami et Lara repensa au malheureux incident survenu deux mois plus tôt et qui l’avait rapproché de Lee, mais éloigné d’Aline.

        Au courant pour son don, ses deux amis essayaient de l’aider à la maitriser. Ce jour là, elle devait faire léviter une plume de pigeon. Mais elle n’avait pas vraiment réussit car c’est Lee qui s’était envolé. Surpris, celui-ci avait réagit instinctivement à l’attaque involontaire et une demi seconde plus tard, la tapisserie bleu flambait joyeusement. Ils avaient eu un peu de mal à camoufler le trou noirci, mais personne n’était au courant. Vexée d’être la seule normale, Aline s’était éloignée d’eux.

        Mais elle était visiblement impatiente de raconter ce qui lui était arrivé et qui semblait si extraordinaire.

        -Bon, je peux parler ?  Vous savez qu’on construit une terrasse ? Et bien les ouvriers ont du mal empiler les pierres parce que tout le tas m’est tombé dessus ce matin !
        -Non ! Et tu n’a rien ?

        -Pas la plus petite égratignure. Les dalles sont tombées en poussières quand elles m’ont touché. C’est incroyable !

        -Nous avons donc une maîtresse de l’air, un maître du feu et maintenant une maîtresse de la terre, marmonna Lee.

        -C’est vrai que c’est pas banal…

        Lara s’arrêta en entendant des bruits de pas. Ou plutôt de course. Un jeune homme, qui devait avoir dans la vingtaine,  déboucha en trombe du couloir. Très grand mais d’une maigreur effroyable, il avait les cheveux noirs et un teint pâle maladif. Ses yeux, enfoncés dans leurs orbites, sans blanc ni pupille, étaient entièrement rouge. Les traits émaciés et des cernes noirs sous les yeux, il ressemblait à un cadavre fraichement déterré. Mais ce fut surtout sa tenue qui retint l’attention des trois adolescents. Vêtu d’une sorte de tunique noire très près du corps, souligna durement ses contour squelettique, elle était attaché à sa taille par une ceinture de cuire sombre à laquelle pendaient plusieurs dague dans leur fourreau. Il était chaussé de botte souple et avait un pantalon fait d’une matière qui, bien que très fine, semblait étrangement résistante. Pour compléter le tableau, il avait une besace en toile noire en bandoulière, qui semblait bien remplit.

       Inconsciemment, les lycéens reculèrent de quelques pas. Quelque chose de mauvais se dégageait de cette personne… Quelque chose qu’ils n’arrivaient pas à identifier, mais qu’un instinct primitif leur disait de fuir à tout prix.

        -Qui c’est, chuchota Aline avec quelque tremblement dans la voix.

        Aucun de ses amis n’eu le temps de lui répondre. L’inconnu se présenta, d’une voix tout à fait normale, et même agréable:

        -Génial ! Le sort fonctionne ! Je m’appelle Naxo, vampire libre au service de Tyna, notre Reine du Royaume des Glaces. Dépêchez vous, on n’a pas toute la journée, Via à déjà du envoyer les Syv à votre recherche.

        Abasourdie, Lara se demandait si elle n’était pas toujours en train de rêver. Car ce garçon avait l’air d’avoir un sérieux problème mental.

        -Je ne suis pas sur de bien comprendre, avança Aline.

        -Comment ça ? Dans quelque jours, cela fera exactement trois ans les loups du nord on annoncés votre venu et vous ne comprenez pas ? Shihi c’est peut être trompé quelque part dans sa formule. Votre cerveau à pu en être affecté…

        -Merci de t’inquiéter, mais nous allons très bien, répliqua Lara. Question cerveau défectueux, tu nous surpasses tous.

        -Pas la peine de la prendre comme ça ! Je vais vous remettre au courant. Ça devrait vous revenir. Les loups du Nord, qui sont appelé loup-garou sur cette planète minable, ont eu la vision de ceux qui rendrons son vrai souverain au Royaume Trilliga. Shihi vous observe depuis cette prédiction et maintenant que nos armées occupent celle du tyran, on peut venir vous chercher. C’est bon, vous vous en souvenez ?

        -Rassurez moi, dit Lee, je ne suis pas le seul à voir ce gars complètement marteau ?

        -J’était en train de me poser la même question… soupira Lara.

        -Mais c’est pas possible ! Vous vous souvenez vraiment de rien ?

        -De quoi est ce qu’on devrait se souvenir exactement ? demanda Aline pour les calmer.

        Naxo la regarda comme si elle avait deux têtes.

        - Mais pourquoi c’est sur moi que ça tombe, se lamenta-t-il. Désolé, mais je n’ai pas le choix…

        Lara n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche. Une étrange créature émergea de l’autre bout du couloir. Elle avait le corps d’un gros chat mais se déplaçait sur deux patte de reptile recouvertes de la même fourrure fauve que son torse et ses mains ressemblaient à des pattes d’oiseaux couverte d’écailles cuivrées. Mais sa tête avait un visage humain d’une beauté stupéfiante. Les yeux bleus profond, les pommettes hautes et une chevelure miel, la jeune femme les observait avec curiosité. Elle fut rejointe par un mâle à la fourrure jais, aux écailles onyx et à la peau noire. Seuls ses yeux étaient bleus comme ceux de la femelle.

        Des yeux dans lesquels ne brillait qu’un seul sentiment.

        La haine.

        Naxo serra les dents et une arme étrange, faite de deux sabres soudé à la garde apparut dans ses mains.

        -Comme vous m’avez l’air d’être complètement amnésique, je ne vais pas pouvoir compter sur vous pour nous tirer de là. Surtout ne bouger pas, ne partez pas en courant et ne vous séparez pas. Les Syv sont de redoutables adversaires.

        Il resserra la prise sur son arme et passa à l’attaque. Aucun des trois amis ne le vit bouger. Il se retrouva simplement entre les deux créatures. D’un mouvement souple, il fit tourner son arme.

        L’action n’avait pas durée une seconde.

        Mais contre toute attente, les Syv comme  les avait appelé Naxo, esquivèrent cette attaque. Ils ripostèrent aussitôt. Leurs mouvements étaient rapides, mais ce qui les rendait vraiment dangereux, c’est qu’ils se battaient comme s’ils n’étaient qu’une seule personne. La femelle lança une patte vers la gorge du vampire. Il se jeta en arrière. Droit sur le mâle qui l’attendait. Ses crocs se refermèrent dans le vide. Par une impensable pirouette, le jeune homme se retrouva derrière ses assaillants. Son épée double fouetta l’air devant lui.

        Mais il n’y avait plus personne.

        Naxo se retourna. Lara vit sur les traits de son visage qu’il était tendu et cela l’inquiéta. Elle n’eut pas le temps de s’interroger d’avantage.

        Elle tomba à genou. Un peu de sang coula de ses lèvres ouvertes dans un cri muet. Une douleur fulgurante montait de son flan blessé. Sa vue se brouillait. Dans un dernier instant de lucidité, elle baissa les yeux et vit trois griffes dépasser dans son ventre.

        Le cri de ses amis se perdit dans la brume qui l’entourait. Les ténèbres l’engloutirent.


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    Sans model pendant un cour de français. Trop fière de moi XD


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    La colo de celui-ci est en cour

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    Et la colo


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  • Celui-ci date un peu, mais je l'aime bien

    Un dessin qui date un peu, mais je l'aime bien.

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