• Syox

    Je suis plutôt fière d'avoir fait deux dessins à 24h d'intervalle ^^

    Avec en prime : un tuto !
    => http://mondeimaginaire.eklablog.com/portrait-digital-a107437950

    Pour continuer avec les dieux, voici Syox, le dieu de la mort.Il n'a pas l'air trop méchant comme ça, mais c'est un véritable psychopathe XD


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  • Portrait [Digital]

     

    Voici enfin le tutoriel que l'on m'avait demandé il y a un petit moment : Colorisation façon Nagalia :)

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  • Géographie

     

    Mentis est un royaume se trouvant tout au sud de Lymlia. Il s'étend de la péninsule australe aux Pierres de Feu, qui marquent la frontière avec Triliga. Exceptée la côte nord, la mer de Ficy appartient à Mentis.
    Ce territoire au climat très doux ne compte presque aucune chute de neige durant la saison froide. Il est composé en grande partie de plaine, et parsemé de bosquet et de lac, Mentis est la terre des chimère.

    Pierres de Feu

     

    Limlya est un continent en continuelle expansion. Entre Triliga et Mentis, se trouve une grande fosse qui s'agrandit petit à petit. La terre des hommes s'éloigne chaque année un peu plus de celle des chimères. Cicatrice purulente de cette séparation, les Pierres de Feu se composent de lacs de lave, de volcans et de geysers... Des séismes très violents frappent continuellement cette région.
    Il existe toutefois quelques passages ou l'activité sismique y est moins forte, mais les humains ne se risque que rarement à traverser. Les griffons profitent en revanche de cette protection naturelle pour mener de nombreux raid contres les villages frontaliers.

    Forêt de l'Eternelle

     

    Située sur la côte est de Mentis, la Forêt de l'Eternelle a été nommé ainsi à cause des pierres étranges que l'on trouve dans les sous bois. Elles représentent des créatures fantastiques, semblant assoupies dans un sommeil éternel. Il faut hélas, éviter d'aller examiner ces curiosités durant la journée. En effet, quiconque maitrisant un élément, et s'aventurant sous les arbres lorsque le soleil est visible, est immédiatement changé en animal. Cette personne oublie tout de son ancienne vie, et retrouve ses instincts primaires. A ce jour, rien ne semble pouvoir inverser la malédiction.
    De nuit en revanche, il est tout à fait possible de se rendre dans cette forêt, tout en restant entier. On peut alors assister à une autre étrangeté de cet endroit. Les arbres qui y poussent ne se retrouvent nul par ailleurs, et leur écorce est biolumineuse.

    Falaises des Fous

     

    Ces falaises en pierre claire, tombant à pic dans l'Océan de Méka, ont été nommées ainsi par les humains, l'écho des cris des griffons étant semblable aux rires fous de milliers de personnes. Ces falaises sont constituées d'une roche dite "pierre d'illusionniste". Certaines parois rocheuses sont en effet des grottes creusées à flan de la falaise, ou une paroi aussi lisse que du verre peut se dissimuler derrière ce qui semble une petite avancée rocheuse. L'escalade de ces falaises est très fortement déconseillée.

    Val'Cazan

     

    Le long du Cym se trouvent des terres argileuses qui empêches l'eau de s'infiltrer dans le sol, et ont finit par former d'immenses marécages. Le Val'Cazan est devenu le territoire des nagas. Il n'est pas rare que le Cym ou ses affluents débordent, causant de gigantesques inondations, souvent meurtrières, dans cette région. Tel une mangrove, les plantes se sont adaptée à une vie mi-aquatique, mi-terrestre. On trouve à cet endroit de nombreux végétaux aux propriété curatives impressionnantes.

    Plaine des Songes

     

    Les Plaines des Songes recouvrent presque intégralement le territoire des chimères. C'est le lieu de vie de nombreux peuples qui se partagent plus ou moins pacifiquement les merveilles de ces terres. On y trouve en effet une faune et une flore très riches qui permettent de créer des objets et des matériaux étonnants. De nombreux alchimistes se fournissent directement dans ces plaines pour obtenir divers produits, car les chimères les vendent à prix d'or. Cependant, le braconnage est sévèrement puni, et de nombreuses personnes ne sont jamais revenues de leur expédition dans les plaines...

    Avaediane

     

    Située sur la côte ouest de Mentis, Avaediane est une petite partie des Plaines des Songes ou vit une population de sédentaire constitué de tous les peuples de Mentis. Les étrangers, qui arrivent le plus souvent pas la mer, sont bien accueillis, mais ne retrouve pas le confort luxueux de nombreux royaumes. C'est également ici, au milieu des tentes et de quelques habitations en pierres que se déroule les Conseils des Anciens, pour l'administration de Mentis, de ce fait, ce petit territoire est considéré comme la capitale du royaume.

    Population

     

    Mentis compte uniquement une population de chimères. Hybridation contre nature de nombreuses races différentes, les chimères se sont reproduites et ont fini par former de véritables peuples, bien que leurs caractéristiques physiques soient très variables d'un individu à l'autre.

    Faunes

     

    Les faunes sont un peuple vivant dans le Bosquet d'Oum. Certains sont également installés dans les Plaines des Songes, en bordure du bosquet. La caractéristique de ces chimères est d'avoir un buste humanoïde, et les deux pattes arrières d'une race animal. Le plus souvent, les faunes sont mi-homme mi-bouc. Leurs autres caractéristiques physiques sont assez variables, certains tiennent plus de l'animal que de l'humain, et inversement. De façon général, ils sont plutôt secs et nerveux. Très vifs et agiles, il leur arrivent de se risquer sur les falaises qui tombent à pic dans la Mer des Brumes, derrière leur bosquet d'Oum.
    Ces chimères n'aiment pas se prendre la tête, et elles prennent la vie comme elle vient, sans se poser de question. La vie leur semble être une gigantesque comédie dont ils sont les acteurs, mais dont personne ne les regarde jouer. Ils ne se marient pas, trouvant cela futile, et inutilement contraignant. Les enfant sont donc élevés par la mère, et quelques amis proches. La mort n'est pas considérée comme triste, mais comme un passage obligatoire à un cycle supérieur. Il n'y a aucune cérémonie lorsque l'un des leur décède, ses proches veillent le corps toute une journée, avant qu'il ne soit jeté à la mer.
    Les notions de diplomatie, d'alliance et de conflit leurs sont totalement inconnues, mais ils ont tout de même quelques contacts avec les autres royaumes, notamment en temps que conteurs et musiciens, car ils disposent d'un large répertoire d'histoires de musiques de fête. Les faunes sont en effet de grands fêtards, et aiment l'alcool presque autant que les Dweorgs. Ils n'ont qu'une idée très relative de la pudeur, et s'habillent - quand ils s'habillent - de vêtements amples très légers.
    Principalement végétarien, ils se nourrissent d'à peu près n'importe quels végétaux. Ils ont quelques cultures, principalement d'arbres fruitiers, qu'ils utilisent essentiellement pour produire des alcools forts qu'ils gardent pour leur propre usage, ou vendent aux autres royaumes. L'argent gagner leur sert à acheter des pièces métalliques qu'ils ne produisent pas eux même.
    Ce peuple joyeux, vivant au jour le jour adore Sën. Ils parlent couramment la langue commune, mais préfèrent communiquer en Eri, une langue chantante, très agréable a écouter, mais difficile à parler pour tout autre qu'un faune, en raison des son étranges qui la composent, que peut de cordes vocales sont capables de reproduire.

    Centaures

     

    Les centaures vivent dans les grandes Plaines des Songes, par petits clans, dirigés par le meilleur guerrier. Les affrontements entre membres du même clan ne sont pas rare pour obtenir cette place si convoitée. Ces chimères ont un buste humanoïde et le corps d'un ongulé. Leurs autres caractéristiques physiques varient énormément d'un individu à l'autre. Certain ont le corps intégralement couvert de poils, d'autre possèdent des cornes ou des bois, d'autre encore on simplement l'air d'un buste humain collé à la place d'une tête de cheval. Les hommes comme les femmes sont en général très musclés. Ils portent principalement des armures en cuir léger. Ils arborent également des peintures colorées sur tout le corps, servant notamment à indiquer le clan et leur rang.
    /Les centaures sont en effet un peuple de guerriers très hiérarchisé. Il reçoivent très jeune une éducation militaire très stricte. Les vieux guerriers obtiennent le rang de maitre d'arme, et ont la charge de la formation des enfants, qu'ils séparent en différentes sections selon leurs aptitudes. Ceux qui sont plutôt légers et rapides deviendront des éclaireurs, ceux qui ont un fort caractère des fantassins, et ceux qui sont précis et minutieux utiliseront des armes de jet. Les ordres d'un supérieur étant indiscutables, les enfants n'ont que très rarement le choix de leur orientation. La vie du groupe repose sur un strict respect des règles établies. Tout manquement à ces règles entrainent des corvées, un bannissement, ou une mise à mort.
    Le plus haut rang est celui du Guerrier, ne pouvant être obtenu que par un homme ayant tué l'ancien Guerrier, ou par le plus ancien général, lorsque le Guerrier disparait d'une autre façon. Une autre personne dirige le groupe, il s'agit du Sage. Le Sage est un puissant magicien, en général un Haut Mage ou un Shen'dra. Celui-ci choisit parmi les enfants en formation guerrière, un petit groupe pour suivre la voie de la maitrise des éléments. Il nommera parmi eux son successeur. Ce poste peut être occupé aussi bien par un homme que par une femme.
    Ce peuple très fière et rancunier se livre une guerre de vengeance, n'oubliant jamais les tors que les autres groupes lui ont causé. Ce cercle vicieux dure depuis de nombreux siècles. La mort fait partie de leur quotidien, et ils enterrent avec respect les leur morts au combat. Ils respectent énormément leurs ancêtres, et les prient de leur donner de la force avant une bataille. Ces nomades combattants sillonnent les Plaines des Songes, vivant de chasse et de cueillette, et livrant bataille lorsqu'un autre clan croise leur chemin.
    Ce peuple de guerriers vénère bien évidemment Kary. Il connaissent la langue commune, mais ne l'utilisent que rarement, préférant l'Akren, une langue complexe, possédant une infinité de mots, permettant de décrire simplement, mais très précisément une situation. Parfaite pour les commandements militaires, elle permet d'être précis et d'éviter les malentendus.

    Nagas

     

    Les Nagas sont craints pour leur apparence étrange, parfois terrifiante. Ce peuple possède un buste plus ou moins humanoïde, et un corps de serpent. Il n'est pas rare qu'ils aient deux, trois voir quatre paires de bras. Certains ont la peau intégralement couverte d'écailles luisantes et colorée, d'autres n'ont qu'une simple peau humaine. Ils possèdent des crocs rétractiles, et un venin très puissant qu'ils injectent par morsure à leur victime. Seuls les éveillés y résistent, pour les autres races, la mort survient quelques minutes plus tard. Leurs yeux ont en général des pupilles verticales, ce qui leur confère une excellente vision, de jour comme de nuit. Leur queue de serpent très musclée leur permet aussi bien d'agripper des chose et de se déplacer, sur la terre ferme comme dans l'eau.
    Malgré leur apparence repoussante, ce peuple est très sage et cultivé. Autrefois grande puissance guerrière, les nagas se sont retirés dans les sombres marais du Val'Cazan pour parfaire leur maitrise et leur connaissance des éléments. Une éducation militaire très poussée reste toutefois obligatoire pour tous. Ils peuvent se battre avec à peu près n'importe quelle arme, mais n'aiment pas porter de lourdes armures. Ils privilégie du cuir, de la maille, et du métal très léger, comptant plus sur leur agilité pour esquiver, que sur leur constitution pour encaisser les coups.
    Très curieux, ils s'intéressent à une multitude de domaines. Ils ont notamment une excellente connaissance de l'anatomie de nombreuses races. Mais bien que leurs Guérisseurs soient mondialement réputés, peut de gens prennent le risque de les laisser les soigner. De nombreuses légendes courent en effet sur ce peuple, particulièrement sur le goût très prononcé pour la viande. Ces légendes sont malheureusement véridiques, les nagas on notamment un très fort penchant pour la chaire humaine. Ils ne s'attaquent toutefois jamais (ou du moins très rarement) à des personnes vivantes, mais serait tout à fait d'accord pour débarrasser les familles des cadavres de leurs proches.
    Ces chimères ne comprennent pas l'attachement que portent les autres peuples au corps d'un défunt. Eux respectent les esprits de leurs morts, pas leurs chaires pourrissantes. Lorsqu'un naga meurt, une grande cérémonie est organisée pour que chacun puisse pleurer celui qui a disparu. Cette bien triste cérémonie se termine par un joyeux festin, où le plat principal est le corps de leur ancien compagnon. Loin d'être dégoutés par cette tradition, ils trouvent au contraire qu'il s'agit d'un honneur de pouvoir servir une dernière fois, en donnant des forces à son peuple.
    Les marais sont dirigés par un conseil composé de cinq membres, chacun élu pour une durée de vingt-cinq ans. Ils sont chargés de maintenir l'ordre dans leur peuple, mais également de surveiller leurs frontières, et de commander les armés en cas d'attaque. Ils représentent également les nagas lors des réunions des Anciens, à Avaediane.
    Ces chimères sont des ovipares. Les femmes peuvent pondre un oeuf tous les deux ans, qui donnera naissance à un ou deux petits. Peu de naga décident de se marier, ils ont tout à fait le droit de partager leur vie avec plusieurs conjoints, et d'élever des enfants ainsi. Ceux qui choisissent d'unir leurs vies sont liés jusqu'à la mort. Ils sont ainsi assuré d'avoir toujours quelqu'un sur qui compter. En revanche, l'adultère est dans ce cas punis de mort, car le fautif aura brisé leur lien exclusif.
    Les nagas parlent principalement la langue commune, bien que sur la demande de quelques conservateurs, il continuent à apprendre le Svasshil, une langue sifflante qui ne semble n'avoir aucune logique de construction, ayant plus d'exceptions que de règles. La divinité de ce peuple est Reïsn pour sa sagesse.

    Griffons

     

    Les griffons sont un peuple mi-félin mi-oiseau. En général, l'avant de leur corps est celui d'un oiseau de proie, et l'arrière d'un grand félin. Il arrive toutefois que certains ne soient que des des félins ailés, d'autres sont d'immenses oiseaux aux crocs acérés.
    Les griffons sont les plus anciennes chimères pouvant maitriser un élément. Leur constitution ne leur permettant pas une grande liberté dans le travail manuel, ils ont développé leur don au maximum pour la conception d'outils et de matériaux indispensables. Leurs villages troglodytes sont aménagés dans les parois des Falaises des Fous par ceux maîtrisant la terre. La roches est habillement travaillée, sans aucun outil, pour créer des entrepots, des habitations... Ils bâtissent également de grandes places accrochées aux falaises, pour que de nombreux griffons puissent s'y réunir. Ils sont en effet très sociaux et détestent la solitude. Ils se répartissent en petites communautés d'une vingtaines d'individus, chacune ayant de nombreux liens de parenté avec les autres. Les deux plus vieux griffons veillent sur l'ensemble de ces petit clan, et les représentes aux Conseils des Anciens.
    Ce sont de grands chasseurs. Bien qu'ils habitent les falaises, ils partagent toute la côte ouest de Mentis avec les centaures. Ces deux peuples évitent de rentrer en conflit. Malgré quelques altercations, aucun accident notable n'est à déplorer. Leurs rapports sont en revanche beaucoup moins amicaux avec leurs voisins humains. Ceux-ci ont en effet organisés de nombreux raids, et plusieurs griffons ont été capturés et réduit en esclavage, contraint de servir de vulgaire monture de guerre. Les chimères se vengent en survolant les pierres de feu, et en attaquant les villages frontaliers. Certains humains capturés leur servent d'esclave pour toutes les tâches manuelles qu'ils ne peuvent accomplir. Mais la plupart finissent tout simplement dans leurs assiettes.
    Toute leur vie est bâtie autour du contrôle des éléments. On trouve les meilleurs Shen'dras et Ensorceleurs parmis eux. Toutefois, il n'y a aucun mage. Les griffons ne peuvent en effet articuler d'autre mots que ceux de leur langue sifflante et criante, le Draï, et par conséquent, ils ne peuvent pas utiliser les mots interdits. Les griffons d'élément air peuvent toutefois modifier les vibrations de l'air qu'ils produisent pour les rendre compréhensibles dans la langue commune. Mais malgré tous leurs efforts, les Mots Interdits leur restent inaccessible. La déesse de ce peuple des cieux est Malnaëlle.

    Contexte Politique

     

    Mentis n'est pas un royaume à proprement parler, les chimères ne fonctionne pas sous le joug d'une royauté. Chacun des peuples possèdent ses propres loi, et peut être dirigé aussi bien par un unique chef que par un conseil de plusieurs membres. Toutefois, pour garder une bonne cohésion entre les différentes chimères, les deux membres les plus anciens de chaque peuple se réunissent chaque année à Avaediane pour tenter de régler d'éventuels conflits, et de dicter des lois pour l'ensemble du royaume. Cette assemblé porte le nom du Conseil des Anciens.


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  • Ça faisait longtemps que je n'avais rien dessiné...

    Voici Adar E'Deran Relko, le dieu du courage et de la nuit. J'espère que j'arriverais à me motiver pour faire quelques autres portraits des dieux ^^' (ou même quelques autres dessins tout court XD )


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  • Mononoke Hime

    Nouvelle signature (je suis en forme en ce moment ^^)

    Réalisée avec le tutoriel de Hakurei


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  • Varian Wrynn

    Encore WoW... Je n'y peux rien si les renders sont classes ^^'

    Signature en full smudge... avec une tonne de calques de réglage XD


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  • Prepare to die

    Prepare to die

    Kit pour le concours de Hakurei

    J'aime pas la typo, mais impossible de faire un truc correct --'

    Ce n'est pas vraiment joyeux ce que je graph en ce moment...
    Mais entre ça et ça, j'était obligée de choisir WoW XD


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  •  

    Behind the Mask

    Signature en libre service réalisée grâce au tutoriel d'Elwyn


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  • Madness

    Madness

    Réalisée grâce au tutoriel de Hakurei


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  • Masquerade

    Masquerade

    Un kit assez simple. Je trouvais l'image magnifique ^^

    => Image d'origine


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  • Fate of Destruction

    Petite signature en libre service, réalisée grâce à un tutoriel de Kero


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  • Géographie

    Le Royaume Triliga est situé à peu près au centre de Limlya. Il est cependant assez étendu, ce qui fait qu'on y trouve de nombreux climats différents. Il est composé  de plaines et de grandes forêts. Les paysages deviennent de plus en plus désertique au fur et à mesure que l'on descend vers le sud. Ce Royaume n'a de frontière terrestre qu'entre Faïlsa (au nord) et Mentis (au sud).  La chaine d’Elgari, sert de frontière naturelle avec Faïlsa. Au sud, ce sont les Pierres de Feu, un désert volcanique qui marque la frontière avec Mentis. Le royaume est divisé en six régions : Teyns au nord-est; Okren le long de la partie nord des Elgaris; Tsuyuri, le long de la partie sud; Walderia au centre; Espartilla sur la côte ouest; et Munlore au sud.




    Chaine des Elgaris

    Les Elgaris sont une immense chaine de montagnes qui coupe le nord ouest de Limlya et sert de frontière naturelle entre Triliga et Faïlsa. Le plus haut de ses sommets est  Nao Iwola, le pic de la lune, qui culmine à 9 374 mètres d'altitude. Ses sommets sont couverts de neiges éternelles, et ses nombreux glaciers permettent d'approvisionner en eau quelques court d'eau important de Triliga. La faune des Elgaris est dangereuse, mais fascinante. Les flancs de la montagne sont le territoire des Chasseurs Okrenians qui font un commerce fructueux de la viande et des peaux qu'ils ramènent. Les nains ont aménagé quelques passages dans les flancs de la montagne pour permettre le commerce avec les Okrenians et les Tsuyurins.

    Comté de Leria

    Niché au pied des Elgaris, ce petit comté du nord du royaume est dirigé par la Famille Leria. Ses habitants sont principalement des chasseurs, habitués aux rigueurs de la saison froide. C'est également ici que se réunit la Guilde des Chasseurs. Entourée par de solides maisons de pierre, la citadelle abritant la Famille domine le comté du haut d'un petit promontoire. Ce comté est la capitale du territoire Okren. C'est également par lui que s'effectuent la plupart des transactions entre nains et humains.

    Aya Jiluë

    Cette région désertique se trouve au centre du royaume. Bien que faisant officiellement partie du territoire humain, Aya Jiluë, les plaines du souffle de la terre, appartiennent implicitement aux Mergdadrs. A cet endroit, l'activité magmatique est assez importante, ce qui fait que la région est souvent secouée par des séismes, et d’innombrables geysers jaillissent à longueur de journée. Les hommes ne s’y aventurent jamais. C'est donc le repère des géants qui vivent en clan dans certaines cavernes relativement sûres.

    Walendar

    Construite au sommet d'un promontoire, la citée aérienne de Walender domine le territoire des Waldrens qui lui ont donné son nom. Une imposante muraille en pierres claires protège la ville, et de nuit, les imposantes porte de bronze et d'acier sont closes. Construite en cercle, la ville est organisée en quatre quartiers principaux: Le quartier marchand, le quartier d'habitation, le quartier d'agrément, et le quartier des gardes. Le palais royal se trouve au cœur de la ville. Il est pour l'heure occupé par la famille Adonas, ainsi que des principaux conseillers, quelques hauts mages, et des invités de marque.

    Pierres de Feu

    Limlya est un continent en continuelle expansion. Entre Triliga et Mentis, se trouve une grande fosse qui s'agrandit petit à petit. La terre des hommes s'éloigne chaque année un peu plus de celle des chimères. Cicatrice purulente de cette séparation, les Pierres de Feu se composent de lacs de lave, de volcans et de geysers... Des séismes très violents frappent continuellement cette région. Il existe toutefois quelques passages ou l'activité sismique y est moins forte, mais peu de gens se risque à traverser.

    Gameard

    Quatrième cité du royaume par sa taille, deuxième par son nombre d'habitant. Et première par sa pauvreté, ses crimes et ses vices. Gameard est considérée comme la capitale de Munlore. Cette citée est fascinante pour toute la diversité ethnique que l'on y retrouve, mais elle peut également devenir un véritable coupe gorge. Entre merveille et horreur, la ville défie le ciel avec ces bâtiments délicats et aériens, et vous propose un séjour en enfer dans ces plus sombres quartiers ou l'on retrouve les pires horreurs de ce qui ose se donner le nom de civilisation...

    Population

    Triliga est le royaume des humains. C'est aussi l'endroit ou l'on trouve le plus de métissage avec d'autre peuple, même si le sang des hommes domine. Une personne peut être considérée comme humaine si elle a plus de trois quart de sang humain. Le royaume est divisé en six régions : Teyns, Okren, Tsuyuri, Walderia, Espartilla et Munlore ; habitées par des peuples différents ayant chacun leur propres coutumes.

    Teynkies

    Sur les rives de l'Océan de l'Aube, les habitants connaissent une grande mousson durant trois mois, permettant la culture de plantes étonnantes. Les Teynkies sont en général assez petits, ils ont la peau mate et les cheveux blonds. Leurs yeux en amandes peuvent prendre les couleurs les plus étranges, bien que la plupart les aient d'un bleu très pâle.
    La température de cette région ne descendant jamais en dessous de 0°C, ils s'habillent de lin ou de soie pour les plus riches, et complètent leur tenue avec une cape épaisse lorsque les températures sont trop basses.
    A cause de la mousson qui provoque une importante montée du niveau de l’océan, toutes les habitations sont construites sur pilotis. Les Teynkies vivent dans de petites maisons en bois, suffisamment  solides  pour résister aux violentes tempêtes qui secouent la côte.
    Les Teynkies sont un peuple délicat et curieux. Tout les intéresse, c'est pourquoi on trouve chez eux les meilleures écoles du royaume, dans les domaines les plus divers. L'école des acrobates est particulièrement réputée, ses élèves produisent leurs spectacles à la cour du Roi. Les Teynkies sont également les gardiens de la plus grande bibliothèque de Sha.
    En plus de la langue commune, et de la langue humaine de leur royaume, ils parlent principalement le Tyn entre eux, un langage chantant n'ayant que très peu de lien avec celui des hommes. Le principal dieu de ce peuple est Reïsn.

    Okrenians

    Au nord du royaume, le climat est froid une bonne partie de l'année. Les températures varient entre 20°C durant la saison chaude, et -30°C durant la saison froide. Les hommes vivant dans cette région ont en général la peau, les cheveux et les yeux très clairs. La zone peuplée la plus importante du nord-est est le comté de Leria, habité en grande partie par des chasseurs habitués aux rigueurs du froid, et aux dangers des Elgaris dans lesquelles ils traquent leurs proies. Ces hommes et ces femmes sont un peu plus grands et plus robustes que la moyenne. Ce peuple peu sembler un peu rustre au premier abord. Ils aiment tout simplement l'adrénaline, aussi passent-ils beaucoup de temps à se battre, d'une façon qui, quoi qu'amicale, peut sembler violente. Mais sous cet aspect un peu barbare, ce cache un peuple joyeux et très soudé, particulièrement joueur. Les Okrenians s'habillent de lin ou de cuir épais selon la saison. Leurs vêtements sont principalement colorés dans les tons rouges. Ils n'ont pas leur pareil pour travailler les peaux et le cuir, qui constituent la majorité de leur commerce avec le reste du royaume. Les habitants du nord sont regroupés en petits hameaux, et vivent dans de solides petites habitations en bois et en pierre. Ils parlent la langue commune et la langue humaine, mais du fait de leur proximité avec les nains, ils parlent également l'Okran, une langue ayant des racines humaine et naine. Dans cette partie du royaume, la déesse principale est Citcha.

    Tsuyurins

    Ce peuple habite le long de la partie sud des Elgaris, dans un climat tempéré. La température ne varie que très peu dans cette région : entre 10°C et 25°C. Les Tsuyurins s'habillent donc principalement de tissus légers. Les hommes comme les femmes ont en général de longs cheveux noirs et des yeux sombres. Ils ont une apparence svelte et très gracile. C'est un peuple sage et posé, préférant l'austérité au luxe. Leurs habitation en bois et en papiers très sombre reflètent cet état d'esprit. Il n'ont pas une grande puissance guerrière, mais comptent de nombreux prêtres parmi eux. La discipline est le maître mot, et tout écart est sévèrement punis, pouvant aller de la simple remontrance, au bannissement ou à la mise à mort. Leur sens de l'honneur est au moins aussi fort, sinon plus, que celui des Waldrens. Ils n'aiment pas les armes lourdes, du fait de leur faible constitution, et se battent principalement à mains nue ou avec de courtes lames lorsqu'ils en ont besoin. Toutefois, ce n'est pas un peuple belliqueux, ils ne prennent les armes que pour se défendre. Leur langue est le Turi, qui s'écrit en idéogrammes, contrairement aux autres dialectes humains. La religion tient une place très importante dans leur vie. Bien que l'on trouve des lieux de cultes pour chacun des dieux, la divinité principale de cette région est Relko.

    Waldrens

    Au centre du royaume, les Waldrens vivent dans un climat tempéré. La température ne dépasse pas 30°C et ne compte que de rare chute de neige durant la saison froide. Ce peuple a en général la peau blanche, les cheveux bruns ou châtains, et les yeux sombres. Les hommes vivant dans cette région sont le plus souvent des artisans ou des commerçant. Ils accordent une grande importance à leur apparence physique qui reflète bien souvent leur rang. La mode vestimentaire est très changeante, souvent inspirée des grandes personnalités du royaume. En ce qui concerne les critères de beauté actuels, les hommes comme les femmes se doivent d'avoir une peau très pâle, et des cheveux légèrement ondulés. L’architecture étant également un moyen de montrer sa puissance, toutes les habitations se défient par leur  taille et leur originalité. Dans les villes, on peut admirer les constructions les plus imposantes, colorées, ou biscornues. Très fiers, la plupart des Waldrens ont un sens aigu de l'honneur et de la justice, et appliquent avec fermeté la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent. Tout affront est général réglé par un duel au choix de l'offensé. Ils ne parlent que la langue commune et la langue humaine. Ils prient principalement la Déesse Aluna, bien que l'on trouve de nombreux temples pour les autres dieux.

    Espartillanos

    A l'ouest, sur les rives de l'Océan Méka, se trouve une population de bons vivants, toujours prets à faire la fête. Ses habitants ont les cheveux noirs, la peau mate, voir noire, pour les protéger du soleil de la côte, et les yeux sombres. Cette région a en effet un très fort taux d'ensoleillement annuel, et la température varie entre 40°C et 10°C. Ce peuple s'habille de couleurs vives, ils aiment particulièrement le jaune et le bleu. Il n'est pas rare de les voir tatoués de motifs tribaux, et ils portent presque toujours diverses breloques, tel des bracelets ou des colliers. Ce sont également de grands musiciens, et nombreux sont ceux à devenir conteur, car ils ont une culture principalement orale. Ils vivent dans de grandes maisons très décorées regroupant toute leur famille. Cette culture donne la place la plus importante à la mère de famille qui dirige toute la maisonnée, jusqu’à ce que sa fille prenne le relais. Du fait de ses pluies assez rare et de ses fréquentes sècheresses, les Espartillanos vivent de la mer. Il pêchent de nombreuses espèces marines, et cultivent des plantes aquatiques. A cause de la chaleur pouvant être accablante durant la saison chaude, ils ont un rythme de vie décalé par rapport aux autres peuples. Leur journée commence en effet quelques heures avant que le soleil ne se couche, et prend fin avant qu'il n'arrive au zénith. Ils parlent bien évidement la langue commune et la langue du royaume, mais ils leur arrivent d'en utiliser un dialecte dérivé, l'Esparto, lorsqu'ils sont entre eux. On trouve de nombreux temples dédiés à Sën dans cette partie du royaume.

    Munlores

    Habitants le sud du royaume, les Munlores doivent continuellement faire face à une chaleur écrasante. Près des pierre de feu, il n'est pas rare de dépasser les 45°C durant la saison chaude. La saison froide en revanche n'apporte qu'une brève accalmie, les températures ne descendant pas en dessous de 25°C. Ce peuple a la peau très sombre pour se protéger des rayons du soleil qui peuvent être meurtriers, des yeux sombres et des cheveux noirs. Ils portent toujours des tenues bariolées et très légères. Il semble ne pas connaître le sens de la pudeur. S'il semble normal de voir un homme torse nu dans la rue, ça l'est beaucoup moins lorsque l'on croise une femme aussi peu vêtue. Leur sens de l'esthétique se remarque particulièrement dans l'architecture, nombreuses de leurs citées sont des trésors à elles seules. Les meilleurs artisans se trouvent également dans cette partie du royaume. Subissant plus durement que les autres régions les attaques des chimère, les Munlores disposent de la plus grande armée de Triliga. Ils ont un tempérament bagarreur et rancunier, aussi n'hésitent-ils pas à mener de fréquents raids contre Mentis. Munlore est la région connaissant le plus fort métissage. Tous ses habitants parlent donc parfaitement la langue commune et la langue humaine. Les Munlores communiquent également en Munro, une langue qui semble assez agressive. En raison du caractère belliqueux de se peuple, la déesse principale est Kary.

    Mergdadrs

    Les humains les appellent tout simplement "les Géants" du fait de leur taille imposante, entre 3m50 et 5m. Ils ont un sérieux manque d'hygiène, ce qui se voit à leur apparence hirsute, et se sent à leur odeur... Leurs cheveux varient de noir à brun, et leurs yeux sont noirs. Ils peuvent avoir les oreilles plus ou moins effilées. En dépit de leurs crocs impressionnants, ils ont un régime herbivore, bien qu'il leur arrive de manger certains reptiles qu'ils peuvent attraper dans les plaines... ou des humains inconscient. Les géants ne sont pas particulièrement méchant, ils n'ont aucune idée de conquête ou de massacre envers les humains. Mais certains incidents regrettables ont souvent lieu, par jeu. Car les Mergdadr oublient que leurs voisins sont d'assez faible constitution. Ils vivent en petit clan dans les terres hostiles d'Aya Jiluë. Leur mode de vie est assez sauvage, et ils ne reconnaissent l'existence d'aucun dieu. Il ne parlent pas la langue commune, mais savent baragouiner quelques mots de la langue humaine. Entre eux, ils communiquent par des sons gutturaux et des gestes.

    Contexte Politique

    Triliga est gouverné par une famille royale. Six Grandes Familles se battent continuellement dans l'ombre pour obtenir ce pouvoir. Depuis trois siècles, la Famille Adonas dirige le pays de génération en génération. Ils délèguent leurs pouvoirs à des "Yeux" dans les cinq autres provinces, généralement des membres des autres Familles. Les Yeux sont chargés de veiller sur la région dont ils ont la charge, et de nommer des petits seigneurs pour se charger des tâches les plus ingrates de l'administration. Les Familles ont un rang plus élevé que celui des nobles, bien qu'elles n'aient pas beaucoup de pouvoir. Seul les Yeux choisis dans les familles ont une réelle influence sur le royaume. Les membres de ces familles sont tous des humains de sang pur, n'ayant connu aucun métissage avec d'autre race. Il y a de nombreux accord entre elles pour arranger des mariages, et conserver ainsi la pureté de leur sang. Les nobles sont des familles, humaines ou non, qui ont réussit à force de travail et d'intrigues, à être reconnus par les Sangs Purs. Les petits seigneurs sont choisis dans cette castre par la Famille dirigeante et les Yeux.

     

    Famille Heldin

    Ecartés du pouvoir en 906 par les Adonas, les Heldins ont pendant longtemps été écartés de tout poste de pouvoir. Les années passantes, ils réussissent doucement à revenir sur le devant de la scène. Trois siècles n'ont cependant pas pu effacer une rancune tenace, et ils n'attendent que le moment de pouvoir reprendre le trône. Les Heldins sont des Teynkies, ce qui se remarque à leur peau halée et à leurs cheveux clairs. Leur signe distinctif est d'avoir les yeux vairons, en général de deux couleurs claires. Ils sont connus pour leur grande intelligence, et leur patience légendaire. Ils atteignent toujours leurs objectifs, et savent pour cela attendre le temps qu'il faut...

    "La connaissance est la plus puissante des armes"
    Famille Leria

    Les Lerias ont longtemps régné sur Triliga, avant qu'une guerre ne les opposent aux Heldins, et qu'ils ne perdent leurs privilèges. Depuis que les Adonas sont sur le trône, cette place ne semble plus les intéresser. Okrenians de pure souche, ils ont les cheveux blond ou bruns et des yeux gris argents. Ils vivent au pied des Elgaris, et dirigent à la fois leur région et la Guilde des Chasseur. Cette Famille représente une forte puissance guerrière et est chargé par la Famille Royale de garder la frontière avec Faïlsa.

    "Nous ne sommes rien contre la nature"
    Famille Misora

    Cette Famille ne semble avoir aucun intérêt pour le trône. L'Oeil des Misoras s'est toujours contenté de veiller sur Tsuyuri, et d'appliquer au mieux les ordres royaux, tout en les adaptant au mode de vie austère de cette province. Les Misoras sont des Tsuyurins typique avec leur corpulence frêle, leurs longs cheveux noirs, et leurs yeux bridés. Au fil des années, ils ont cependant amassé de nombreuses richesses, contrairement aux autres Tsuyurins qui vivent, par choix ou obligation, avec peu de biens. Cette famille aime avant tout le calme de sa contré, mais contrairement aux apparences, ils s'intéressent de très près aux jeux de pouvoir.

    "Les Dieux veillent sur nous."
    Famille Adonas

    Les Adonas sont l'actuelle Famille royale de Trilliga. Ils sont arrivé au pouvoir suite à un coup d'état contre les Heldins, il y a trois cents ans. Ce sont des Waldrens, la plupart ont les cheveux roux, des yeux verts ou bleu et une peau très pâle. Ils sont de taille moyenne, et de constitution assez frêle. Les Adonas sont principalement une famille de mage. Bien que tous, homme comme femme, sachent manier les armes, le contrôle des éléments prime sur la force guerrière. Ils gouvernent le royaume en appliquant avec fermeté le sens de l'honneur des Waldrens. La peine de mort est de vigueur, et il n'est pas rare que des têtes tombent... Pourtant, ils sont appréciés par le peuples et ils ne prennent que rarement des décisions injustes.

    "Force et Honneur guideront vos pas"
    Famille Katalne

    La mention de "traître" a été attribuée à cette famille après un coup d'état manqué contre les Heldins. Ils sont de retours dans les sphères du pouvoir depuis une vingtaine d'années, lorsqu'un Oeil a été nommé chez eux par les Adonas. Famille vivant en Espartilla, il ont des cheveux châtains, une peau halée et des yeux bleus. Après avoir été si longtemps écartés du pouvoir, ils remontent doucement la pente, et semblent plus intéressés que jamais par le trône. Certaines rumeurs commencent à courir sur une possible alliance entre eux et les Meikany...

    "N'oubliez jamais qui sont vos ennemis."
    Famille Meikany

    Famille de guerriers impitoyables, les Meikany lorgnent avec envie sur le trône depuis de nombreuses années. Bien qu'ils soient connu dans tout le royaume pour être des soldats hors pairs, ils n'ont jamais pu défaire les stratèges Heldins ou Adonas. Les membres de cette famille sont tous très grands, ils ont la peau noire et les yeux sombres. Ils dirigent les Mulnores d'une main de faire, et appliquent une politique martiale dans cette partie du royaume. La Famille Royale ferme les yeux sur leurs pratiques barbares tant qu'ils protègent la frontière sud du royaume contre les chimères.

    "Le pardon ne s'obtient que dans le sang."

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  • IRL, on me nomme Pauline, 20 ans, j'entame ma deuxième année d'infographie :3

    J'aime heu... les pommes ? //PAN// Dessiner, écrire, lire, les jeux en tout genre (mais particulièrement les jeux de rôle ^^), l'escrime médiévale ('suis une barbare XD), les mangas (mon coup de coeur va toujours à Death Note, mais j'adore également Naruto, Wolfs Rain, Judge, King Game, Gosick, No.6... Bref, beaucoup trop pour pouvoir tous les citer ^^'), et bien sûr, le graphisme. Même si honnêtement, je ne me rappelle plus depuis combien de temps j'exploite mon pauvre petit photoshop XD Niveau musique, vous pouvez me faire écouter de tout, sauf du jazz. Néanmoins, j'écoute principalement du Heavy Metal et de la musique Celtique.

    J'adore l'informatique, je touche un peu à tout. Dessin et graphisme sur photoshop bien sûr, des essaies ratés sur Première et After Effect (c'est définitivement pas mon truc la vidéo ^^'), des montages musicaux pour les besoins de spectacles, HTML, JS ( avec plus ou moins de succès) CSS et LESS (mon nouveau coup de coeur ^^), PHP et MYSQL qui me font péter des câbles devant mon écran, un peu de programmation objet avec Java (que j'adooore), Python (que je hais --') et des essaies en C++

     

    Sur le net, je suis Nagalia, une petite elfe noire sortie de mon imagination débridée. A la base, c'était pour un RPG, mais le personnage à énormément évolué entre temps et... Et depuis je l'utilise un peu partout XD Et bien que n'en étant (pour l'instant) jamais le personnage principal, vous pourrez la retrouver dans les chroniques d'Alona.
    Je suis inscrite sur un petit paquet de site sous ce pseudo : Eklablog, des forum RPG / Graphisme / Dessin (principalement sur forumactif), deviantart... J'en oublie sûrement ^^'

    Breeeeeef.... Je ne sais jamais quoi raconter dans une présentation, ma vie n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant XD

     

    Au plaisir de vous revoir sur les pages de ce blog.
    Sur ce... Tchuuuus :D


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  • Géographie


    Faïlsa se trouve tout au nord de Limlya, dans les Elgaris. Au contraire de d'autre royaumes, celui-ci s'est principalement développé sous terre, à l'intérieur des montagnes. Pour se repérer dans Faïlsa, il faut donc raisonner en trois dimensions, chaque étage à en effet ses spécificités. Il est facile de se perdre dans ce dédale de galerie qui n'appartiennent pas toutes aux nains...

    Chaine des Elgaris

     

    Les Elgaris sont une immense chaine de montagnes qui se trouve au nord ouest de Limlya et sert de frontière naturelle entre Triliga et Faïlsa. Le plus haut de ses sommets est Nao Iwola, le pic de la lune, qui culmine à 9 374 mètres d'altitude. Ses sommets sont couverts de neiges éternelles, et ses nombreux glaciers permettent d'approvisionner en eau les rivières souterraines de Faïlsa.
    La faune des Elgaris est dangereuse, mais fascinante. Les nains ont aménagé quelques champs et pâturages dans les vallées, ce qui constituent leur plus importante source de nourriture.
    Il existes également quelques passages dans les flancs de la montagne pour permettre le commerce avec les humains.

    Les Hedrïns

     

    Les Hedrïns sont les vallées fertiles des Elgaris, habitées par les Heïdlekins. Moins dangereuse que les contreforts des montagnes, elles abritent pourtant leur lots de dangers et de merveilles. Le climat y est assez doux en dépit de l'altitude, les températures varient entre -10°C et 20°C. On y trouve de nombreuses plantes aux propriétés étonnantes ne poussant nul part ailleurs.
    Il existe de nombreux passages cachés dans la nature, connus seulement des Heïdlekins et de quelques Dweorgs, permettant le troc entre ces deux peuples.

    Galeries Supérieures

     

    Situées à quelques kilomètres sous la surface, les température de ces galeries avoisinent 0°C, avec un taux d'humidité très faible. Au cette profondeur, les Dweorgs trouvent les matériaux de première nécessité, notamment de nombreux filons de fer et de cuivre qui serpentent tel des rivières le long de la roche.
    La plupart de ces galeries sont également habitées, le plus souvent par des anciens mineurs qui ont participé à leur construction. Peu d'étrangers peuvent visiter ces galeries, car elles n'ont de passages extérieurs ne donnant que sur les Hedrïns.

    Galeries Intermédiaires

     

    Les Galeries Intermédiaires sont les principale zones minières de Faïlsa, et même d'Alona. Enfouies beaucoup plus profondement dans les montagnes, on y trouve de nombreux filons d'or, des gisements de divers pierres précieuses... Mais également d'autres matériaux, beaucoup plus rare et plus précieux, tel de l'okertön, un métal léger, extrêmement résistant, utilisé dans la fabrication des armures naines.
    De plus, la température y est plus élevée que dans les mines supérieures, le taux d'humidité également. Grâce à la présence de nombreux cours d'eaux, les Dweorg parviennent à faire pousser certaines variétés de plantes étonnantes dans ces galeries.
    Elles ne sont pas habitées, mais permettent d'entrer et de sortir du royaume par Triliga (au sud) ou la mer d'Owishi (au nord) Ces passages permettent d'accéder aux galeries supérieurs et à Rocal. De nombreuse forges ont également été installées pour traiter aux plus vite les matériaux extraits de la roche.

    Galeries Inférieures

     

    Elles sont aussi appelées Gverdranr Stork, les galeries des damnés. Loin, très loin sous la surface de la terre, les Dweorgs continuent inlassablement de creuser la montagne. Il leur arrive de rencontrer des poches de lave, qu'ils contournent alors prudemment. La température y est écrasante, et l'air presque dépourvu d'humidité. On ne sait que très peu de chose sur ces galeries, mais il doit y avoir de grands trésors pour que les mineurs osent s'aventurer si loin.
    Toutes sortes de légendes plus ou moins farfelues courent sur cet endroit, et aucun étranger n'a pu y pénétrer. Pour les Dweorgs en revanche, il s'agit d'un rite de passage de passer trois jours, seul dans ces galeries, lorsque l'on atteint l'âge de cent ans.

    Orkal

     

    A l'origine une petite ville construite dans une cheminée naturelle, la cité s'est peu à peu développée. C'est actuellement la capitale de Faïlsa, elle regroupe la quasi totalité des Dweorgs et s'étend sur près de 800km2 et est construite des Galeries supérieurs aux galeries inférieurs.
    Il n'y a pas de réelle logique dans la construction des bâtiments, les petites habitations côtoyants les forges les plus bruyantes. On y trouve des abris troglodytes le long des parois naturelles, ou de belles demeures en pierres colorées sur des places artificielles. Certaines habitations sont construites dans des galeries s'enfonçant dans la montagne, d'autre le long de passerelles vertigineuses entre deux bords de la ville.
    Construit au centre de la cité, le palais royal est une véritable forteresse sous la montagne, permettant d'abriter les personnages importants du royaume, ou des délégations étrangères.

    Population

     

    Heïdlekins

     

    Les Heïdlekins sont un peuple de nomades, vivant à la surface, dans les Hedrïns. Ils parcourent les vallées avec leurs troupeaux et plantent leurs tentes semblables à des tipis pendant quelques semaines, avant de reprendre la route. Ils vivent en échangeant des denrées alimentaires contre divers objets du quotidien, principalement des pièces forgées, avec les Dweorgs.
    Ils sont de petite taille et d'assez faible corpulence. Leurs cheveux blonds, noirs ou bruns sont assez épais, et les hommes sont en général imberbes. Ils sont habillé de vêtements amples, en toile épaisse ou en peaux, dans les tons ocres.
    Vivant de l'élevage et de cueillette, ils sont habitués à la vie au grand air et connaissent très bien la faune et la flore des montagnes. Les herboristes vendent à prix d'or leurs élixirs et leur poisons uniques.
    Les Heïdlekins sont répartis en petits clans d'une trentaine d'individus sillonnants les vallées et les plateaux des Elgaris à la recherche de pâturages fertiles. Leur sens de la famille est très fort. Lorsque deux clans se rencontre, ils n'est pas rare qu'ils fassent un bout de chemin ensemble et qu'ils en profitent pour marier leurs enfants, créant ainsi des liens entre ces groupes. Les mariage s'effectuent toujours entre deux clans, ils consistent à échanger un homme et une femme, pour que chaque clan puisse former un nouveau couple. Les Heïdlekins célèbrent donc toujours plusieurs mariages en même temps.
    Ils ne sont pas soumis à la politique des Dweorgs, et n'ont que peu de lois. La pire sanction pour un Heïdlekin est d'être bannis de sont clan. Dans ces montages, la solitude est semblable à une condamnation à mort.


    Ce ne sont pas des guerriers, mais ils contrôlent leur élément avec une rare dextérité.
    Entre eux, ils communiquent en Heïkin, une langue sifflante bien différente du Dverg qu'ils parlent pourtant couramment. Ils connaissent également la langue commune, mais ne quitte que rarement les hauteurs des Elgaris pour se rendre dans d'autres royaumes. Très proche de la nature, leur déesse est Emina.

    Dweorgs

     

    Les Dweorgs sont le peuple nain le plus important de Faïlsa. Fières, avares et bagarreurs, ils sont connus de tous les royaumes pour leur dédale de galeries, leurs magnifiques pièces forgées, et leur amour des boissons alcoolisées.
    Ils sont de petite taille, mais de très forte constitution, capable de soulever des bloc de pierres imposants, ou de lourds marteaux de guerre. Leur particularité est d'avoir toujours une barbe ou des cheveux tressés et richement décorés. Peuple de forgerons aussi bien que de guerriers, il y a une véritable complicité entre les fabriquant et les porteurs d'armes et d'armures, si bien que chaque pièce est unique, s'adaptant parfaitement au soldat à qui elle appartient. Les forgerons n'aiment pas le travail à la chaine, et veillent à garder une part d'originalité dans chacune de leurs créations.
    Leur amour pour l'or est légendaire. Les Dweorgs ne vous laisseront pas sortir de leurs galeries tant que vous n'aurez pas été faire des emplettes dans quelques une des nombreuses échoppes de leur royaume. Entre eux pourtant, il n'y a presque pas de notion d'argent, puisqu'ils utilisent principalement le troc. L'argent gagné leur sert principalement à acheter des ressources qu'il ne trouvent pas, ou ne fabriquent pas dans les mines, ou à se payer les services de mages étrangers. Préférant en effet le travail physique au travail magique, ils ne développent leur don que pour améliorer leurs techniques d'extraction et de ciselage des métaux, et autre joyaux.
    Il n'y a aucune notion d'inégalité entre les hommes et les femmes qui peuvent exercer les même métiers. Certains prétendent même que les meilleurs forgerons sont en fait des femmes. Et contrairement à une légende très présente chez de nombreux peuples, les naines n'ont pas de barbe.


    Pour les Dweorgs, la pierre est tout, à la fois leur vie est leur mort. Aussi, lorsque l'un d'eux décède, les Akrens, un groupe maitrisant la Terre, changent leur corps du mort en pierre, et l'enterrent dans la montagne. Les nains pensent qu'ainsi, leur esprit est à jamais lié à la roche et aux joyaux qu'ils chérissent, et qu'ils accèdent à l'immortalité.
    Ce peuple est à l'origine du Dvergr, la langue officiel de Faïlsa. Ils ne sont pas très croyant, mais prient souvent Relko pour sa force et son courage, bien que Sën et Kary soient également deux divinité très présentent dans leur vie.

    Korgods

     

    Les Nodroks sont une espèce géante qui habitait Lymlia bien avant que les nains et les humains ne s'y installent. Les Korgods sont considérés comme les plus anciens géants, et ont été peu à peu repoussés vers les montagnes par les humains. Ne survivants pas dans le climat hostile des Elgaris, ils ont élu domicile dans quelques Galeries Supérieurs désaffectées. Pouvant mesurer jusqu'à 5 mètre de haut, ils ont aménagé ces galeries pour en faire de petites cavernes, ou ils vivent par petit groupe d'une dizaine d'individus, de génération en génération depuis près d'un millénaire. Leur peau pâle et verdâtre est le résultat de leur vie loin des rayons du soleil.
    Ils respectent énormément les nains qui leur ont permis de s'installer dans leur royaume, les sauvant ainsi de l'extinction. Mais ils n'hésitent pas à se battre férocement si ceux-ci tentent d'envahir leurs cavernes. Et malgré le tranchant incroyable des lames naines, il est rare que celles-ci parviennent à entamer la peau épaisse des géants.


    Bien qu'étant un peuple sauvage, les Korgods ont tout de même une forme de civilisation, notamment de nombreuses légendes des temps anciens, énoncées à l'aide d'un langage guttural et de gestes. Ils ne croient en revanche à aucun dieu.

    Contexte Politique


    Depuis sa création, Faïlsa est dirigé par les membres de la famille Feirdorn. Dans la langue commune, cela donnerait "lingot d'or", jeu de mot amusant sur leur amour de ce métal précieux. Au fil des générations, cette famille s'est divisée en deux branches secondaires : les Feirdweor et les Gurderin, respectivement les Dweorgs d'Or et les Miniers Argentés.
    Les Feirdorn s'occupent de l'administration générale du royaume, ce sont également eux qui s'occupent des diverses alliances avec les autres royaumes. Les Feirdweor sont une famille de guerrier, ayant la charge de la sécurité du royaume. La famille Gurderin s'occupe de l'aspect économique de Faïlsa. Elle est notamment chargée de gérer les transactions avec les autres royaumes.
    Il n'y a actuellement aucune tension entre la branche principale et les branches secondaires. Le peuple semble satisfait de l'actuel gouvernement.


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  • Eram les menaient vers un amoncellement de roches surmontées par quelques arbres. Laissant sa monture suivre le groupe, Shilaï avait lâché les rênes, et encoché une flèche. Derrière elle, Valgaril avait fait de même. A côté, Dazgan tenait fermement sa lance en scrutant les hautes herbes. Les feulements et grognement des tigres les encerclaient. Personne ne parlait, se concentrant sur ces quelques bruits perceptibles à travers le martèlement des sabots. La moindre seconde d’inattention, et ils étaient morts. Shilaï en venait à souhaiter que les félins passent à l’attaque, pour les libérer de cette attente angoissante.

     Leur salut se dessinait sous la forme d’une petite butte à une centaine de mètres. Un instant, ils crurent qu’ils atteindraient ce terrain boisé ou les tigres ne s’aventuraient jamais. Mais ils passèrent à l’attaque. L’un d’entre eux bondi  sur le monture du Comte qui se cabra pour l’éviter, manquant de désarçonner son cavalier. Les nerfs à vifs, tous les chasseurs réagirent en même temps : Shilaï et Valgaril décochèrent une flèche, Dazgan jeta sa lance, et tous les autres combinèrent leurs éléments pour repousser l’attaque. Blessé, le tigre se retira en boitant avec un feulement de colère.

     Mais alors que tout le monde était concentré sur une seule cible, un autre prédateur s’en pris au dernier membre du groupe. Malgré ses réflexes, l’elfe ne put éviter la charge et tomba a terre, immédiatement cloué au sol par un autre tigre. Un mètre au garrot, le pelage noir strié de rayure blanche, il  grondait en direction des chasseurs qui n’osaient plus faire un geste, de peur qu’il arrache la tête de leur compagnon.

     

     Une seconde passa, qui sembla durer des heures. Deux autres tigres s’approchèrent, mais ils ne firent pas mine d’attaquer. Ils voulaient une proie, ils l’avaient eu. Le reste dépendait du bon vouloir des Chasseurs. 

     Soudain, celui qui maintenait l’elfe au sol fit un bond en arrière. Aussi stupéfait les uns que les autres, les hommes et les tigre le virent se relever, la main plaqué sur son œil gauche, le visage maculé de sang. Des arabesques irradiant une lueur bleutée se traçait sur sa peau tendit qu’il faisait face aux félins. Ceux-ci semblaient a présent terrifiés. L’un d’eux grogna, et l’elfe aboya un mot inconnu aux chasseurs. Aussitôt, les tigres firent demi-tour et disparurent dans la plaine. Valgaril se retourna vers ses compagnons, les motifs bleus disparaissaient doucement. Il eu un pâle sourire et s’effondra. Les Chasseurs sortirent de leur ébahissement.

     Avec l’aide de Dazgan, Logan installa l’elfe évanoui à l’avant de sa monture, puis ils se remirent en route. Sans qu’ils ne comprennent pourquoi, tous les animaux semblaient s’être éloignés. 

     

     Il ne leur fallut que quelques minutes pour arriver au repère. Au sommet de la butte, nommée le Rocher de Damar, le toit en pente d’une maison émergeait de terre, entouré par les arbres. Les refuges des chasseurs étaient tous construits sur le même model : L’abris devait être assez spacieux pour une dizaine de Chasseur ainsi que leurs montures, mais également pour entreposer leur provisions, la viande et les peaux de la chasse. Creusé à environ trois mètre de profondeur, seul le toit en pente dépassait, permettant à la neige de ne pas s’accumuler. La première moitié de l’habitation était réservé aux chevaux. La deuxième partie, construite en demi-cercle, était pour les Chasseurs. Cinq petites alcôves sur les côtés servaient de chambre. Elles étaient délimitées par de lourdes tentures en peau, qui donnaient un semblant d’intimité. Le centre de la pièce était une salle commune, au milieux de laquelle brulait presque en continu un grand feu. La nourriture était entreposée au froid, dans une pièce annexe, et les peaux, une fois traitées, s’empilaient au fur et à mesure dans la salle commune.

     Arrivés devant le refuge, les Chasseurs mirent pied à terre. La lourde porte en bois était fermé, et semblait encore en parfait état. Inori posa sa main contre le battant et fit jouer le mécanisme pour l’ouvrir. Simple, mais efficace, et nul besoin de clef.

     Azaëlle fit danser quelques flammes au bout de ses doigts et ils entrèrent, suivit de leurs chevaux. Une pente douce permettait de descendre. L’intérieur non plus, ne semblait pas avoir subit de dommage. Le groupe poussa un soupir de soulagement et chacun se mit au travail malgré les épreuves de la journée. Azaëlle jeta quelques buches de la réserve dans le foyer et alluma un feu pour éclairer l’ensemble du refuge. Logan et Vyx déposèrent Valgaril, toujours inconscient, sur le sol en terre battue et examinèrent rapidement ses blessures. Ils virent immédiatement qu’ils ne pourraient pas sauver son œil. Les griffes du tigre lui avaient ouvert toute la partie gauche du visage. Pendant ce temps, Eram et Naoki étaient ressortis chercher du bois. Shilaï, Inori et Dazgan s’occupaient des chevaux. Ils trouvèrent quelques ballots de paille encore sec et la rependirent au sol, avant de donner du grain et de l’eau aux bêtes fatiguées. Les chasseurs les dessellèrent et retournèrent dans la salle commune, laissant les chevaux se reposer. Une simple corde tendue délimitait les deux parties.

     Chacun ayant fini les taches qu’ils s’étaient rapidement assignés, ils se retrouvèrent autour du feu. Laissant Logan s’occuper des blessures de Valgaril, le vampire était aller ouvrir le conduit qui servait de cheminé. Il était encore un peu noir de suie, mais au moins, ils ne mourraient pas enfumé cette nuit. Ils se rassasièrent rapidement avec la viande des gyans que Naoki avait dépecé. Chacun fixait les flammes en silence, mais les regards déviaient souvent sur l’elfe encore inconscient. Au bout d’un moment de silence devenu pesant, Inori se tourna vers Vyx :

     - Qu’est-ce qu’il s’est passé tout à l’heure ?

     Tout le monde savait de quoi elle parlait. Le vampire se contenta de hausser les épaules.

     -  Aucune idée. Il y a beaucoup de chose que nous ignorons sur les vieilles magies…

     - Tout de même… Cela fait quelques années que nous le connaissons, il est déjà venu chasser pendant la saison chaude, mais jamais rien de tel ne nous est arrivé… Toi qui es son ami depuis longtemps, tu n’aurais pas une idée sur ce phénomène… étrange ?

     - Non, répondit-il laconiquement.

     Un nouveau silence s’installa.

     - Les magies perdues existaient durant l’Âge Noir, intervint Eram. Vu la longévité des elfes, il est possible que certaines aient survécu parmi ce peuple…

     - Le plus simple serait peut être de lui poser la question, marmonna sa fille.

     - Je doute qu’il y réponde, sourit Dazgan. On a beau le connaître depuis quelques années, il ne nous a jamais dit grand chose sur lui.

     Comme si cela annonçait la fin de la discussion, les Chasseurs se levèrent et se dirigèrent vers leurs alcôves. 

     - Je prends le premier tour, annonça Shilaï.

     Elle était exténuée, mais savait qu’elle ne pourrait pas s’endormir tout de suite.

     - Que fait-on pour Valgaril ? demanda Azaëlle.

     - On devrait éviter de le déplacer jusqu’à ce qu’il reprenne connaissance.

     Shilaï hocha la tête et s’installa à côté du feu qui baissa doucement, fermant les yeux pour mieux écouter les bruits de la nuit.

     

     Une vingtaine de minutes plus tard, alors que les autres chasseurs dormaient à poings fermés et que du feu ne restait plus que des braises, Valgaril remua. Shilaï ouvrit les yeux, et attendit qu’il reprenne totalement connaissance. Il porta la main au bandage qui lui entourait une partie du visage, palpant précautionneusement le vide laissé par son œil gauche.

     - Tu devrais éviter d’y toucher pour le moment, intervint la jeune fille. 

     Il marmonna quelque chose et son bras retomba mollement à côté de lui.

     - Qu’est-ce qu’il y a ?

     - Je disais : Des siècles passé à guerroyé sans la moindre blessure sérieuse, et je me fais arracher un œil par un simple tigre… Ça me servira de leçon, vos montagnes sont tout aussi dangereuses qu’un champ de bataille.

     Shilaï hocha la tête, mais ne parvint pas à poser la question qui lui brûlait les lèvres. Valgaril sembla s’en rendre compte, car il tourna la tête vers elle, la dévisageant de son œil unique.

     - Tu voulais me dire quelque chose ?

     - Comment as-tu… Enfin, qu’est-ce que tu as fais tout à l’heure ?

     L’elfe garda le silence pendant un long moment.

     - C’est une forme de contrôle de l’esprit des bêtes, dérivé de la magie des invocateurs. Eux enchaines les bêtes en leur imposant une loyauté sans faille. Moi je leur imprime une peur irrationnelle dans l’esprit, les faisant fuir.

     Nouveau silence.

     - Enfin, oublie ça. Il y a certaines choses dont personne ne devrait se rappeler… 

     - Si tu le dis, marmonna la jeune fille. Mais ça m’étonnerait que mon frère ou mon père te laisse tranquille avec ça. Ils adorent les mystères de la magie…

     - Pas toi ?

     Elle haussa les épaules.

     - Maîtriser mon élément me suffit amplement pour ce que j’ai à faire. Je ne vois pas l’utilité d’apprendre par cœur une langue dont seul les mages se servent encore. Je préfère simplement me perdre dans les bois, suivre les pistes et écouter les Elgaris.

     - Et dangereuses comme elles sont, ne crois-tu pas que la puissance des éléments est nécessaire ?

     - J’ai plus le réflexe de tirer une flèche ou un couteau, plutôt que d’utiliser mon élément.

     Chacun retourna à ses pensés, puis l’elfe se leva en chancelant.

     - Tu as besoin d’aide ? s’inquiéta Shilaï.

     - Ça ira. Je te laisse à ta garde. Il faut que je me repose.

     - En effet, tu n’as pas l’air très en forme…

     - Foutue magie, grogna Valgaril en se détournant.

     Il écarta la lourde peau qui masquait l’entré d’une alcôve vide, et la jeune fille l’entendit s’affaler comme une masse sur la paillasse. Elle grimaça, désolé pour lui. Le début de la chasse avait vraiment été éprouvant cette année, elle espérait que la saison froide serait plus tranquille.

     Une heure plus tard, Azaëlle vint prendre sa place. Shilaï s’allongea sur la couverture qu’elle avait étendue à même le sol dans l’alcôve qu’elle partageait avec Vyx. Elle était trop lasse pour mieux s’installer. Le lendemain, la Chasse pourrait commencer.


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  •  -Aller! Dépêches-toi!

     -J'arrive.

     Le jour se levait à peine Shilai regarda quelques instants les montagnes des Elgari se parer de rouge et d'or par la fenêtre de sa chambre. Vêtue d'une tunique en cuir sans manche passée au-dessus d'une épaisse chemise en laine et d'un pantalon en toile noire, elle était prête à affronter les rigueurs de l'hiver dans les montagnes pour participer à la grande  Chasse annuelle du comté de Leria. Il ne lui restait qu'un petit détail à régler. Elle dégaina son poignard et, d'un geste sûr, se coupa les cheveux. Elle les ramassa et les laissa s'envoler par la fenêtre. Ébouriffant ce qui lui restait sur la tête, elle remit son poignard à sa ceinture en souriant. Beaucoup mieux.

     Durant la saison froide, elle aurait quinze ans et était l'une des plus jeunes chasseurs. Mais personne n'aurait songé à la dissuader de participer, malgré les dangers des Elgaris. D'une part, tout le monde connaissait son caractère buté et reconnaissait ses qualités de chasse, d'autre part, ici, les faibles ne survivaient pas. Autant qu'elle soit confrontée le plus tôt possible au danger pour qu'elle sache comment se débrouiller.

     -Shilaï! lui cria son frère dans le couloir.

     -Oui!

     La jeune fille attrapa son sac, mis sa cape, passa son arc et son carquois sur son dos et sortit en trombe de la chambre.

     -Enfin, repris Naoki exaspéré. Tu sais que...

     Il avisa soudain la coupe très courte de sa sœur.

     -Encore... soupira-t-il.

     -Oui, je sais que nous devons nous dépêcher de partir pour atteindre le refuge le plus rapidement possible. Mais s'il est dans la zone des Avrats, on devrait y arriver facilement avant la nuit. Et oui, encore.

     Elle sourit de toutes ses dents lorsqu'il leva les yeux au ciel.

     C'était la troisième année qu'elle participait à la Chasse, et à chaque fois, elle se coupait les cheveux. Ce qui avait le don d'exaspérer son entourage.

     -C'est mieux de ne pas les avoir dans les yeux quand on chasse, se justifia-t-elle.

     -Et ce n'est pas plus simple de les attacher, demanda son demi-frère en nouant ses longs cheveux noirs.

     Naoki avait eu vingt deux ans cette année. Et il était dans sa période noire. De sa tunique à ses bottes, tout était noir. Ce qui s’accordait très bien à ses cheveux qu'il avait hérité de sa mère, Inori. Son père avait dû lui léguer sa grande taille, sa musculature fine mais puissante, et ses magnifiques yeux bleus. Inori n'avait jamais voulu lui dire qui il était. Cela, le jeune homme s'en fichait un peu, mais il savait qu'il n'était pas un Sang Pur. De ce fait, il avait du mal à se considérer comme le fils d'Eram qui l'avait pourtant élevé comme son vrai père. Il attribuait plus ce rôle à Vyx qui avait lui aussi contribué à son éducation.

     Au contraire de son demi-frère, Shilaï était très petite et frêle, et le resterait certainement. Comme sa mère, elle avait les yeux en amande et les cheveux raides. Mais elle avait les yeux gris et les cheveux bruns de son père.

     -Où sont les autres? demanda-t-elle pour changer de sujet.

     -On doit se retrouver à la Pierre Verte au lever du soleil. Autant dire tout de suite qu'on y sera pas.

     -On a encore cinq bonnes minutes, s'exclama-t-elle en s'élançant dans le couloir.

     Naoki couru à sa suite en soupirant. Les deux jeunes gens déboulèrent dans les écuries en faisant hennir les chevaux.

     -Plus que quatre minutes, rigola Naoki en entrant dans son jeu.

     Shilaï lui tira la langue et installa deux sacs contenant un peu de nourriture, une outre d'eau, des pointes pour ses flèches et ses affaires de couchage en croupe d'Azcan, sa pouliche grise. Elle mis rapidement les rênes. Sachant très bien monter à cru, elle se passa de selle. Dans le box d'à côté, son demi-frère faisait de même avec son grand cheval noir. Il se hissa sur sa monture et déclara:

     -Prête pour un galop?

     Shilaï ne put s’empêcher de sourire en le voyant ainsi.

     -Prête monsieur le chevalier noir.

     Il éclata de rire et talonna son cheval, aussitôt imité par sa demi-sœur. Ils passèrent au plein galop dans les ruelles tortueuses de la ville, forçant les gens à s’écarter précipitamment sur leur passage. Mais au lieu d'un concert de protestations et d'insultes, ils eurent le droits à des encouragements. Tous savait qu'équiper ainsi, ils participaient à la Chasse. Et qu'ils risquaient de perdre la vie dans les Elgari. Shilaï et Naoki en étaient tout à fait conscients. En fait, ils savaient que la première journée était décisive. S'ils rejoignaient le refuge à temps, avec tous les membres de leur groupe en bonne santé, ils avaient de bonnes chances de passer la saison froide.

     Les premiers rayons de soleil virent éclabousser d'or les toits d'ardoise. Ils accélérèrent.

     -On est en retard!

     Sortant de la ville, ils s'enfoncèrent dans les sous-bois en suivant les sentiers. Peu de temps après, ils arrivèrent devant un gros rocher couvert de mousse vert émeraude. Sept personnes les y attendaient.

     -Vous en avez mis du temps s'exclama Eram en les voyant mettre leurs montures au pas.

     -La faute aux cheveux de la sauvageonne, répliqua Naoki.

     -Tu les as encore coupé! s'exclama Inori.

     Elle regarda la nouvelle coupe de sa fille en soupirant. 

     -Tu aurais au moins pu demander à Sao de te faire ça correctement.

     -Je ne vais pas faire un concours de beauté avec les mibas que je sache.

     -Ma fille est désespérante, se lamenta son père.

     -Je pense qu'on devrait y aller, intervint Vyx. Vous connaissez tous la règle: direction le refuge.

     Le vampire avait été choisit pour diriger la Chasse du petit groupe qu'ils formaient. Les chasseurs se répartissaient toujours par groupes d'une dizaine - c'était suicidaire de vouloir se mesurer seul aux Elgari - et passaient toute la saison froide à lutter ensemble. Ceux ne respectant pas les règles décidées par le groupe et se montraient dangereux étaient impitoyablement écartés et livrés à eux-mêmes. Les tentatives de mutineries n'étaient donc pas nombreuses... De toute façon, les chasseurs avaient trop conscience des risques pour songer à nuire au groupe. Il y avait cependant un étranger cette année: Valgaril. C'était un elfe de passage dans le comté, et une vieille connaissance de Vyx. Aussi, ce dernier lui avait proposé de rester pour la Chasse. Le vampire étant respecté et bien connu du Compe lui-même, il avait été admis qu'un étranger y participe.

     Autre l'elfe, il y avait la famille du Compe au grand complet, Dazgan, un jeune homme de vingt ans, ami de Naoki, et Logan et Azaëlle, un couple de chasseurs. Après les salutations d'usage, ils se mirent en route dans la bonne humeur.

     Ils avancèrent dans les bois au petit trop pendant une bonne heure avant de se retrouver devant une falaise vertigineuse. Seul un petit sentier escarpé permettait de se rendre au sommet. Un cheval classique n'aurait pas pu passer. Mais les cheveux d'Elgari, ceux que montaient les chasseurs, étaient une bizarrerie de la nature. Leurs sabots se séparaient en deux, comme ceux des chèvres, ce qui leur permettaient d'avoir un excellent équilibre et de prendre des chemins escarpés comme celui-ci. Sans aucune hésitation, ils s'y engagèrent.

     Au fur et à mesure de la montée, les humains sentaient avec déchirement leur esprit les abandonner. Pour une raison que les meilleurs mages ne parvenaient pas à expliquer, l'utilisation de son esprit était tout simplement impossible dans ces montagnes. Les visions prémonitoires et les fuites faciles n'y étaient pas possibles. Tous les chasseurs avaient déjà connu cette sensation, mais ce n'était jamais agréable pour autant. Shilaï sentaient un peu comme un manchot, qui aurait voulu saisir son épée pour se battre, avant de se rappeler qu'elle n'avait plus de bras. Sans son esprit, elle avait l'impression que c'était une partie d'elle qui avait disparu.

     Arrivés en haut, ils firent face à un impressionnant enchevêtrement d'arbres, de lianes, de fougères et autres plantes. La saison froide approchante, presque toutes les plantes arboraient des feuilles d'or. Çà et là, des fleurs aux couleurs chatoyantes venaient apporter des touches de bleu, de rose ou de vert. De temps en temps, ils voyaient la barrière végétale frissonner et entendaient bruisser les feuilles suite à la course d'une quelconque bestiole. À cela se mêlait bien sur des feulements, des grognements et autres cris en tous genres.

     -Bienvenue dans les Elgari, souffla Logan avec respect.

     Ils longèrent la falaise pendant de longues minutes, à la recherche d'une trouée dans le mur de plantes, jusqu’à ce que Naoki désigne un chemin qui lui semblait praticable.

     -Et si on tentait par là?

     -Essayons, acquiesça Vyx. On ne peut pas continuer le long de cette falaise indéfiniment.

     -Le refuge se trouve au rocher de Damar, intervint Azaëlle. En coupant tout droit par ici, on devrait y être assez rapidement.

     -J'aimerais bien qu'on puisse aller tout droit dans cette maudite forêt, grogna Dazgan. Labyrinthe, elle porte bien son nom.

     Ils décidèrent quand même de suivre le chemin proposé par Naoki. Ils n'avaient pas grand-chose d'autre à tenter. Comme l'avait dit Dazgan, Labyrinthe était une forêt dangereuse. Elle changeait de visage chaque jour et abritait des créatures que l'on n'aimait pas trop retrouver devant soi... Mais c'était le plus proche chemin pour parvenir au refuge.

    S'ils ne l'atteignaient pas, Labyrinthe ou pas, ils ne passeraient pas la nuit.

     La luminosité baissa sensiblement dès qu'ils entrèrent entre les plantes. Une forte odeur d'humus prenait à la gorge. Ils entendaient plus distinctement les cris et les hurlements des animaux qui habitaient ce lieu. Les chevaux n'étaient pas rassurés mais, dociles, ils suivaient le petit sentier en fils indien. Chaque chasseur avait pris une arme en main. Une lance pour Eram et Dazgan, un arc pour Shilaï et Valgaril, une dague de jet pour Vyx, une arbalète pour Inori, une fronde pour Azaëlle et des poignards pour Logan et Naoki. Tout le monde était sur ses gardes, mais ils comptaient un peu inconsciemment sur les sens surdéveloppés du vampire et de l'elfe pour les prévenir du danger.

     Vyx, en tête, arrêta soudain sa monture en humant l'air. Valgaril leva soudain son arc et tira tandis qu'Azaëlle se retournait et envoyait une pierre dans les fourrés. Deux glapissements se firent entendre et une sorte de gros chat brun, moucheté de beige, tomba devant la monture de l'elfe.

     Ce fut le signal de l'attaque.

     Les petits félins n'étaient pas très impressionnants, mais ils étaient rapides, agiles, et nombreux. Dans l'enchevêtrement de plantes, les chasseurs avaient du mal à se battre. Les flèches et les poignards étaient arrêtés par les arbres, les lances se prenaient dans les lianes, et les chevaux étaient difficiles à contrôler dans cette panique. Après avoir une nouvelle fois manqué sa cible, Azaëlle rangea sa fronde et créa une petite étincelle. Portée par un souffle de vent de Logan, elle alla embraser les feuilles mortes. Dès qu'ils sentir la fumé, leurs attaquants se dispersèrent dans les fourrés en feulant de colère. Shilaï et Dazgan utilisèrent immédiatement leur élément pour faire tomber une trombe d'eau sur le début d’incendie. 

     Naoki se laissa glisser à terre et ramassa la dépouille du félin.

     -Un gyan...

     Eram revint vers le groupe, tenant trois autres corps par leurs queues touffues.

     -Ces chats sauvages sont une vraie calamité quand ils chassent en groupe. Mais leur peau est jolie, ils n'ont pas encore leur pelage d'hiver.

     Il se remit en selle et mit les dépouilles en travers de l’encolure de son cheval.

     -Mais nous ne devrions pas traîner ici, repris Vyx. En route.

     Ils ne subir pas d'autres attaques, mais ralentirent à peine l'allure, alternant entre trot et galop. Labyrinthe jouait sur les nerfs des Chasseurs en leur présentant des fourrés infranchissable, les faisant souvent rebrousser chemin.

     -Le soleil se couche annonça Azaëlle d'une voie tendue.

     -Il faut absolument sortir de là, s'énerva Logan. Ou nous allons servir d'engrais pour ces maudites plantes d'ici demain.

     Personne ne répliqua, chacun sachant qu'il avait raison. Il n'y avait pas deuxième chance entre ces arbres...

     -Il nous reste une heure, tout au plus, marmonna le comte en scrutant le fouillis de plante qui leur interdisait le passage.

     -Les chevaux nous encombres, annonça Vyx après quelques minutes silencieuses. La sortie est peut-être toute proche, mais cette barrière végétale nous empêche de nous en rendre compte. Naoki, Dazgan, Eram et Logan, suivez-nous à une certaine distance de la piste et essayez de voir quelque chose. Appelez immédiatement s'il vous arrive quoi que se soit et ne prenez pas de risques inutiles.

     Les quatre désignés mirent immédiatement pied-à-terre et se séparèrent entre les arbres. Ils ne faisaient pas le moindre bruit sur les feuilles mortes. Rapidement, ils disparurent de la vue de reste du groupe. Vyx remit son cheval au pas.

     -Continuons.

     Shilaï attrapa d'une main tremblante le cheval de son demi-frère par la bride, pour qu'il n'ai pas l'idée de se sauver s'ils se faisaient de nouveau attaquer, et suivit le vampire. C'était la première fois qu'elle se faisait piéger ainsi par Labyrinthe. Leurs chances de s'en sortir étaient minces, elle le savait.

     Bien qu'étant seul, entouré par les cris des bêtes nocturnes qui commençaient à se réveiller, Naoki avait beaucoup moins peur que ça demi-sœur. Lors de sa première Chasse, il avait vécu une situation semblable, et le vampire avait pris la bonne décision en envoyant des éclaireurs hors des pistes praticables. Il espérait juste qu'ils auraient autant de chance cette fois-ci.

     

     Le jeune homme s'arrêta soudain, fixant intensément le rideau d'arbres qui lui faisait face. Il semblait que... Oui, c'était de plus en plus lumineux. Il courut presque, et aperçut entre les branches la lune qui se levait au-dessus des cimes des Elgaris, éclaboussant d'argent un grand plateau parsemé de petits bosquets. Il poussa un soupir de soulagement et remercia Vyx pour son intuition.

     Il ferma le poing, se laissant envahir par la puissance de son élément, puis déplia deux doigts et tendis le bras dans la direction de ses compagnons. Un petit souffle de vent l'enveloppa avant de filer à l'endroit indiqué, ramassant au passage de la poussière et des petits grains de sable pour se rendre visible. Ce n'était pas pour rien que le vampire avait désigné ces quatre personnes en particulier. Chacun avait une très bonne maîtrise de son élément, pour pouvoir guider les autres s'il trouvait quelque chose.

     Naoki s'adossa contre un arbre et ferma les yeux, écoutant avec attention tout ce qui l'entourait, les ululements d'oiseaux nocturnes, les glapissements d'un petit carnivore qui rassemble ses petits, le bruissement des feuilles qui provoquaient la course de quelques rongeurs... Seuls les chasseurs comprenaient à quel point les Elgaris étaient dangereuses, mais également comme elles étaient belles.

     Il ouvrit soudain les yeux et dégaina ses poignards, se tournant vers un bruit qu'il n'avait pu identifier. Dazgan leva les mains en souriant.

     -Toujours autant sur tes gardes.

     -Il vaut mieux par ici, répondit-il en se détendant. Les autres arrivent .

     -Je pense qu'ils ne vont pas tarder. Tout le monde a hâte de quitter cet endroit.

     Comme pour lui donner raison, une odeur de bois brûlé leur parvint.

     -Ne jamais contrarier Azaëlle, marmonna Dazgan.

    Tout leur groupe, Eram et Logan ayant récupéré leurs montures, arriva guidé par la jeune femme qui carbonisait les branches qui entravaient leur progression. Les deux jeunes hommes récupérèrent leurs chevaux, et ils sortir avec soulagement de Labyrinthe. Derrière eux, le soleil dardait ses derniers rayons au-dessus de la forêt.

     Ils faisaient face à une grande plaine à l'herbe haute, d'où émergeaient çà et là des monticules de pierres sombres.

     -Je vous arrête avant vos effusions de soulagement, dit le vampire en regardant le soleil se coucher. Nous ne sommes pas encore tiré d'affaire. Eram, où est le refuge ?

    Le comte pris la tête du groupe lancé au galop et les guida dans la plaine. L'astre du jour avait disparu, et le ciel s'assombrissait de minute en minute. Les cris des bêtes qui les avaient suivi toutes la journée à bonne distance se rapprochaient de plus en plus. Shilaï surprit un mouvement dans les herbes hautes. Logan s'en était également aperçu.

     -Les tigres sont réveillés, cria-t-il pour se faire entendre au milieu du martèlement des sabots.

     -Accélérez, hurla le vampire.

     Shilaï se coucha sur l’encolure de sa pouliche, lui murmurant des encouragements à l'oreille. Mais comme les autres chevaux, épuisée par la course dans la forêt, elle commençait à ralentir.


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  •  

    Inori ne regretta jamais sa décision de rester avec Eram. Elle retrouva peu à peu ses habitudes de Sang Pur, et ses souvenir d'esclavage s'estompèrent lentement, bien qu'ils feraient à jamais partie d'elle.
    Les habitants du petit comté l’acceptèrent rapidement, malgré sa peau pâle et ses cheveux noirs qui suscitèrent des regards curieux pendant plusieurs plusieurs années. Elle sut bien vite se mêler au peuple, que se soit lors de riche réceptions bourgeoise ou bien en se promenant dans les ruelles tortueuse de la ville bâtie au pied du château, aidant et discutant avec les plus pauvres.
    Niché dans les montagnes d'Elgari, Leria était habité par des gens bien bâtis, à la peau basanée par le soleil et aux cheveux et aux yeux clairs. Peu de terres étant cultivables, l'une des seules activité viable de la région était la chasse. Ici, le fait de chasser prenait des dimensions sacré, car c'était cela qui faisait vivre le comté, mais également parce que les montagnes étaient extrêmement dangereuses. Quiconque s'aventurait seul dans les Elgari, fusse-t-il le meilleur guerrier du Royaume, n'en ressortait pas indemne. Seul les Chasseurs de Leria connaissaient les pièges de la montagne et pouvaient se mesurer aux créatures, rarement herbivores, qui l'habitaient. Ils ramenaient ainsi des peaux et de la viande qui étaient très rechercher dans tout le royaume.

    Inori appris l'art de la chasse avec Vyx, mais ne put participer à la grande chasse annuelle à cause de sa grossesse. Une vingtaine de jours avant les premières neiges, les Chasseurs partaient en petits groupes et passaient toute la saison des neiges dans l'enfer glacé des Elgaris. Certain ne revenaient jamais, mais tous étaient conscient du danger. La vie était dure dans le nord et chacun l'avait accepté. Le vampire y participa, et contre toute attente, Inori regretta sa présence et ses bons conseils.
    Sa grossesse lui interdisant les activités physiques, elle repris le contrôle de son élément et de son esprit, la terre et l'énergie. Eram insista pour lui apprendre les Mots Interdits, mais elle préférait l'adrénaline du combat à la patience et la concentration requise pour maîtriser les éléments. Elle passa également beaucoup de temps avec Sao qui devint vite sa confidente.

    Lorsque les neiges commencèrent à fondre et que les Chasseurs redescendirent dans la vallé, Inori donna naissance à un petit garçon. Il lui ressemblait beaucoup avec ses cheveux noirs et sa peau blanche, mais ses yeux étaient d'un bleu profond magnifique.
    -Son père était demi-elfe, murmura-t-elle en voyant son regard curieux se poser sur le monde.
    Elle l'appela Naoki.

    Les Familles ne virent leur rendre visite qu'une seule fois, lorsqu'à quinze ans, Inori devint officiellement la compagne d'Eram. Elle se fit tatouer une tête de loup sur l'épaule droite, montrant qu'elle était à présent une Leria, et que les Misora n’existaient plus... La jeune fille fut atterrée en voyant si peu de monde : Les Sang Pur n'étaient plus qu'une soixantaine dans tout le Royaume. L'union de deux d'entre eux étaient assez importante pour qu'ils se soient tous déplacés, malgré le danger des Assassins.
    Les années passèrent et Inori participa avec joie à plusieurs grandes Chasses, en compagnie d'Eram et de Vyx, Naoki restant sous la bonne garde des nymphes. Lors d'une de ces expédition, le comte se fit attaquer par une miba géante. Il en réchappa de justesse et garda comme souvenir trois cicatrices ur sa pommette gauche.

    Naoki grandit rapidement, pour le plus grand bonheur des nymphe, particulièrement des aurae car il était d'élément air. Et il ne se gênait absolument pas pour l'utiliser, causant souvent le désordre dans le château. Ainsi, il détruisit la salle d'arme à six ans, avant que les aurae ne parviennent à maîtriser la tornade. Malgré son jeune âge, Eram décida de lui apprendre la langue de Saën pour canaliser sa puissance. Et éviter qui ne rase le château avec ses expériences.
    Il ne se passionna pas pour la Chasse, contrairement aux autres enfants de son âge, trop absorbé par la puissance des Mots Interdits. Il n'échappa pourtant pas à une formation guerrière très poussé de la part de Vyx et de sa mère, le danger des Assassins restant bien présent.

    Agée de vingt et un ans, Inori s'était parfaitement adapté à la vie dans le comté, rythmée par les Chasses et les saisons. Elle vint un jour trouver Eram et Naoki et leur déclara simplement :
    -Je suis enceinte.

    La petite fille naquis pendant la saison des neiges, alors que le blizzard faisant trembler les murs. Elle avait le visage de sa mère, et les yeux gris de son père. Ils l'appelèrent Shilaï.
    Tous semblais si parfait à ce moment là. Les Assassins s'étaient fait oublier, ils n'étaient à cet instant qu'une famille heureuse. Personne n'aurait pu deviner que la petite fille qui dormait paisiblement dans les bras de sa mère serais la dernière des Sang Pur...


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  • Lorsque le soleil se leva, elle s'assit sur le lit. Regardant par la fenêtre elle vit de hauts arbres dont les feuilles brillaient encore de la rosée de la nuit. Une immense forêt semblait s'étendre juste sous sa chambre. Quelques conifères bien visible à cause de leur couleur plus sombre parsemaient les bois. Un rapace traversa le ciel bleu comme une flèche et elle entendait les ricanements de mibas, une espèce de hyène des neiges. Son maître devait l'avoir emmener au nord du Royaume... Pour peu qu'elle soit encore à Triliga... C'était incroyable qu'on puisse se déplacer si loin en si peu de temps. Si loin... Loin de quoi ? De cette maison close ou elle était enfermé depuis trois ans ? Inori prit une grande bouffé d'air. La liberté lui semblait un peu plus proche dans cette région sauvage, loin de l'enfer Gameard.

     Elle passa une main sous sa robe, sur son ventre légèrement renflé. Qu'allait-elle faire de cet enfant ? Elle ne savait même pas qui en était le père – bien qu'elle espérait que ce soit ce beau demi-elfe qui avait pu lui redonner un peu d'espoir. Après tout, cela avait-il une importance ? Elle ne savait même pas si elle voulait le garder... Et si elle le voulait, qu'en ferait son maître ? Un autre esclave bien sur... Finalement, elle n'avait même pas à se poser de question. Il fallait absolument qu'elle s'en débarrasse, préférant le tuer plutôt que de le condamner à l'esclavage.

     C'est sur ces pensées que la porte s'ouvrit, laissant le passage à son nouveau maître. Elle fut immédiatement captivé par son regard gris glacé.

     -Bien dormi ?

     Elle hocha timidement la tête, surprise qu'il se préoccupe de son état.

     -Je ne sais vraiment pas quoi faire de toi... Vyx m'a raconté ton histoire, enfin, ce que tu lui a dit hier soir. Il te reste de la famille quelque part ?

     La jeune fille fronça les sourcils, ne comprenant pas ou il voulait en venir.

     -Je ne sais pas, répondit-elle prudemment. Nous vivions un peu reculé, dans une régions principalement habité par les géants qui ne comprenait pas notre supériorité car... nous somme de constitution assez faible. C'est peut être pour cela que nous sommes partis... Je pense que je comprenais pas vraiment le danger qu'ils pouvaient représenter.

     Le jeune homme hocha la tête sans qu'aucune émotion n'apparaisse sur son visage.

     -Je te pris de m'excuser pour cette nuit où tu as du te torturer l'esprit à te demander ce qui t'attendait.

     -Vous n'avez pas à vous excusez, rougit Inori, vous êtes mon maître.

     -Maître ou pas, je ne me suis même pas présenté. Je suis Eram, et je dirige le petit comté de Leria, au nord du Royaume.

     Il marqua une pause et la regarda intensément.

     -Je suis également un Sang Pur.

     L'esclave le regarda stupéfaite.

     -Je connaissais déjà ton histoire, reprit-il, mais je voulais être sur que c'était toi... Il y a trois ans, les dernier descendants des Misora ont été tué dans une embuscade commandité par les Assassins. Mais parmi les pillards, une rumeur courait comme quoi ils auraient trouvés, dans décombres d'une caravane, une fillette à la peau blanche et aux cheveux noirs. Le lieu décrit ressemblait aux berges du Tenge, l'endroit où ont été exterminé les Misora, ainsi que tous ceux qui les accompagnaient...

     La jeune fille pris son visage dans ces mains et se mit à pleurer. Pourquoi les larmes se remettaient à couler le long de ses joues ? Peu après ce drame, elle avait pleurer de rage, de tristesse, de honte et de désespoir pendant plusieurs jours. Lorsque Narkrin Orgs l'avait acheté et qu'elle avait toucher le fond de l'enfer, elle ne se pensait plus capable de pleurer tant la vie lui semblait être une absurdité. Elle avait durcit son cœur, refusant de céder, mais prête à tout pour trouver une faille qui lui rendrait sa liberté.

     Mais se retrouver devant quelqu'un qui savait avait brisé les barrières qu'elle s'était érigé autour de son cœur...

     Eram s'assit à côté d'elle et la prit dans ses bras.

     -Ne t'inquiète pas, ça va aller.

     Elle avait promis de se montrer forte, de ne pas se laisser intimider, de ne pas montrer ses faiblesses... Mais elle n'en pouvait plus. C'était trop. Toute la peur, l'horreur et le dégoût qu'elle avait accumulé ces dernières années l'avait contrainte à de gros efforts pour ne pas craquer. Mais il avait suffit d'une demi-journée libérée de l'atmosphère de terreur qui planait sur les esclaves pour perdre le contrôle de ses émotions.

     Elle pleura longtemps dans les bras de son maître. Entre deux sanglots, elle se maudit de s'humilier ainsi devant le premier Sang Pur qu'elle voyait depuis plus de trois ans. Mais après tout, elle était esclave... Et les esclaves étaient fait pour être humiliés, pour subir toutes les folies de leur maître...

     Quand elle fut calmée, elle voulu s'écarter, mais il la tint serré dans ses bras et lui murmura à l'oreille :

     -Tu es libre.

     Le collier d'esclave se brisa en un claquement sec et tomba sur les draps bleus.  Inori regarda le lien de cuir qui, pendant trois ans, l'avait asservit, avait été sa prison. Elle regarda celui qui l'en avait délivrer, stupéfaite.

     -Pourquoi ?

     -Parce que les Sang Pur ne sont pas fait pour être enchaînés.

     Il se détacha d'elle et la regarda longuement.

     -Je t'ai cherché pendant ces trois ans où tous te croyaient morte. Je suis tellement soulagé de te revoir. Tu te souviens ? Ma Famille et la tienne était assez proche, nous jouions ensemble lorsque nous étions petits.

     -Je... je suis désolé... Je ne me souviens pas de vous...

     -Tu peux me tutoyer tu sais. Je trouve ça bizarre d'être vouvoyé par son amie d'enfance. Je voulais te demander si tu te souvenais que tu étais la promise de Havorl de Meikany ?

     La jeune fille fronça les sourcils, tentant de retrouver les souvenirs heureux de son enfance qu'elle avait tenté d'oublier.

     -Havorl... Je croyais qu'il était mort lors d'un accident de chasse.

     -C'est exact... Mais visiblement, tu ne connais pas la suite. Le déménagement qui a signer la perte du clan Misora avait deux but : Vous mettre en sécurité... Et que tu devienne ma compagne.

     Inori resta hébété pendant quelques seconde. Ça, a famille s'était bien gardé de le lui dire...

     -N'ayant personne pour t'y contraindre, tu fais ce que tu veux, s'empressa-t-il d'ajouter, voyant qu'elle ne répondait pas. Je pense que tu ne va pas pouvoir supporter d'ordres pendant quelques temps...

     -C'est juste que... Tu m'as surprise. En faite, je suis surprise depuis que tu m'as acheté. Il encore quelques heures, j'étais une esclave voyant défiler des hommes ignobles à longueur de journée. J'ai tremblé toute la nuit, ne sachant pas ce que tu voulais faire de moi, et craignant de servir de dîner au vampire... Et en quelques minutes, j’apprends des tas de chose sur ma Famille de la part d'un ami d'enfance dont je n'ai aucun souvenirs. Pourquoi les Assassins ont voulu détruire ma famille ? Excuse-moi, je ne sais plus ou j'en suis...

     Eram eu un sourire gêné.

     -C'est de ma faute, je n'aurais pas du te dire tout ça d'un coup. Je pensais que tu irais mieux lorsque tu aurais pris ta décision.

     La jeune fille regarda par la fenêtre quelques secondes, écoutant le chant des oiseaux. Le jeune comte attendit tranquillement qu'elle reprenne la parole.

     -Est-ce que... Je peux rester ici quelque temps ? Pour pouvoir me décider ?

     -Bien sur. Je vais te laisser réfléchir. Appelle la néréide si tu as faim.

     Il sortit de la pièce, la laissant de nouveau seule avec ses pensées. Dès que la porte se referma, Inori se remis à pleurer, de soulagement cette fois. Un grand sourire illuminait son visage pendant que les larmes coulaient sur ses joues. Elle était libre ! Enfin, après toutes ses années de souffrance, elle était libre ! Et elle n'arrivait toujours pas à se faire à cette idée. Cela faisait si longtemps qu'elle en rêvait qu'elle avait fini par idéaliser ce moment ou elle retrouverais la liberté. Mais maintenant... Qu'allait-elle faire finalement ? Tenter de reconstruire sa vie ? Elle se rendit soudain compte qu'elle n'avait plus rien. La famille Misora ayant été exterminé, son nom ne signifiait plus rien. Et les terres qu'elle possédait avaient sûrement été revendues... Elle refoula les larmes qui lui montaient de nouveau aux yeux, de désespoir cette fois. Elle n'était plus qu'un simple esclave affranchie.

     Elle pouvait également rester ici, avec Eram, comme il le lui avait proposé.

     Au bout de plusieurs minutes de délibération silencieuse, elle se résolu à accepter l'offre du comte. D'une part, elle avait une dette immense envers celui qui l'avait délivrer de l'enfer. Et puis, celui qui se disait son ami d'enfance était loin de la laisser indifférente. 

     Satisfaite d'avoir pris sa décision, elle se leva et s'étira. Elle porta soudain une main à son ventre qui l'élançait fréquemment. Restait un problème à résoudre... Qu'allait-elle faire de l'enfant ? Elle décida d'en parler avec Eram. Ce problème ne pressait pas tant que ça...

     La jeune fille se dirigea vers la salle d'eau pour trouver la néréide, son ventre commençant à gargouiller furieusement, cela faisait plus d'une journée qu'elle n'avait pas mangé... 

     De jour, cette salle était vraiment belle. Les miroirs réfléchissaient les rayons du soleil qui contrastaient avec le mur noir en pierre brute. Les dalles bleues s'ornaient de magnifique motifs d'argents qui se reflétaient sur le plafond, noir également. A peine fut-elle entré dans la pièce que la néréide sortie d'une petite niche creusé dans le mur et se dirigea vers elle, un grand sourire accroché au visage.

     -Alors, tu as pu parler à Eram ?

     -Oui, et je reste, répondit simplement Inori.

     Le sourire de la néréide s'accentua, dévoilant des dents blanches et pointues. Visiblement, elle avait entendue toute la conversation.

     -Change toi, demanda-t-elle en indiquant une chaise sur laquelle était posé un belle robe rouge et anthracite. Enfin, tu veux peut être te laver avant ?

     A peine eu-t-elle fini sa phrase que le bassin commençait à se remplir.

     -Vas-y, conseilla-t-elle.

     La jeune fille ne se le fit pas redire deux fois et entra avec délice dans l'eau chaude. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas pu profiter du simple plaisir de se prélasser dans un bain chaud.

     Après s'être savonner entièrement, cheveux compris, elle sortie de l'eau, la néréide venant l’envelopper dans une grande serviette.

     -Je suis contente que tu es choisit de rester, le château est vraiment vide. Entre Eram qui passe la plupart de son temps dans ses papiers, et Vyx qui part on ne sais où pendant plusieurs jours, nous les nymphes n'avons pas grand chose à faire... A part quand une Famille vient nous rendre visite, ce qui arrive de plus en plus rarement. Au faite, je m'appelle Sao.

     Inori ne répondit pas et Sao se mépris sur son silence.

     -Je ne dis pas ça pour te décourager. En fait, ces deux là t'ont cherché pendant ces trois ans. J'espère qu'ils seront un peu plus présent maintenant que tu es là.

     -Moi ? Mais pourquoi ? Il existe bien d'autre Sang Pur qu'il aurait pu épouser.

     La néréide détourna le regard.

     -Il n'a pas voulu te noyer sous les nouvelles, mais les Familles ont quelques problème dernièrement...

     -Que ce passe-t-il ?

     -Les Assassins...

     -Mais pourquoi ?

     La nymphe haussa les épaules et lui tendis la robe.

     -Ce n'est pas à moi de te l'expliquer. Si tu veux des réponses, dépêche de rejoindre Eram.

     La jeune fille acquiesça et se dépêcha de s'habiller. Au contraire de la robe blanche un peu trop grande, celle-ci lui allait parfaitement. Elle s'observa un instant dans le miroir, ravie. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas porté d'aussi beaux habits.

     -Allez, va maintenant. Une aurae t'attend dans le couloir et t'indiquera le chemin.

     Inori la remercia chaleureusement et sortie de la chambre.

     

     Comme promis, une magnifique jeune femme vêtue de voiles diaphanes l'attendait derrière la porte. Ses yeux d'un bleu très pâle paraissaient transparent. Ses longs cheveux blonds volaient autour de son visage alors qu'il n'y avait pas le moindre souffle de vent. Inori la regarda quelque seconde, fascinée. Elle avait toujours aimé les aurae, les nymphes de l'air. On avait l'impression que le moindre souffle de vent pouvait les briser alors qu'elles maîtrisaient sans peine les tornades.

     -Bonjours. Le Comte et le Chasseur t'attendent. Suis moi.

     La jeune fille la suivit sans bruit. Les aurae étaient en générale beaucoup moins exubérantes que leurs cousines aquatique... Elle préférait la bonne humeur de Sao à l'attitude polie, mais froide de la nymphe d'air.

     Après avoir descendu plusieurs étages, tourné à droite à gauche plusieurs fois, Inori était complètement perdue. Elles arrivèrent enfin devant une porte en bois sombre. L'aurae ne se donna même pas la peine de s'annoncer et entra.

     La jeune fille fut surprise par le brouhaha qui y régnait. Une trentaine d'hommes vêtu de simples tuniques en cuir étaient attablés devant deux grande tables en bois brute à manger, boire, crier et rigoler. Comparé au reste du château richement décoré, cette salle était extrêmement sobre. Il n'y avait aucune tapisseries, laissant les pierres à nue. Le sol était un parquet grossier. Au fond de la pièce brûlait un grand feu dans une cheminé. Des énormes pièces de viandes étaient mises à rôtir dans les flammes. Nonchalamment assise sur un tapis de braise devant la chemin, une daïlz découpait de temps à autre un morceau de viande pour le poser dans un plateau déjà bien garnis.

     Inori respira à plein poumon cette odeur de cendre, de sueur, de viande et d'alcool. Elle se rappelais maintenant. Quand elle était petite, elle et Eram venait toujours se glisser dans cette pièce pour écouter les histoires des soldats de Leria. 

     -Bon, je te laisse, lui dit l'aurae en disparaissant dans un courant d'air.

     La jeune fille fit quelques pas dans la salle que personne ne lui prête d'attention particulière. Certains soldats lui souriaient avant de retourner à leurs assiettes. Elle repéra enfin Eram et Vyx assis à bout d'une table, concentrés sur une carte. Le vampire leva soudain la tête et lui fit signe de les rejoindre, tout en repliant la carte. Un peu intimidé, elle se dirigea vers eux. Le comte se décala un peu pour qu'elle ai la place de s'installer, et elle s'assit à côté de lui, rouge comme une pivoine.

     -Ne fait pas cette tête, rigola-t-il. Tu ne te souviens pas que nous venions toujours jouer ici ?

     -Si... J'ai quelques souvenirs qui me reviennent...

     -Vraiment ? C'est super. J'ai pris l'habitude de venir manger ici, je préfère être avec mes hommes plutôt que seul dans une immense salle à manger.

     Inori voulu ouvrir la bouche pour poser une question, mais la daïlz arriva à ce moment là avec un plateau débordant de mets simples, mais qui avaient l'air très appétissant. Son estomac la rappelant à l'ordre, la jeune fille en oublia toutes ses questions et se servit de tout. Viande grillée, une sorte de légume rouge qu'elle ne parvint pas à identifier, des galettes aux noix... Le plateau passa à toute la table et, dans l'ambiance joueuse qui régnait, la jeune fille se surpris à bavarder et à rire avec les guerriers. Tout comme Eram et Vyx d'ailleurs. L'un comme l'autre, oubliant leur rang – bien qu'elle n'ai toujours pas bien compris qui était le vampire – répondaient avec bonne humeur aux plaisanteries des soldats qui les traitaient comme des camarades. Vu ainsi, le vampire ne lui faisait plus peur. Et Eram lui semblaient encore plus beau.

     Après une heure, les guerriers commencèrent à quitter la pièce par une petite porte situé au fond de la salle. La nymphe de feu, rejoint par une néréides aux cheveux noirs, commencèrent à nettoyer. Le comte se leva et demanda à la jeune fille de le suivre. Le vampire avait disparu en même temps que les autres hommes.

     

     Eram l'emmena dans un bureau non loin de la salle à manger et la fit s’asseoir dans un grand fauteuil en velours rouge,  tandis qu'il prenait place dans celui en face.

     -Alors ? Demanda-t-il simplement. Tu as pu réfléchir.

     -Oui. Je reste, répondit-elle avec un grand sourire.

     Le jeune homme sourit à son tour.

     -Te voilà donc comtesse.

     -Je descend les échelons de la société très vite, mais je remonte rapidement aussi, rigola-t-elle. Mais j'ai une question à te poser... Où est...

     -Ma Famille ? Compléta-t-il.  Je ne voulais pas t'en parler tout à l'heure car tu me semblais un peu trop affectée par ce que je t'avais déjà révélé. La vérité est que les Sang Pur sont persécuté depuis plusieurs années. Ils ne veulent pas simplement que nous perdions tous nos privilèges, ils veulent notre anéantissement complet. Le drame des Misora n'est pas un cas isolé.

     Inori ouvrit les yeux, incrédule. Elle n'était pas du tout au courant de tous ça.

     -Qui ça « ils » ?

     -Les Assassins. Depuis une dizaine d'années, ils tuent les Sang Purs, faisant la plupart du temps passer ses assassinat pour des accidents. Suicide, empoisonnement, accident de chasse, attaque de pillards... Les Leria n'y ont pas échappé. Je suis le dernier survivant. C'est parce que je suis le dernier qu'ils me laissent en vie. Ma mort engendrerait un désordre impossible dans le comté. Et leur but n'est pas d'affaiblir le Royaume.

     -C'est... Pourquoi ?

     Le jeune homme haussa les épaules.

     -C'est ce que je n'ai pas encore réussit à savoir...

     Ils restèrent silencieux un long moment. Sortant de l'esclavage, Inori retombait dans  toutes les intriguent qui secouaient Triliga... Et elle n'était pas sur d'apprécier cela... Surtout qu'elle apprenait qu'elle se trouvait dans la ligne de mire des Assassin, la Guilde la plus redouté d'Alona qui, pour une raison inconnue, voulait éliminer les Sang Pur. Charmant programme...

     -Et l'enfant ? Demanda-t-elle soudain, revenant à son autre question.

     Eram haussa un sourcil, surpris par sa question.

     -Quoi l'enfant ? Tu ne veux pas le garder ?

     Elle se tordit les mains, gênée.

     -Et bien... Ce n'est pas le tien, en fait, je ne sais même pas qui est le père... Alors je pensais...

     -C'est à toi de décider ce que tu veux en faire. Comme tu l'a vu, le château est vide. Je serais très content de l'élever, même si je ne suis pas son père biologique. Et les nymphes attendent avec impatience de pourvoir s'occuper d'autre chose que de faire la cuisine pour mes soldats, ajouta-t-il malicieux.

     Inori posa une main sur son ventre. C'était grâce à cette petite vie qu'elle avait pu se libérer, alors elle ne pouvait pas faire moins que de lui permettre de grandir heureux, qu'importe qui était le père. Elle sourit à Eram.

     -Alors je le garde.


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  • -Mais pourquoi es-ce que j'ai acheté une gamine aussi bête!

     Cela faisait un peu plus de deux mois qu'Inori avait arrêté de boire la décoction contraceptive, et les signes de sa grossesse étaient déjà bien visibles. Mais son maître lui rendant rarement visite, c'était sûrement la grand-mère qui lui en avait touché deux mots... La jeune fille s'appliquait à ne montrer aucune émotion. Mais l'idée suggérée par ce demi-elfe semblait avoir réussit, son maître était hors de lui. Restait maintenant à savoir ce qu'il allait faire d'elle...

     - Mais qu'est-ce que je vais faire? Mais qu'est-ce que je vais faire! J'ai besoin d'une autre gamine pour faire tourner le commerce...

     Il se mit à faire les cents pas dans la petite chambre en marmonnant dans la barbe grise qui lui mangeait le visage. Ses petits yeux noirs jetaient des éclairs. Il finit par s'arrêter d'un air triomphal.

     - Se soir, tu vas changer de maître! Et j'espère que tu me rapportera suffisamment pour racheter une enfant qui ai un peu plus de cervelle que toi !

     Elle poussa un soupire de soulagement, espérant juste de son prochain propriétaire ne la renvoi pas dans la prostitution...

     

     Le marché aux esclaves de Gameard était renommé dans tout le royaume. Homme, femme, enfant, humain, elfe, nymphe, garou... Il y en avait pour tous les goûts. Grâce aux colliers, toute rebellions était impossible. Tous étaient nus. Après tout, on n’habillait pas les animaux... Assise contre le mur au fond de l'estrade, elle attendait que vienne son tour. A côté d'elle, un jeune homme au torse couturé de cicatrices grognait en directions des gardes qui ne leur accordaient pas la moindre attention, les yeux rivés sur la vente. Un Tigre de Keitra devina Inori en voyant les dents trop longues et les yeux jaune de son voisin. Hélas, le collier bloquait également les transformations animales...

     Les ventes s’enchaînaient. Beaucoup d'acheteur était déjà reparti avec leurs nouveaux «objet». Dans le regard des esclaves brillait souvent l'horreur ou la haine. Mais ces maudits colliers interdisaient tout acte de rébellion... Alors, soumis il suivaient leur nouveau maître, n'attendant qu'une seule occasion pour retrouver la liberté qui leur avait été arraché.

     Car comme Inori, bien peu étaient nés esclave. Prisonnier de guerre, simple voyageur enlevé... Les raisons étaient nombreuses pour perdre son humanité et se retrouver relégué au rang d'animal... La jeune fille regarda l'assistance. C'était des hommes comme eux qui l'avaient vendue... Elle secoua la tête, chassant ces tristes pensées. Elle les avait déjà haït de tout son être lorsqu’à dix ans elle s'était retrouvée dans cette maison de passe, à satisfaire les instincts bestiaux des hommes. Ressasser le passer ne l'aiderais pas à retrouver sa liberté.

     Elle remarqua soudain un homme au fond de la salle. Rien ne le distinguait vraiment des autres, mais il se sentait étrangement attiré par lui... Il semblait assez jeune, une vingtaine d'années tout au plus. Ses cheveux bruns bouclés lui faisaient comme une crinière autour de son visage fin, éclairé par des yeux gris qui semblaient totalement désintéressé par l'enchère. La longue cape noire qui l'entourait l'empêchait de se faire une idée de son rang et de sa fortune.

     C'était peut être parce qu'elle était si absorbé par cet homme qu'elle ne remarqua pas tout de suit celui assis à côté de lui. Un vampire! Au milieu d'un visage squelettique, ses yeux rouges sans pupille semblaient détecter le moindre mouvement. Lui aussi était enveloppé d'une cape noire, mais ses longs cheveux blanc tranchait avec la noirceur de l'étoffe. Il était impossible de lui donner d'âge, mais il semblait extrêmement dangereux... Inori frissonna de peur. Etait-il ici pour chercher un repas ? Tellement de légendes effrayantes circulaient sur ce peuple mystérieux qu'elle ne savait quoi penser. Les acheteurs semblaient penser la même chose qu'elle car ceux assis autour du vampire se dandinaient nerveusement sur leur chaise. Tous à par ce jeune homme vers qui elle se sentait étrangement attiré... Le vampire tourna soudain ses yeux sanglant vers elle, lui faisant prestement détourner le regard.

     Après plusieurs heures, on vint chercher le Tigre. Il fut assez rapidement vendu pour les jeux, son comportement agressif n'incitant pas les acheteurs à augmenter leurs offres. L'un des gardes lui fit signe, et Inori se leva, les jambes ankylosées. Tête haute, elle fit face à la foule avide qui la détaillait. Changer de maître était un premier pas vers sa future liberté. Elle voulait le croire...

     Elle était jeune, elle était jolie, et elle était enceinte... Les enchères montèrent rapidement. Sans qu'elle ne sache pourquoi, son regard retourna se poser sur le vampire et elle sursauta malgré elle. Il la fixait intensément, et elle aurait juré qu'il... reniflait quelque chose. Il se pencha pour murmurer quelque chose à l'oreille de son voisin. Celui-ci sembla enfin s'intéresser à la vente. La plupart des acheteurs avait abandonné la partie et le prix se fixa enfin, quand le jeune homme aux yeux gris fit une nouvelle offre, d'un montant hallucinant. Comment tout le monde, Inori se tourna vers lui bouche bée. Pourquoi dépenser autant pour une gamine ? Ou plutôt, qui était-il pour pouvoir ainsi dilapider sa fortune sur une simple esclave ? Personne ne voulant surenchérir, un garde vint l'amener devant son nouveau maître. Le vampire se leva et lui tendit sa cape noire pour l'en envelopper. Intimidée, elle marmonna un vague merci avant de s'en vêtir. L'étoffe, bien que légère semblait chaude et très résistante. Elle en profita pour jeter un regard discret à ses vêtements. Mais simplement vêtue d'une tunique en cuir noir très près du corps, ce qui faisait ressortir ses contours squelettiques, elle ne pu rien apprendre sur le rang de son nouveau maître... Celui-ci ne prononça pas un mot et sortit à la suite du vampire. Elle hésita une fraction de seconde avant de les suivre.

     Lorsqu’elle se retrouva dehors, le vampire avait disparu. Ne restait que l'homme aux yeux gris qui lui tendit la main, et restait obstinément muet. Elle ne savait pas comment se comporter, mais l'instance de son regard glacé la décida. Il allait bien finir par lui parler non ? A peine eu-t-elle toucher sa main qu'une sensation de vertige la saisit et elle crut qu'elle allait s'évanouir. Mais elle n'en eu pas le temps. Avant de s'en rendre compte, elle était dans une magnifique chambre décorée de bleu et d'argent, éclairée seulement par le clair de lune dont les rayons traversaient une grande baie vitrée.

     - Vous êtes un Voyageur ! S'exclama-t-elle, oubliant toute prudence.

     Il sourit, et parla enfin, d'une voix chaleureuse qui contrastait avec son regard de glace :

     - Malheureusement non... J'aimerais bien être aussi libre que ceux de cet Ordre. Mais l'esprit de l'espace est vraiment pratique certaines fois. Toi, tu es énergie n'est-ce pas? Bon, je ne vais pas t’assommer avec mon blabla... Tu trouveras de quoi te changer dans la salle d'eau. Ensuite, va dormir. Je suis sur que tu as plein de question, mais on en reparlera demain.

     Et il sortit de la pièce, la laissant complètement abasourdit. Après quelques minutes passées à essayer de comprendre qui était son nouveau maître, elle abandonna et se dirigea vers la porte qu'il avait indiquée en parlant de la salle d'eau. Elle pouvait bien profiter d'une nuit dans une chambre de reine....

     Entrant dans la salle d'eau, Inori lâcha un cri incrédule. Cette pièce, deux fois plus grande que son ancienne chambre, était également décorée dans les tons gris bleu. La moitié de l'espace était vide et s'abaissait d'environ un mètre. Trois des quatre murs étaient recouvert de miroirs, reflétant le clair de lune pour éclairer la pièce d'une belle lueur opalescente. Elle pouvait ainsi distinguer de nombreux motifs compliqués sur les dalles Sur une chaise était posé une robe en soie blanche très fine. Inori supposait que c'était de cet habit dont parlait le jeune homme. Elle se défit de la cape du vampire, se demandant quand elle pourrait la lui rendre avant de passer le vêtement un peu trop transparent à son goût...

     - Excusez-moi, je ne vous avais pas entendu arriver. Vous voulez prendre un bain?

     La jeune fille fit un bond de plusieurs centimètres en entendant une voix derrière elle. Surprise, elle se retourna et du baisser la tête pour voir une toute petite femme qui ne devait pas mesurer plus de trente centimètre de haut. Ses cheveux blonds semblaient argenté sous la lumière de la lune et étaient décorés d'une multitude de petites perles. Elle était pied nu, simplement vêtu d'une tunique bleu nuit.

     - Je suis désolé de vous avoir surprise, reprit-elle, je suis l'une des néréides qui s'occupe de l'eau de ce château.

     Château ? Inori se posait de plus en plus de question sur celui qui l'avait acheté. La néréide la détailla de la tête au pied, avant de voir le collier :

     - Tu es une esclave ?

     La jeune fille soupira devant le changement d'attitude de la néréide qui la regardait maintenant avec pitié.

     - Oui... Je ne comprends pas trop ce que je fais là... Je ne connais même pas le nom de mon nouveau maître...

     - Ne t'inquiète pas, Eram est un peu bizarre, mais il a bon cœur. S'il t'a acheté, il devait avoir une idée derrière la tête. En attendant, ça ne sert à rien de te casser la tête à essayer de déchiffrer son esprit tortueux.

     Inori eu un pâle sourire, mais décida de suivre les conseils de la nymphe. Elle la remercia avant de retourner dans la chambre. Elle poussa un soupire de plaisir en s'allongeant sur le lit. Jamais elle n'avait imaginé tant de confort. La nuit étant déjà bien avancé, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir.

     

     Une forêt... Les arbres centenaires semblaient s'élever jusqu'au ciel, leur branche atténuant les rayons du soleil diffusait une lumière verte et une fraîcheur très agréable. Inori s'était allongée sur l'épais tapis de mousse qui recouvrait les racines noueuses. Elle était seule. Elle était libre. L'affreux collier qui l'entravait avait disparu.

     Elle ne savait pas ou elle se trouvait, mais elle s'en fichait. Tout ce qui importait était qu'elle soit désormais son seul maître. Plus aucun homme n'abuserait d'elle, elle pouvait maintenant construire sa vie.

     Une vive inquiétude la saisit soudain au milieu de ses pensées utopiques. Quelque chose lui disait de se lever, de courir, de fuir. Un instinct primitif lui indiquait in danger mortel. Elle devait partir, elle le savait. Mais son corps ne répondait plus. Ça arrivait... Ça venait pour la tuer !

     

     Elle se réveilla en sursaut, le visage trempé de larme et tremblant de tous ses membres. Une peur irrationnelle lui tordait les entrailles. Elle se redressa en essuyant ses larmes. La lune s'était couchée, Thelan l'avait remplacé dans le ciel, diffusant une lumière un peu jaunâtre dans la chambre. Elle porta une main à son cou, sentant avec dégoût le contact de son collier d'esclave. 

     Elle perçu soudain un mouvement dans un coin de la pièce. Elle se tourna vivement, pour voir une silhouette noire s'immobiliser.

     - Désolé de t'avoir réveillé, soupira une voix rocailleuse.

     Le vampire sortit de l'ombre, la lumière jaune donnant un teint maladif à sa peau très pâle. Il braqua ses yeux rouges sur la jeune fille et la détailla longuement.

     - Je venais récupérer ma cape.

     - Dans... Je l'ai laissé dans la salle d'eau, excusez-moi, balbutia-t-elle.

     Voir cette créature seule et de nuit la terrorisait. Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux du regard sanglant. Et puis, ne sachant toujours pas pourquoi elle avait été achetée, elle craignait de lui servir de repas... Le voyant se rapprocher, elle avait désormais une magnifique vue sur ses crocs dépassant de sa bouche, et voulu disparaître dans les oreillers. Il s'assit sans gène sur le lit et se pencha sur elle. Inori ferma les yeux, incapable se hurler tant elle était terrorisé.

     - Pourquoi une Sang Pure s'est-elle retrouvée esclave ? Et pourquoi son ancien maître semblait-il l'ignorer ?

     Elle entrouvrit un œil, surprise par ces questions, mais frissonna en voyant son visage si proche du sien. Une interrogation pointaient dans ses yeux noirs : Comment savait-il qu'elle était une Sang Pur ?

     - Ton odeur, expliqua le vampire à sa question muette. Ton sang est pur, je peux te l'assurer. Alors, pourquoi ?

     Inori ferma les yeux. Pourquoi vivait-elle se cauchemars ? Qu'est-ce qui avait pu justifier qu'elle se retrouve esclave ? A travers ses paupières closes, elle revit le sang gicler, les reflets métalliques des armes à la lueur du soleil, l'eau se teinter de rouge...

     - Nous vivions près d'Aya Jiluë. J'ignore pourquoi nous avons un jour quitté la terre que nous habitions depuis des siècles... La caravane qui nous escortait s'est fait attaqué et... et je ne sais pas... Je m'étais cachée dans un coffre... Un gros coffre qui masquait les échos de la bataille, les cris de ma famille... Les bandits m'ont trouvé en fouillant les chariots et m'ont vendue comme esclave à Gameard. Ma vie est un enfer depuis ce jour...

     Mais pourquoi est-ce qu'elle racontait tous ça ? Parce que c'était la première personne à comprendre que cette situation d'esclave était une aberration ? Les sangs purs étaient regroupés en Familles d'un rang encore plus élevé que la noblesse. Ils étaient la mémoire du royaume, mais également la preuve d'un "avant". Un passé devenu inaccessible qui tendait à se perdre dans l'oubli... Ils étaient les seuls à savoir, ils ne devaient pas être enchainés, perdre leur identité, disparaitre...

     - Pourquoi n'as-tu rien dit?

     - Mon ancien maître est à moitié nain... J'aurais pu être une daïlz que ça n'aurait rien changé, seul l'argent que je lui rapportais l'intéressait.

     Le vampire hocha la tête et se releva vivement, la faisant sursauter.

     - Je ne sais pas ce qu'on va faire de toi... J'espère qu'Eram à une idée. Sinon...

     Il ne finit pas sa phrase et sortit de la chambre, la laissant de nouveau seule et terrorisé. Mais qu'est-ce qu'elle allait devenir ?

     Elle ne dormit plus de la nuit.

     

     


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  • Royaume Triliga, 1393 ans après l'arriver des humains sur Alona. La chaleur dans le sud du royaume était étouffante. On trouvait beaucoup de petits hameaux milieu des grands champs cultivés. Mais un peu plus loin, en bordure du désert des Pierres de Feu, se trouvait une immense cité : Gameard. Les Pierres de Feu formaient la frontière naturelle entre Mentis et Triliga. Personne ne se risquait à traverser cet abysse en mouvement continuel, créant des lacs de lave, faisant jaillir des geysers et à l'air saturé de souffre. Chaque années, la Terre des Chimère s'éloignait de celle de hommes. Chaque année, le continent de Limlya s'agrandissait. Chaque année, les Pierres de Feu renforçait la frontière qui séparait ces deux peuples qui se haïssaient viscéralement. Les habitants de Gameard ne s'en portaient pas plus mal.

    Première cité du royaume par sa taille, deuxième par son nombre d'habitant. Et première par sa pauvreté, ses crimes et ses vices. Ici, plus que partout ailleurs dans l'empire, et sûrement même dans le monde, le métissage été fort, même si le sang humain dominait. On voyait se balader dans les larges rues des quartiers riche, des hommes très fin, à l'apparence presque androgyne, les bras et le torse couvert de minuscules écailles luisantes. Le sang de sirène coulant dans leurs veines donnait un air délicat à ces maîtres de l'eau qui monopolisaient souvent le peu d'humidité de la ville pour éviter que leur peau ne se dessèche. Ici, cette femme trapue et musclée, assez petite, qui faisait voler ses cheveux sous un vent inexistant, devaient avoir quelques ancêtres nains. Là, un homme étrange, à la peau blafarde et aux yeux entièrement noirs faisait un coure assidue à une femme élégante, dont des oreilles pointues dépassaient de ses longs cheveux blond.
    Dans le quartier marchand, les gens parlaient, marchandaient, criaient, s'interpellaient, hurlaient et produisaient tout un tas de sons indescriptibles dans une grande cacophonie. Un gros chient gris vola discrètement un morceau de viande sur un étalage, puis couru se réfugier dans une ruelle sombre avant que quelqu'un ne s'aperçoive du vol. Sitôt à l’abri, il se transforma en un beau jeune homme qui entrepris immédiatement de dévorer son larcin. Une jeune fille à la peau couleur cendre tenait un étale de reptiles somnolant devant lequel s'arrêtait des badauds de tous les horizons. Une diversité incroyable se retrouvait partout dans cette ville. Mais les vices de toutes sortes étaient omniprésents, particulièrement dans les bas fonds de la cité. On y trouvait des femmes dont les vêtements déchirés reflétaient encore une richesse passé, des enfants aux os saillants volant un peu de nourriture sur les maigre étales posés le long de la rue, des hommes l'air hagard qui comptaient désespérément les quelques pièces qui leur restait... Les rues étaient salle, si étroites que le soleil avait du mal à y glisser ses rayon, ce qui était appréciable par cette chaleur. De chaque côté des ruelles en terre battue se trouvaient des établissements de toute sorte : Taverne, échoppe, maison de passe, armurier clandestin... Les forces armées de la ville descendaient quelque fois par ici pour essayer d'y mettre un peu d'ordre. Mais dès que quelqu'un était arrêté, quelqu'un d'autre prenait sa place. Et le taux de criminalité déjà élevé de la citée était largement dépassé. Chaque matin, on retrouvait des cadavres, souvent atrocement mutilé, et dont la moindre possession avait déjà été volé. Cette ville était magnifique, surprenante. Et c'était un véritable coupe gorge.

    Inori poussa un soupir de lassitude et ferma la fenêtre, pour garder le peu de fraîcheur de la pièce en cette mâtiné étouffante. La jeune fille rassembla ses long cheveux noirs en un chignon et se laissa tomber sur le lit faisant face au miroir. Le miroir... Que n'aurait-elle pas donner pour pouvoir briser cette abomination ou se reflétaient les clients couvert de sueur, dont les mains dures la pétrissaient chaque jour et chaque soir avec avidité ? Mais ça, son maître ne le lui aurait pas pardonner, et elle préférait éviter de finir le mois avec des os cassés. Elle en aurait pleuré de rage et d'impuissance. Elle n'avait que treize ans, mais même si elle savait que beaucoup de gamines de son age se donnaient à la prostitution pour pouvoir survivre, elles n'étaient pas contrainte, à par peut être par leur estomac, de subir ce vice chaque jour, depuis plus de trois ans... Depuis plus de trois ans elle était enfermé dans cette pièce sombre, n'ayant pour seul meuble un grand lit et un vieux miroir. Une fenêtre donnait sur la rue animée, et dans le fond une petite porte était presque toujours fermé à clef, sauf quand elle recevait un client... Sa seule échappatoire était cette fenêtre... C'est ce qu'elle aurait fait, si ce maudit collier n'était pas accroché autour de son cou. Sa liberté ne se jouait qu'à une simple bande de cuir. Elle ne comprenait pas son fonctionnement, mais il l'empêchai d'utiliser son élément et son esprit... Pire, quitter cette chambre sans l'autorisation de son maître signifiait la mort par étranglement. De désespoir, elle donna un coup de poing dans le mur. Elle résisterait. Elle n'était pas, comme tous ses clients, une bâtarde ayant dans ses veine le sang de tous les peuples vivant sur ce monde. Non, elle était humaine ! Son sang était aussi pur que celui de ses ancêtres terrien qui étaient arrivé sur cette planète il y a plus d'un millier d'années. Elle avait gardé les traits des asiatiques avec ses cheveux noirs et lisse, son visage assez plat, sa petite taille et ses yeux bridés.

    Des pas montant lourdement les escaliers la tirèrent de ses sombre pensées.
    -Inori ! Un client !
    La voix de son maître.
    Toujours autant de douceur, songea-t-elle aigrement. Elle se débarrassa de la légère robe blanche qu'elle portait et s'assit sur le lit. Ce ne fut pas long, une clé tourna dans la serrure et un homme entra dans la pièce. Grand, ses longs cheveux blonds étaient attachés par un lien de cuir. Ses yeux d'un bleu profond la détaillèrent longuement puis il s'approcha
    -Tu es magnifique.
    Elle haussa les épaules. Si au moins elle avait pu être moche, elle n'en serait pas là. Enfin bon, celui là avait l'air relativement propre, ce ne serait donc peut être pas trop désagréable...
    -Mais c'est bien dommage qu'une si petite chose doive se réduire à ça pour vivre, reprit-il.
    Nouveau haussement d'épaule. Si ça n'avais tenue qu'a elle, il y a longtemps qu'elle serait partie. Tout valait mieux que la prostitution. Mais étant esclave, elle n'avait pas vraiment le choix...
    -T'aurait-on coupé la langue ? Vu ton prix, j'espère pas.
    Pour toute réponse, elle lui tira la langue. Il ne pouvait pas se dépêcher un peu ? Plus vite il aurait finit, plus vite elle serait tranquille. Il sourit.
    -Voilà une petite fille bien grossière. Je vais devoir t'apprendre les bonnes manières.
    Se penchant sur elle, il lui murmura à l'oreille :
    -Je suis demi-elfe si ça t'intéresse...
    Non, ça ne l'intéressait pas ! Sentant qu'il n'en tirerai pas un mot, il grogna et la poussa dans le lit avant de se défaire de ses vêtements.
    -Vraiment... Tu es trop impatiente...
    Alors que des mains avides exploraient son corps, elle ferma les yeux, faisant taire sa fierté. Son esprit se révoltait, mais son corps s'inclinait. Que pouvaient-elle faire de toute façon ? Lutter était inutile, elle l'avait appris à ses dépends. Alors, comme toujours, elle se laissa faire, l’horrible miroir renvoyant son expression dégoutté.

    Plus tard, épuisée, elle fixait le plafond sans le voir tandis que le demi-elfe se rhabillait. Pourquoi ? Pourquoi devait-elle subir cela ? L'homme s'assit à côté d'elle et essuya avec douceur une larme qui avait coulé sur sa joue. Elle ne lui fit même pas l'honneur d'un regard. Il soupira, caressa une dernière fois son ventre avant de se lever.
    -Tu sais, je viens peut être de te délivrer.
    Il ouvrit la porte.
    -Après, c'est à toi de l'accepter... Adieu petite fille.
    Elle ne répondit pas. Personne ne pouvait la délivrer de cet enfer.
    Quelque minutes plus tard, la porte s'ouvrit de nouveau, sur une vieille femme, portant une serviette et une bassine d'eau. Depuis trois ans, elle s'occupait d'elle. Si Inori n'avait jamais su son nom, elle la considérait un peu comme sa grand mère. Elle déposa son chargement et ressortit sans dire un mot. La jeune fille se lava comme elle put et remis sa robe. La vieille dame revint avec une décoction de plante et une assiette contenant une tranche de pain, quelque légume et un morceau de viande. Son repas de la journée. Elle pris la nourriture en marmonnant un vague merci et la «grand mère» repris la bassine et la serviette avant de la laisser seule.
    Inori s'assit par terre et commença à manger sans appétit. La maison de passe tenue par son maître, Narkrin Orgs, n'était pas très renommé et ses clients étaient surtout des habituer, ainsi que quelque voyageurs qui s'aventuraient parfois dans ces quartiers dangereux. Inori était la plus jeune, la seule esclave, et le « produit » préféré. La prostitution infantile était interdite dans le royaume, mais c'était si facile de capturer des gamines que peu de gens respectait cela, et encore moins ici. Après avoir picoré quelques morceaux de légume, elle repoussa son assiette et pris la tasse encore chaude. Cette décoction l'empêchait de tomber enceinte. Il y avait au moins un point ou elle était d'accord avec son maître: Elle ne voulait surtout pas d'enfant. Et lui non plus ne voulait pas avoir à nourrir une bouche inutile. Alors qu'elle portait l'amer breuvage à ses lèvre, le visage du demi elfe lui revint en mémoire. Pourquoi-lui ? Il n'était pas comme beaucoup d'autre qui se jetaient sur elle avec avidité pour assouvir leurs instincts. Peut être le peuple des forêts lui avait-il appris à respecter les femmes, comment ils respectent la nature... Au moins, elle avait pour une fois apprécier de passer un peu de temps avec un homme. Elle secoua la tête et chassa son image de son esprit. Il était partit et ne reviendrait pas, alors à quoi bon se rappeler de cette mâtiné ? Elle but une gorgée, le liquide chaud lui brûla la gorge. «Je viens peut être de te délivrer.» Elle recracha immédiatement ce qui lui restait dans la bouche. «Après, c'est à toi de l'accepter»Elle reposa la tasse et posa une main sur son ventre. Ce n'était qu'un de ses nombreux voyageurs s'étant arrêté dans une maison de passe. Avait-il eu pitié d'elle ? Comment pouvait-il savoir si sa condition s'améliorerait si elle se retrouvait enceinte ? Une fois de plus, son regard se tourna vers la décoction. Elle tenait là une petite chance de s'en sortir... Elle n'allait pas la laisser passer.
    Se levant, elle pris la tasse et renversa son contenu par la fenêtre.

     


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  •        Nagalia reprit lentement conscience. A sa grande stupéfaction, elle était encore vivante. Gardant les yeux fermés, elle fit tout d’abord le point sur son état. Par la pensé, elle parcourue rapidement son corps, n’y trouvant aucun dommage sérieux. Plus surprenant, la blessure de son ventre semblait avoir totalement disparue. Elle eu un froncement de sourcils mental, puis décida d’inspecter son environnement. Gardant toujours les yeux fermés, elle se concentra sur son ouïe. Bruissement du vent dans les branches, murmure d’un ruisseau, chant des oiseaux, frémissement des feuilles mortes… Une forêt ? L’odeur d’humus et ses bras nus reposant sur un tapis de brindilles le lui confirma. Elle ne comprenait plus rien. Blessée par Shilaï, elle était aux portes de la mort, et voilà qu’elle se retrouvait en parfaite santé au beau milieu d’une forêt.

     Elle entendit soudain un bruit de pas, très léger, mais qui faisait tout de même crisser les feuilles mortes. Contraignant sa respiration au calme, elle resta parfaitement immobile, mais prête à bondir dès qu’elle se sentirait menacée. Un enfant parla:

     - Donc, tu es sure de toi ?

     Que faisait un gamin par ici ? Mais la deuxième voix faillit la bondir de rage.

     - Oui. Il ne faut surtout pas qu’elle l’apprenne, mais je ne pense pas que les invités de Makvor aient compris quoi que ce soit à ce qu’il s’est passé.

     Shilaï… Les nobles humains n’étaient pas les seuls à ne rien comprendre, Nagalia réfléchissait rapidement à sa situation, et aux plans de l’Assassin. C’était rageant à dire, mais elle ne parvenait pas à comprendre ce que son ennemie avait manigancé… Elle les entendit s’asseoir non loin d’elle. Ç’ aurait été si facile de les étrangler… Mais elle n’était pas sur que son corps tienne le coup, elle venait tout de même de se faire éventrer.

     - Merci de l’avoir soigné, repris Shilaï. Je ne voulais pas la blesser, mais elle n’aurait jamais accepté de m’écouter…

     - Elle ne le sait pas ? demanda le garçon.

     - Non… Et je ne compte pas le lui dire. La situation est déjà assez compliquée comme ça.

     L’elfe l’entendit se relever.

     - Elle ne devrait pas tarder à reprendre conscience. Quoi qu’il arrive, on s’en tient au plan, mais évite de t’approcher de Natgar… Celui là, rien ne le retiendra s’il a décidé de te tuer.

     - Et Nagalia ?

     - Elle va très vite comprendre ce qu’il se passe… Du moins je l’espère. Ah, encore une chose, ne laisse jamais entendre que tu me connais, c’est ton gage de survie.

     - Mais… Je ne sais rien. Qu’est-ce qu’ils pourraient en faire que je te connaisse ?

     - Tu sais beaucoup de chose… Trop de chose… Mais tu ne sais pas quoi en faire. Eux le sauront, et s’ils avaient ses informations, ils nous seraient impossible de renverser la situation.

     - C’est dangereux…

     - Il est trop tard pour reculer. Adieux.

     Nagalia attendit encore quelques secondes, le temps d’être sur que Shilaï avait bien disparue, et se jeta sur l’enfant. Trop étonné pour songer à se défendre, il tomba dans les feuilles montre où l’elfe n’eut aucune difficulté à l’immobiliser. Elle constata avec satisfaction que son corps répondait parfaitement.

     Le garçon devait avoir une douzaine d’année. Assez grand mais très maigre, sa peau pâle semblait presque translucide. Il la regardait non avec crainte, mais avec surprise.

     - Tu as intérêt à tout m’expliquer si tu ne veux pas que se soit les dernières secondes de ta vie.

     Sans se mettre à trembler de peur, il souffla simplement sur une mèche de ses cheveux blonds très pâle qui tombait devant ses yeux verts, et répondit d’une voix calme :

     - On se calme, il n’y a pas grand chose à expliquer… Et tu es un peu en train de m’écraser.

     - Oh que si il y a beaucoup à dire, susurra l’elfe en posant une main sur sa gorge. Déjà, pourquoi est-ce que Shilaï ne m’a pas tué ?

     - Elle a faillit te tuer, c’est moi qui t’ai soigné, couina-t-il.

     - Ne me prend pas pour une idiote. Elle m’a éventré, mais si elle avait vraiment voulu ma mort, je n’aurais plus de tête à l’heure qu’il est.

     - Elle avait des ordres.

     - Tient tient… Et pourquoi est-ce que Tatiana veut me garder vivante ?

     - Je ne sais pas, je ne suis au courant de rien.

     - J’ai entendu toute votre petite conversation, alors dépêche toi de me dire tous ce que tu sais.

     - Je ne peux pas te dire ce que j’ignore. Je ne connais pas ses plans, je sais juste qu’elle veut équilibrer les forces dans les deux camps.

     - Comment ça ? demanda Nagalia desserrant sa prise.

     - Elle sait que Nahel cherche des enfants dotés d’un grand potentiel magique. Elle s’est donc arrangée pour que je croise ta route, mais tu l’as trouvé avant qu’elle ne puisse partir.

     - Toi, tu es doué avec ton élément ? Nous verrons… D’ou est-ce que tu la connais ?

     - Elle m’a involontairement sauvé la vie quand elle a tué une de ses victimes. Elle m’a épargné, bien que je l’aie vu. Depuis, j’ai une dette envers elle.

     - Donc elle envoie un espion…

     - Je ne connais rien de ses plans, et elle ne m’a rien demandé, à part de te suivre à Walendar. Et je n’ai pas vraiment eu le choix, puisqu’elle m’aurait tué si je n’avais pas accepté de lui obéir. 

     - Tout ça devient intéressant…

     Nagalia se releva, laissant le garçon se masser la gorge.

     - Un de ses jours, il faudra que je comprenne dans quel camp elle est… Je ne vois aucune logique dans ces actions, mais elle est loin d’être bête.

     Passant la main dans ses cheveux blancs pour en retirer les feuilles mortes, elle regarda le garçon, toujours allongé. Son histoire ne tenait pas debout, il avait semblé beaucoup trop familier avec la jeune femme pour n’agir que sous la contrainte… Il y avait autre chose derrière tous ça. Mais il ne pouvait pas s’agir juste d’un espion. Si l’Assassin avait voulu envoyer un gamin au palais pour espionner, elle se serait débrouillée pour que l’elfe tombe dessus ‘’par hasard’’ dans un quelconque village. Pas au beau milieu d’une forêt ! Elle ne comprenait rien, et cela l’exaspérait.

     Mais elle étit un peu pressée par le temps. Elle aurait tout le temps qu’il lui faudrait pour interroger le gamin une fois de retour au palais.

     - Bon, petit, quel est ton élément ? Et comment est-ce que tu t’appelles ?

     - Alix de Messange, je suis d’élément air et d’esprit énergie, dit-il en se redressant.

     - Oh, un petit noble…

     Nagalia regarda quelques secondes autour d’elle avant de désigner un arbre massif poussant non loin de là. 

     - Déracine moi cet arbre.

     Mais au lieu du vent violent auquel elle s’attendait, l’arbre paru se soulever du sol, avant de s’effondrer, provoquant l’affolement parmi les oiseaux qui nichaient dans ses branches.

     - Tu maitrise également la terre ?

     - Et l’eau, et le feu.

     Stupéfaite, l’elfe se tourna vers lui.

     - Tu es un Shaman ? A ton âge ?

     - Je suis un mage, je maitrise également le hetsu. C’est comme ça que j’ai pu te soigner.

     - Et Shilaï t’a livré sur un plateau.

     La métamorphe éclata de rire.

     - Je n’ai plus qu’à te souhaiter la bienvenue dans la cour du roi. 

     Et elle l’assomma.

     

     Après l’avoir solidement bâillonné et ligoté – il ne fallait pas qu’il puisse utiliser les mots interdits – elle le chargea sur son épaule et sortit de la forêt. Se repérant rapidement, elle prit la direction d’un petit hameau. Les villageois la regardèrent passé avec crainte, mais elle ne leur accorda même pas un regard. N’étant pas assez riche pour s’acheter les services d’une milice, c’étaient des gardes royaux qui assuraient la protection du village. Nagalia confia son chargement au premier qu’elle trouva.

     - Emmène le immédiatement à Walendar. Surtout, ne le laisse pas ouvrir la bouche.

     En tant que garde discipliné, mais surtout terrifié par l’elfe noire, il ne posa aucune question et, mettant Alix en travers la croupe de son cheval, il prit la direction de la capitale. Nagalia le regarda partir en songeant à Shilaï. Cette humaine lui tapait vraiment sur les nerfs, mais le fait qu’elle l’ait épargné – même sous la contrainte -  la mettait dans une rage noire. Et plus elle repensait à la conversation qu’elle avait surprise, plus elle sentait que quelque chose lui échappait…

     


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  • Ils sortirent de la forêt quelques minutes avant que le soleil se lève. Lara ne tenait plus sur ses jambes, mais le paysage qui s’étalait devant ses yeux lui coupa le souffle. De grandes plaines verdoyantes semblaient s’étirer à l’infini. Çà et là, quelques bosquets émergeaient de l’herbe haute. Dans la luminosité matinale, on voyait serpenter de longs rubans argenté qui se jetaient dans des petits lacs aux eaux limpides.

     

    Nulle part il n’y avait signe d’une quelconque civilisation. Ce paysage était digne d’un conte de fée. En respirant l’air frais lui semblait bien plus pur que dans son monde, la jeune fille se sentit en meilleur forme.

    La longue marche dans la forêt lui avait permis de mettre de l’ordre dans ces idées. Désormais, bien que toujours terrifié, elle se sentait plus forte.

    -Bienvenue dans les plaines des songes, leur dit Naxo en sortant de son mutisme. Nous sommes dans le territoire des Chimères, et ici rien n’est ce qu’il semble être.

    -Tu t’exprime toujours aussi clairement, railla une voix sifflante.

    Tout le monde se retourna d’un bloc. Un… une… étrange créature les toisait ironiquement. Le corps d’un gros lion, des ailes immenses, des serres en guise de patte avant et une tête d’aigle.

    -Je ne relèverais pas, marmonna le vampire.

    -Quelle façon de m’accueillir alors que je suis venu vous chercher pour vous éviter une longue et pénible marche à travers les plaine.

    -Et je t’en remercie.

    -Bon sang ! s’exclama la créature. Qu’est ce qu’il t’est arrivé ! Je ne t’ai jamais connu aussi froid et déprimé.

    Le vampire baissa la tête mais ne répondis pas.

    -Comment va-t-elle, repris la chimère d’une voix douce.

    -Mal… Plus que mal… Je ne sais pas combien de temps elle survivra à ces traitements. Il faut que la prophétie s’accomplisse. C’est sa seule chance…

    -De qui parles-tu, souffla Lara, touché par la voix désespéré du vampire.

    Pour toute réponse, quatre regards interloqués se braquèrent sur elle. Et quatre exclamations fusèrent en même temps :

    -Depuis quand tu parles leur langue ?

    -Tu as pus comprendre ce que j’ai dit.

    -Douée la gamine.

    -Tu as compris quelque chose ?

    Stupéfaite, elle recula de quelques pas et ne parvint qu’à bredouiller :

    -Je… je… quel est le problème ?

    Puis elle analysa leurs paroles. En y réfléchissant, il était logique qu’ils ne puissent pas parler la même langue qu’elle. Pourtant, elle avait compris ce qu’avaient dit les deux créatures, et elle avait apparemment parlé une autre langue…

    -Comment est-ce que j’ai pu faire ça ?

    -Tu es d’élément air, répondit Naxo. Et les sons ne sont que de simple vibration de l’air. Inconsciemment, tu utilises ton élément pour modifier ces vibrations et comprendre des langues que tu n’as jamais entendu. Et c’est comme ça que je me fais comprendre depuis que je vous ai rencontré.

    -Je suis impressionné, reprit la créature dans sa langue, c’est une méthode assez subtile. Au fait, je suppose que tu n’as jamais vu de créature comme moi non ? Je suis Eïro, un griffon.

    -Enchanté, répondit la jeune fille de la même façon, je m’appelle Lara.

    -Tu es vraiment impressionnante ! s’exclama Lee.

    Au même moment, un hurlement retentit. Le cri de désespoir venait de la forêt qu’ils venaient de quitter.

    -Qu’est-ce que… c’était ? demanda Aline, inquiète.

    -La peur d’une nouvelle existence… et d’une vie qui s’achève.

    Le vampire avait parlé d’une voix neutre, même si l’on pouvait sentir qu’il était triste pour celui qui avait poussé ce hurlement effrayant. Eïro soupira.

    -Certaine fois, il vaut mieux tirer un trait sur le passer et accepter de changer.

    -Tu connaissais, s'étonna Naxo.

    -Je préfère ne pas en parler. Tout le monde n'a pas ta force. Ni celle de Shilaï...

    -Que veux-tu dire ? Demanda Lara.

    -Quelque chose que vous devriez oublier tant que vous vous tenez loin de cette forêt maléfique… Au fait Eïro, comment est-ce que tu savais que j’allais passer par cette Porte ?

    -Shilaï nous a prévenu, répondit une nouvelle voix.

    Trois nouveaux griffons venaient d’atterrir. Ils se ressemblaient beaucoup, mais on distinguait de petites différences dans la couleur de leurs pelages ou de leurs plumes.

    -Je t’expliquerais, dit Eïro à Naxo. Nous devons y aller.

    Le vampire acquiesça et monta sur dos du griffon. Il se tourna vers les adolescent indécis.

    -Dépêchez-vous. A Nivra nous auront un peu de temps pour mettre les choses au clair.

    Lara fut la première a se décider. Elle se dirigea vers une chimère au pelage plus claire que les autre et s'installa derrière ses ailes.

    -Comment t'appelles-tu ? Demanda-t-elle, surprenant a jeune fille par sa vois enfantine.

    -Lara Derman. Et vous ?

    -Aruka he Neo. Tu peux me tutoyer.

    Ses amis étaient enfin monté sur les griffons. Eïro écarta ses ailes immenses et les autres l’imitèrent. Surprise par ce mouvement, Lara faillit tomber.

    -Accroche toi a mon cou, conseilla Aruka.

    La jeune fille n’eut que le temps de suivre se conseil avant que, d'une formidable poussé, la chimère ne s'élève dans le ciel. Elle n'avait jamais penser se retrouver un jour dans les aires de cette façon. Mais dans les film d'héroïque fantasy qu'elle avait vu, chevaucher un pégase, dragon, ou autre créature volante, n'avait pas l'air bien compliquer... Tout le contraire de ce qu'elle ressentait a cet instant.

    Les ailes d'Aruka partaient de ses omoplates, et à chaque battement, s'était tout sont corps qui était secoué. La jeune fille serrait les jambe autour du corps musclé de sa monture, essayant de ne pas être désarçonnée. Elle n'osait pas trop s'accrocher a son cou, de peur d'arracher des plumes...

    De longues minute plus tard, le vole chaotique du griffon se calma. Elle écarta les ailes et se laissa planer. Lara put enfin se décrisper un peu. Elle jeta un regard autour d'elle pour repérer les autres chimère. Devant eux, Naxo et Eïro semblaient en grande conversation, mais elle ne parvenaient pas à entendre ce qu'ils disaient. Un peu plus loin sur sa gauche, elle vit Aline, les traits déformés par la frayeur de tomber. Lee en revanche, un peu plus en arrière, avait un grand sourire. Il adorait les sensations fortes. Lara soupira, espérant que le goût su risque de son ami ne le mène pas à la mort.

    -C'était la première fois que tu volais ? Lui demanda Aruka.

    -Non... Mais les avions sont un peu plus stable au décollage...

    La chimère semblait perplexe et la jeune fille espéra qu'elle ne l'avait pas blessé.

    -C'est quoi un avion ? Demanda-t-elle après quelque seconde de silence.

    Lara en resta bouche bée quelques instant, avant de réaliser que la technologie n'avait sûrement pas sa place dans un monde magique. Elle essaya de l'explique dans les grandes ligne, mais la chimère ignorant même ce qu'était une machine, elle finit par laisser tomber.

    Elle en profita quand même pour demander des informations sur Alona. Aruka se fit un plaisir de lui expliquer le fonctionnement de Mentis, de la faune de la région, à son économie. La jeune fille fut assez stupéfaite quand elle commença à lui parler de la politique complexe de ce pays assez étendu, qui n'avais de frontière uniquement avec le royaume Trilliga. Et à la façon dont parlais sa nouvelle amie des humains, elle finit par comprendre que les chimère ne les aimaient pas beaucoup... Mais le griffon resta vague à se sujet, et embraya sur les différentes techniques de chasse de son clan. Lara finit par décrocher quand Aruka lui expliqua les difficultés que son peuple avait à traité avec les centaures. Si le mode de vie d'un peuple était si compliqué comment arriverait-elle a faire quoi que ce soit dans ce monde ? Il lui faudrait toute une vie pour apprendre !

    Ce rendant soudain compte que sa passagère ne l'écoutait plus Aruka demanda :

    -Tu vas bien ?

    La jeune fille se secoua et essaya de revenir au présent.

    -Oui... Je commence juste à me rendre compte à quel point ce monde et différent et surtout compliquer par rapport au mien...

    -Du peu que tu m'en ai dit, le tien me semble bien compliquer. Comment pouvez-vous faire confiance à des morceaux de métal pour vous déplacer ?

    -Avant, on se déplaçait à cheval. J'ai déjà essayé de faire de l'équitation... Et bien je trouve nos « morceaux de métal » bien plus fiable que ces bestioles ! Sans vouloir te vexer hein.

    A ces mots, Aruka éclata de rire. Enfin, Lara supposa qu'elle riait, car le bruit qu'elle faisait lui fit penser au cris de chasse d'un aigle.

    -Et bien, il va falloir que tu renoue avec cette vieille tradition terrienne. Si tu as l'intention d'aller à pied jusqu'à Oromois, tu en a pour plusieurs années !

    -Quoi !? Mais il est ou se Royaume ? Tu ne m'a pas dit que Mentis à une frontière avec Trilliga ?

    - Tu ne pensais quand même pas que Tatiana allait s'installer sur les terres de sont frère ?

    Ce fut Tameï qui compléta très obligeamment ces informations

    « Oromois est situé sur la banquise d'Alona. De la ou tu es, il faut traverser Mentis, Trilliga et Faïlsa pour y accéder. »

    Lara en resta bouche bée. Mais combien de temps allaient-ils passer dans ce monde ?

    -Tu as une lame vampire, s'étonna Aruka.

    La jeune fille sursauta.

    -Comment tu le sais ?

    -Tu as eu un petit moment d'absence durant lequel j'ai sentis une autre présence...

    Elle resta songeuse un instant. Ainsi, il fallait qu'elle fasse attention si elle voulais que Tameï soit un atout. Puis, ce qu'avait dit la chimère la frappa.

    - Comment ça « une présence » ?

    - Les lames vampires sont vraiment des choses étranges... Ce n'ai pas vivant, mais ça à une présence... Je ne sais pas comment expliquer ça. Certaines races sont capable de les ressentir. La plupart des chimère naturellement, mais également les nymphes, et de nombreux peuple de Sha. Ceux de Limlya sont plus terre à terre, alors ils ne s'en rendrons probablement pas compte.

    Lara essaya de se rappeler de tout ce que lui avait appris le griffon sur la géographie du monde. Alona était divisé en deux grand continent : Sha à l'ouest et Limlya à l'est. Au sud de Sha, il y avait une grande nommée Terres Sauvage. Entre les deux continents, on trouvait l'Archipel de Feu, trois Volcan dont deux toujours très actif. Et nord, Antrare, ou avait été battit Oromois...

    Grâce à un petit coup de pouce de Tameï, la jeune fille parvint à se situer : ils étaient à peu près au centre de Mentis, sur Limlya. Ils leur faudrait vraiment longtemps pour arriver jusqu'au royaume de Tatiana.

    Aruka sentis le découragement de sa passagère :

    -Ne t'inquiète pas. Je suis sur que tous vos machins métallique ne peuvent pas rivaliser avec la magie. Vous y serez en quelques jours si vous trouvez les bons Voyageurs.

    Lara n'eut pas le temps de demander des précision, la chimère annonça avec joie :

    -On arrive !

    Elle replia les ailes contre son corps et piqua vers la plaine. La jeune fille se rattrapa de justesse à son coup avant de tomber dans le vide. Le vent lui griffait le visage et elle ferma les yeux pour ne pas voir le sol qui se rapprochait à toute vitesse, priant pour qu'Aruka contrôle vraiment cette descente.

    La chute ne dura que quelques seconde, mais il lui sembla qu'elle tombait depuis plusieurs minutes. Quelques mètre avant l'impacte, le griffon écarta les ailes. Lara faillit être désarçonnée à cause de l'arrêt brutal, mais elle tint bon, même lorsque sa monture battit fortement des ailes pour se poser... sur une mince corniche à flan de falaise ! Lara qui avait ouvert les yeux les referma immédiatement pour ne pas voir une petite pierre délogée de son perchoir tomber dans le vide sans fond.

    Ayant enfin réussit à se poser, Aruka jeta un œil vers le ciel. Deux autre griffons attendaient, en tournoyant, que la place soit libre.

    - Tu peux descendre.

    Encore un peu choqué, La jeune fille obéit, tournant obstinément dos au vide. Elle n'avais pas le vertige, mais cet abîme était définitivement terrifiant. De plus, elle se trouvait sur une petite corniche en demi-cercle, qui devait faire moins de trois mètre de diamètre... Les parois des falaises étaient totalement lissent et était si haute qu'elles cachaient le soleil matinal.

    -Et maintenant ? Demanda-t-elle en essayant d'empêcher sa voix de trembler.

    Pour toute réponse, la chimère avança vers le mur et... passa à travers. Lara resta ébahis quelques secondes à regarder la parois rocheuse qui semblait on ne peu plus solide, lorsqu’elle entendis la voix de la chimère.

    -Alors, tu viens ?

    Sans vraiment y croire, elle s'approcha doucement de la roche (d'une part, elle avait peur de faire un faux pas, d'autre part, elle se demandait si elle ne rêvait pas.) et avança la main. A sa grande surprise, son bras passa à travers. Elle hallucina pendant quelque seconde devant son avant bras qui se terminait maintenant au poignet, sans qu'elle ne ressente quoi que se soit.

    -Je rêve, c'est définitif, ce n'est qu'un rêve.

    Et elle passa à travers la parois.


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  • Un silence choqué s’abattit dans la pièce. Nagalia regarda interloquée la perruque blonde qu’elle tenait puis sa victime dont les yeux brillaient de plaisirs derrière ses mèches brunes. Le seigneur Makvor fut le premier à se ressaisir.

    -Qui êtes-vous ? Ou est la duchesse Heliane ?

    Sans se soucier de la lame toujours posé contre sa gorge, Shilaï releva fièrement la tête :

    -Excusez moi cette mise en scène, mais j’avais moi aussi besoin d’un renseignement. Dame Heliane se réveillera d’ici quelques heures dans vos geôles…

    Les yeux fatigués du seigneur brillèrent de colère.

    -Se faire passer pour une haute personnalité du Royaume vous coutera cher ! Et pour agression sur …

    Nagalia n’écouta pas la suite des menaces. Elle se fichait bien du sort qui avait été réservé à une aristocrate suffisante. En revanche, elle voulait savoir ce que cette jeune femme faisait ici.

    -Un renseignement ? lui susurra-t-elle à l’oreille. Quel genre de renseignement ? Tu devrais te dépêcher de me répondre si tu ne veux pas que ta misérable vie se termine ici.

    Au lieu des plaintes de supplications auxquelles elle était habituée, sa victime éclata de rire. Un rire grinçant, provocant, qui lui donnait envie de lui trancher la gorge illico.

    -Et comment comptes-tu savoir ce que je faisais ici si tu me tus ?

    -Je ne le saurais pas. Mais au moins, ça m’évitera de te retrouver dans mes pattes… Dans les deux cas, je suis gagnante. Alors laisse un peu tomber cette attitude arrogante ma petite.

    -Tu as la mémoire courte. As-tu oublié mon pouvoir ?

    Au même moment, Nagalia sentit la température chuter brutalement. Elle bondit sur le côté, abandonnant sa proie. Presque immédiatement, elle se redressa et se mit en garde. Des fois, elle avait envie de se donner des claques. Evidemment, Shilaï ne s’était jamais sentit menacée. Elle aurait put se libérer quand elle voulait… Et puis, baisser sa garde comme ça… Non, décidément, la métamorphe ne se le pardonnait pas.

    Son ennemie était debout à l’endroit même ou elle l’avait laissé. Une brume scintillante tourbillonnait autour d’elle et un sourire narquois était apparut sur ses lèvre. L’elfe grinça des dents. Pour qui se prenait-elle, cette humaine ? Elle n’était pas la seule à savoir utiliser son élément en combat… Alors que la Noire levait la main pour riposter, elle vit du coin de l’œil Makvor reculer doucement vers la porte avec ses invités.

    Elle changea aussitôt de cible. Le sol trembla un bref instant et les dalles de marbre qui composaient le carrelage virent s’empiler devant la porte. Au même moment, la poignée et les gonds furent pris dans la glace. Personne ne pouvait plus sortir de la salle par des moyens conventionnels.

    Les deux combattantes s’observèrent haineusement, puis Shilaï relança les hostilités verbales.

    -C’est ainsi que Nathanaël protège son peuple ? En enfermant ses sujets avec sa plus impitoyable mercenaire ?

    -C’est ainsi que Tatiana compte récupérer ce Royaume, contra Nagalia. En laissant ses sujets à la merci de son assassin personnel ?

    Le visage de la jeune femme s’assombrit. L’elfe comprit à cet instant que sa réputation d’assassin allait beaucoup plus loin que ce que les rumeurs ne laissaient entendre. Mais elle ne chercha pas à creuser la question. Il fallait la déstabiliser avant toute chose. L’attaquer de front serait suicidaire…

    -En parlant d’assassin, tu fais vraiment la paire avec Nathanaël. Du moins, vous faisiez la paire… Après tout c’est de ta faute si…

    -Tais-toi !

    Mais la métamorphe n’avait pas l’intention de s’arrêter là. La brume scintillante était en train de se dissiper, elle avait l’avantage. Elle jeta un rapide coup d’œil du côté des nobles pour ne pas craindre un coup de poignard dans le dos. Mais ils s’étaient tous recroquevillés dans un coin, le plus silencieusement possible. Parfait, elle n’avait qu’à égorger cette gamine impertinente, trouver les enfants et elle serait tranquille.

    -C’est un sujet sensible apparemment… Imagines-tu le mal que tu lui as fait ? Et que tu continues à lui faire en le traitant comme un ennemi ? Peut être même as-tu oublié que…

    -Je t’ai dit de te taire !

    -Tu te crois en position de me donner des ordres ? Et tu n’as même pas entendu le meilleur. Quand j’ai commencé à travaillé pour lui, il avait toujours un anneau dans une sorte de verre ou de cristal bleu. Il y a quelques mois, il l’a brisé…

    Shilaï perdit complètement son sang froid et se rua sur l’elfe en hurlant de rage. Nagalia jubilait. Elle ne connaissait pas l’histoire de cet anneau, mais avait deviné qu’il avait un rapport avec la jeune femme. Elle avait touché juste apparemment… Mais elle dut s’écarter rapidement pour ne pas être décapitée. Deux sabres de glace étaient apparus dans les mains de son ennemie. Elle était toujours en robe, mais cela ne semblait pas la gêner pour se déplacer avec une redoutable efficacité.

    L’elfe jura. Son adversaire avait repris son calme beaucoup trop vite à son gout… Elle sentit de nouveau la température de la pièce chuter et elle se jeta sur le côté. Juste à temps. Un bloc de glace venait de se former à l’endroit exacte ou elle s’était tenue. Il se brisa presque aussitôt et se dispersa en une brume scintillante.

    L’eau. L’élément de Shilaï. Ce n’était qu’un assassin, une humaine. Pourtant, elle s’en servait presque aussi bien qu’une ensorceleuse. Sa technique de combat était épuisante et mortelle. Elle obligeait son adversaire à se concentrer sur ses armes, puis grâce à l’humidité de l’air, elle créait des blocs de glace qui emprisonnaient son ennemi. Peu de personne pouvaient suivre ce rythme. Mais Nagalia était une elfe, doté de formidable réflexes et capacités comparé à de nombreuses autres races.

    La jeune femme retourna à l’attaque. Un sabre visait le flan droit tendis que l’autre attendait à gauche. Nagalia se jeta en arrière et attaqua à son tour. Sa lame déchira le tissu précieux de la robe et traça une entaille dans le dos de l’assassin. L’air se refroidit. Mais cette fois, elle était prête. Au lieu de s’éloigné, elle roula en avant et planta son arme dans la cuisse de son ennemie. Shilaï hurla de douleur et les lames de ses sabres se fissurèrent légèrement. Mais de nouveau, elle se reprit vite et son arme fusa vers l’elfe dans l’intention évidente de l’éventrer. Celle-ci évita le coup en se transformant en corbeau et s’éleva vers le plafond. Presque aussitôt, un vertige la saisit, l’obligeant à abandonner cette forme. Elle fatiguait. Il fallait qu’elle en finisse vite.

    En atterrissant, elle posa sa paume sur le sol. Les dalles restantes se liquéfièrent un bref instant puis redevinrent solides, piégeant Shilaï jusqu’aux chevilles. Quelques larmes de douleur avaient coulées le long de ses joues. Elle perdait beaucoup de sang. Une expression interloqué se peignit quelque instant sur son visage. Puis elle sourit.

    Et disparu.

    Ce fut au tour de Nagalia d’arborer un air stupéfait. Elle regarda pendant quelques secondes le sol ou la marque des chevilles, ainsi qu’une petite flaque de sang de son ennemie étaient encore bien visible. Puis une horrible douleur la jeta à genoux. Les yeux brouillés de larmes, elle vit la lame de glace d’un sabre dépasser de son ventre. Elle tenta de résister, pas question de perdre face à une simple humaine. Des cris parvinrent à ses oreilles. Ces imbéciles ne pouvaient-ils se taire ?

    Elle sentit à peine qu’on lui prenait l’épaule. Quelqu’un retira l’arme plantée dans son ventre, elle cracha un peu de sang… Et ce fut le noir.


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  • Aline avait l’impression que cela faisait des heures qu’elle marchait derrière Naxo. Le vampire lui avait recommandé la plus grande prudence et de ne surtout pas faire de bruit. Plus facile à dire qu’à faire ! Même en marchant sur la pointe des pieds, elle faisait crisser les feuilles mortes, rouler des petits graviers… Autant de petit bruit incroyablement amplifiés dans cette forêt plus que silencieuse.

    Le vampire en revanche ne faisait pas le moindre pas le moindre bruit. En le regardant marcher, la jeune fille avait l’impression qu’il ne touchait pas le sol.

    Elle se sentait complètement perdue dans ce nouveau monde. La seule chose qui parvenait quelque peu à la rassurer était la présence d’Osaya qui venait parfois lui glisser quelques remarques sur son environnement. Une plante étrange, une pierre ronde qui s’avérait en fait être un insecte… Qui aurait cru qu’elle deviendrait un jour amie avec une dague !

    Perdue dans sont dialogue avec la lame vampire, elle manqua de rentrer dans Naxo qui s’était brusquement arrêté. Elle fut aussitôt sur le qui vive.

    -Qu’est-ce qu’il se passe ? murmura-t-elle.

    Le vampire lui fit signe de se taire et son épée double apparut dans ses mains. La jeune fille sentit sa gorge se serrer et elle fit appel aux pouvoirs d’Osaya. De nouveau, elle se retrouva armé de longs poignards noirs aussi affûtés que ses nouveaux sens.

    Le silence semblait soudain écrasant. Quelques secondes, aussi longues que des heures. Puis une branche craqua.

    Aline réagit avec une fulgurante rapidité en lançant son poignard dans la direction du bruit. Le crissement métallique qui lui parvint lui apprit deux choses avant même qu’elle n’est vue son adversaire. Elle ne l’avait pas blessé. Et il était armé.

    Elle se remit en garde avec la seule lame qui lui restait. Curieusement, elle n’avait pas peur, aucun sentiment de crainte ne gâchait la merveilleuse sérénité dans laquelle elle baignait. Il lui semblait pouvoir tout gagner, survire à n’importe quoi. A cet instant, son ennemi sortit de sa cachette et se planta devant elle, un katana en main. Mais elle ne vit pas lame entouré de flamme. Son regard se posa immédiatement sur le visage de son assaillant qui affichait un air complètement surpris.

    -Lee ? Mais qu’est-ce que…

    -Lara ! Non ! hurla le jeune homme en la poussant violement à terre.

    Aline qui ne s’y attendait pas du tout sentit sa respiration se couper sous la violence de l’impacte. Elle se releva un peu secoué et se figea en regardant l’endroit ou elle s’était tenu une seconde plus tôt. Comme si une lame géante, parfaitement affuté avait tranché la terre. L’entaille était fine, mais on imaginait sans peine la puissance qu’il avait fallut. La jeune fille frissonna en imaginant ce qui resterait d’elle si Lee ne l’avait pas poussé.

    -Aline ! Tu n’as rien ? s’écria une voix féminine complètement paniqué. Je suis vraiment désolé… Depuis que je suis là, j’ai les nerfs à vif…

    -Lara ! Ne t’en fais pas, je…

    Ces mots restèrent bloqués dans sa gorge en voyant l’arme que tenait son amie. Un long fouet composé de fines lamelle métallique articulé grâce à des lanières de cuir.

    -C’est avec ça que tu as fait cette marque dans la terre ! Mais depuis quand as-tu une telle force ?

    Lara haussa les épaules. Depuis qu’elle s’était réveillée, il lui semblait que cela faisait une éternité, elle avait la curieuse impression de vivre l’un de ses cauchemars. Sa soudaine force paraissait bien ridicule comparé à tous ce qu’il s’était passé.

    -Vous avez été attaqué ? demanda brusquement Naxo, interrompant ses pensées moroses.

    -Au moins cinq fois depuis que tu es partit, laissa tombé Lee. Ce sont des espèce de singe avec des cornes et des énormes crocs.

    -Vous avez été mordu ou griffés ?

    -Non, répondit Lara. Mais j’ai peur que cela n’arrive bientôt… Ils ne nous laissent pas plus de vingt minutes de répits.

    Le vampire hocha la tête et fit disparaitre son épée double.

    -On doit se dépêcher. Dans trois heures, on doit être sortit de cette forêt. Restez bien sur vos gardes. Et n’utilisez surtout pas votre élément ! Les Amkar sont attirés par cette puissance.

    -Amkar ? demanda Lara en suivant le vampire.

    - Les bêtes qui vous ont attaqués.

    La jeune fille frissonna de peur à la façon dont il prononça le mot "bête". Une haine glacée, mêler d'une pointe de pitié lui sembla-t-il, transformait sa voix en quelque chose d'ancien, d'inhumain. Soudain, il lui fit peur. Beaucoup plus que les Amkar qui les avaient attaquées. Ils n'étaient que des animaux, incapable d'une longue réflexion. Avec ce vampire, c'était différent. Nul ne pouvait douter qu'il était très intelligent, que ces plans pouvaient être dangereux... Et elle était incapable de deviner ses pensées.

    Elle soupira et demanda à Tameï de redevenir une simple lanière de cuir à son poignet. Elle aussi avait passé le pacte avec la lame vampire dès que Lee l'avais mis au courant des derniers évènements. Quelques jours de sa vie n'étaient rien à son âge. Elle regarda de nouveau le vampire et grimaça. Elle ne lui faisait pas confiance. Après tout, c'était par sa faute qu'ils étaient ici. A cause de lui, elle avait frôlé la mort de très très près, et maintenant encore, ils étaient en danger.

    Le trajet dans la forêt se passa dans un silence pesant. L'arrivé de Naxo semblait tenir les Amkar et tout autre danger potentiel à distance. Lara entendait les branches bruisser, mais rien ne se présentait pour les attaquer. Elle n'allait pas s'en plaindre! Mais cela ne faisait que renforcer son intuition que ce vampire était beaucoup plus dangereux qu'il n'y paraissait... Aline semblait nourrir les mêmes doutes qu'elle à propos de leur étrange guide, mais Lee paraissait lui vouer une totale admiration. Lara grimaça. Elle espérait sincèrement que son ami avait raison de ne pas le craindre, mais déplorait sa naïveté. Naxo était un danger. Elle en avait la quasi certitude. Hélas, sans son aide, ils ne pouvaient s'en sortir vivant...

    A quelque pas derrière son amie, Aline ne pensait pas du tout au vampire, qui pourtant la terrifiait. Elle essayait de comprendre. Tout c'était passé beaucoup trop vite pour qu'elle ne puisse mettre de l'ordre dans ces pensées. Maintenant qu'elle en avait l'occasion, elle ne prêtait plus vraiment attention à ce qu'il se passait, mais se repassait en boucle tous les évènements qui étaient survenu depuis qu'elle s'était réveillée.

    Elle avait l'impression que cela faisait plusieurs jours qu'elle avait ouverts les yeux dans sa chambre. En sortant de chez elle pour se rendre au lycée, des dalles mal empilée lui étaient tombées dessus. Trop stupéfaite pour s'écarter, même songer à se protéger, elle avait sentit un incroyable pouvoir naitre en elle. Et au lieu de la blesser, les dalles s'étaient changées en poussière avant même de la toucher.

    Elle était resté quelques instants abasourdit puis une pensée triomphante s'était imposé dans son esprit. "Moi aussi je suis différente. Moi aussi je contrôle un élément!".

    En repensant maintenant, marchant dans une forêt étrange d'un autre monde, contrainte de faire confiance à un vampire plus que terrifiant pour avoir une chance de survivre, elle aurait tout donné pour retourner à son petit train train ennuyeux qu'elle avait quitté il y a peine quelques heures.

    Car depuis que les Syv étaient apparu et avaient transpercé Lara, elle commençait à se dire que la magie, les mondes parallèles et créatures étranges n'étaient pas fait pour elle... Elle se demanda fugitivement ou était partie la Syv. Son regard bleu emplit de haine rôdait encore dans son esprit...

    Lorsque Naxo avait accepté de répondre à quelques une de leurs questions, elle avait eu la certitude effrayante que tout était vrai. Qu'elle et ses amis étaient au centre d'une prophétie et qu'ils étaient contraints d'aider un monde dont ils n'avaient jamais entendu parler.

    Et voilà ou toute cette histoire l'avait mené... A risquer sa vie! Ses simples mots qu'elle prononçait quelques fois avec désinvolture pour rigoler prenaient vraiment leur sens ici. Elle risquait réellement de mourir!

    Prendre conscience de cela la choqua bien plus que tout le reste. Bien plus que ses pouvoirs qu'elle ne comprenait pas, bien plus que Naxo qui la terrorisait, bien plus que toutes les créatures dangereuses qui rodaient, bien plus que tout elle avait peur de mourir.

    Elle dut s'arrêter et s'adossa chancelante contre un tronc d'arbre lumineux. Lee qui marchait derrière elle s'arrêta à sa hauteur.

    -Qu'est-ce qu'il se passe? Tu vas bien?

    - On n’a pas le temps pour ça, l'interrompit Naxo sans s'arrêter. Ce n'est pas la nuit, mais le jour que cette forêt est dangereuse. Dépêcher vous.

    Aline soupira et se remis en marche. Elle voyait bien que ses amis s'inquiétaient pour elle, mais elle serait forte. Elle ne montrerait pas sa faiblesse.

    Le petit groupe continua d'avancer entre les arbres lumineux. Plus un mot ne fut prononcé jusqu'à l'aube.


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  • La hyène noire s’arrêta dans un des bosquets qui bordaient la ville et repris son apparence première. Nagalia observa un instant les solides murs de pierre et la grande porte en bois qui protégeaient la cité. Ce serait un jeu d’enfant que de déjouer ces défenses, mais une fois à l’intérieur, elle se ferait immédiatement repérée. Les elfes noirs étant très mal vu, l’alerte serait aussitôt donné et elle ne pourrait espérer chercher des informations…

    La Noire s’assit contre un arbre et réfléchit. Une ville de cette taille devait forcément posséder un mage. Mais elle ne pouvait l’emmener car cela réduirait les défenses de la cité ce qui déplairait fortement à Nathanaël qui lui cherchait des enfants pour pouvoir les former. En revanche, elle devait être contrôlée par un petit seigneur… Lui devait bien être au courant des pouvoirs de ses sujets… Elle n’avait qu’à trouver cette personne. Les humains étant des êtres assez stupides, il habitait surement dans la plus belle bâtisse de la ville, ce qui ne poserait donc aucun problème pour le localiser.

    Maintenant, il lui fallait régler un autre problème : Ne pas se faire remarquer. Après avoir examiné toutes les options qu’elle avait, en vérité très peu, elle se résolu à utiliser ses pouvoirs de métamorphe pour se transformer en humaine. Elle se promit de faire payer cela à Nathanaël pour être obligé de se rabaisser à ces créatures si insignifiante. Nagalia plaçait en effet toutes les races maîtrisant un élément au sommet, sauf les humains, puis tous les animaux jusqu’aux insectes, et enfin les humains. Autant dire qu’elle n’appréciait vraiment pas être obligé de se faire passer pour l’un d’entre eux.

    Mais elle se savait bien obligé… Toujours assise contre l’arbre, elle ferma les yeux et se concentra. C’était la première fois qu’elle essayait d’adopter cette forme et elle ignorait quel en serait le résultat. Le picotement familier des transformations parcouru ses membres pendant de longues minutes. Lorsqu’il cessa, elle ouvrit les yeux. En fait, elle aurait tout aussi bien pu les laisser fermé, car elle n’y voyait absolument rien. Elle pesta en silence, ignorant que les humains avaient une si mauvaise vue. Nagalia se résolu à utiliser le briquet qu’elle transportait toujours au cas où elle aurait un problème de ce genre. Ce qui ne lui était encore jamais arrivé.

    Bientôt, un petit feu flambait joyeusement et elle espérait que personne ne le remarquerait. Utilisant la Terre, elle fabriqua une sorte de miroir pour voir quelle était désormais son apparence.

    A la lueur des flammes, une jeune femme humaine d’une vingtaine d’année lui renvoya son regard dans la plaque de métal polie. Elle avait la peau sombre, ce qui faisait étrangement ressortir ces cheveux blonds très clairs. Ses yeux noisette étaient légèrement en amande. Nagalia remarqua que son armure était trop grande pour cette nouvelle forme bien plus frêle. En effet, sous sa veste en étoffe très fine se trouvaient plusieurs plaques métalliques protégeants ses point vitaux. Elle poussa un grognement de dépit, n’ayant absolument pas pensé qu’il lui faudrait changer de vêtements.

    Les métamorphes ont une forme qui leur est propre pour chaque race en laquelle ils se changent. S’ils veulent en modifier certaines caractéristiques telles que la taille ou la couleur des yeux, ils doivent rester concentrés dessus tout le temps de la transformation. La jeune elfe savait qu’elle ne pourrait éternellement se préoccuper de la corpulence de sa forme humaine. Elle devrait donc faire avec…

    Elle resserra au maximum les sangles de son armure pour qu’elle ne tombe pas puis s’enroula dans sa cape grise de façon à cacher son sabre et ses dagues. En observant son reflet dans le miroir improvisé, elle espérait être prise pour une voyageuse.

     

    Nagalia sortit du bosquet et se dirigea tranquillement vers la ville. Deux gardes surveillaient les alentours devant la grande porte, mais ils ne lui posèrent aucune question sur la raison de sa venue dans la ville à une heure aussi tardive, ne dédaignant même pas lui jeter un coup d’œil. L’elfe s’en étonna, mais ne se pencha pas sur la question. Les choix des humains lui importaient bien peu et elle avait des futurs mages à trouver.

    Elle remarqua bien vite que la cité était en fête. Les rues étaient éclairées et décorées, les habitants vêtus de belles tenues dansaient sur une grande place… Elle leva la tête vers le ciel, le voyant légèrement pâlir. Dans quelques heures, ce serait l’aube. Intriguée par l’atmosphère de fête de la ville, elle s’arrêta près d’un groupe qui riait fort.

    -Excusez-moi, je suis une voyageuse désirant s’arrêter ici pour la nuit, mais je ne m’attendais pas à trouver la ville si animée… Que ce passe-t-il ?

    -Comment ? s’exclama un jeune homme en la dévisageant. Tu n’es pas au courant que le seigneur Makvor a marié son fils aujourd’hui ? La nouvelle à pourtant fait grand bruit !

    -Puisque tu es ici, profites en pour t’amuser ! ajouta un autre. Il a convié tous les seigneurs de la région à une grande fête dans son palais. Les gardes sont bien trop occupés à en surveiller toutes les issues pour faire attention à nous !

    La métamorphe regarda dans la direction qu’il avait indiquée en parlant du palais. Une grande bâtisse éclairée semblait toiser la ville. Elle reporta son attention sur les jeunes gens qui ne la quittaient pas des yeux.

    -Merci. Ne vous inquiétez pas, je vais bien m’amuser.

    Comme rassurés par ces paroles, ils reprirent leur discussion sans plus lui prêter attention. Nagalia se dirigea vers le palais comme si de rien n’était. Ainsi, la surveillance avait été renforcée… C’était embêtant, mais elle ne pensait pas que cela lui poserait de réels problèmes. Ce qui l’agaçait plus, c’était son armure qu’elle risquait de perdre à tout moment, surtout si les choses venaient à dégénérer.

    Arrivé au pied de la bâtisse, elle observa rapidement les alentours et annula la transformation, retrouvant avec joie une vue et une ouïe perçante. Sa forme humaine lui servirait peut être encore, mais elle n’était pas trop pressée…

    Le mur devant elle n’offrait aucune prise. D’un rouge pâle, il était aussi lisse que du verre et les premières fenêtres, de grandes baies vitrées, étaient à plus de quatre mètres au dessus d’elle. La Noire eut un reniflement dédaigneux. Ils croyaient donc l’impressionner ? L’instant d’après, elle avait disparu et un corbeau prit son envole. Un léger vertige la saisit et elle ne prolongea pas cette métamorphose, reprenant son apparence sur une petite balustrade devant les fenêtres. La pièce était cachée par de lourd rideau et elle ne pouvait voir ce qu’il se passait à l’intérieur, mais cela lui sembla désert.

    Posant sa main contre la vitre, elle se concentra pour que le verre dégage une ouverture. Au lieu de cela, il se liquéfia et coula sur le sol en un tas informe qui semblait curieusement gélatineux. Nagalia haussa les épaules et entra dans la demeure. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle voulait, mais ne s’était jamais intéressé à cette matière et le résulta lui convenait parfaitement.

    Suivant son instinct, elle parcouru les couloirs en évitant habilement les gardes. Bientôt, elle fut guidée par de la musique et des éclats de voix. Une fête bruyante semblait organisée dans la dernière pièce, gardée seulement par deux soldats. Sans aucune crainte, elle s’avança vers les deux hommes lourdement armés. Ceux-ci réagirent au quart de tour et pointèrent sur l’intruse leurs épées dangereusement affûtées.

    -Est-ce une façon d’accueillir une envoyée du roi ? demanda-t-elle en les toisant méchamment.

    Ils n’eurent pas les réactions de peur escompté, se contentant simplement de se rapprocher dans une posture de combat. L’un d’eux, la peau presque aussi noire que celle de l’elfe et dont les cheveux ras commençaient à grisonner, prit la parole :

    -Comment as-tu fait pour entrer ici ?

    -Allons, tu ne m’as pas écouté. J’ai dit que Nathanaël, votre roi à tous, m’avait envoyé. Et il n’est pas d’endroit sur cette terre ou il ne puisse étendre son pouvoir. Ce château lui appartient tout comme cette ville. Et par conséquent, je peux y entrer comme je veux… Maintenant laissez moi passer, j’ai un message pour Makvor. A moins que vous ne préféreriez m’affronter ?

    -Jamais ! s’écria le plus jeune, un petit blond qui ne devait avoir plus de vingt ans. Ceci est notre citée et nous la protégerons de tout ! Même du traître !

    Le vétéran ne dit rien, mais semblait évident qu’il était d’accord. Un sourire cruel étira les lèvres de la métamorphe. Enfin un peu d’action.

    -Et bien, attaquez moi si vous pensez que votre force est supérieur à la mienne, si vous n’avez pas peur d’agoniser pendant de longue minute avant que, dans un élan de pitié, je ne vous tranche la gorge pour abréger vos souffrances.

    Elle dégaina son sabre dans un chuintement métallique à faire grincer des dents.

    -Allez, venez donc chercher celle qui vous défit ! A moins que… vous n’osiez pas attaquer une femme, fusse-t-elle une elfe noire ? C’est cela ? Vos règles de chevalerie vous en empêchent ? Ou peut être n’êtes vous que des lâches…

    Le plus jeune perdit son sang froid et se jeta sur celle qui osait le défier. La haine que Nagalia lut dans ses yeux verts la fit jubiler. Elle se décala nonchalamment pour éviter un coup d’épée qui l’aurait décapité, se baissa légèrement laissant la lame passer au dessus de sa tête, recula d’un pas pour ne pas être éventré… De toutes les attaques ou feintes que tenta le soldat, aucune ne la toucha, aucune ne réussit à l’effleurer. Et elle ne s’était pas encore servit de son sabre.

    - Dis-moi mon petit, as-tu vraiment l’intention de te battre ou essaies-tu une quelconque danse ? Peut être es-tu soul ? Mets-y un peu plus de cœur, je commence à m’ennuyer.

    A cet instant, l’homme à la peau sombre porta un coup hors de son champ de vision. Il se déplaçait avec une surprenante agilité pour quelqu’un de son âge, mais il ne pourrait jamais rivaliser avec la vitesse des elfes. Le tintement clair de deux lames s’entrecroisant résonna dans tous le couloir.

    -Bien joué papi ! Je ne pensais pas que tu pouvais encore te servir d’une épée. Mais malheureusement, ce n’est pas assez pour me vaincre, loin de là.

    -Tais-toi démon ! Tu n’es qu’un serviteur du traître, un pantin entre ses mains, qui ne lui obéis que pour éviter la mort ! Que connais-tu donc du courage de ceux qui veulent protéger ce qui leur est cher ?

    La métamorphe sourit et se dégagea pour éviter un nouveau coup du blondinet qui s’acharnait alors qu’il n’avait aucune chance.

    -J’aurais beaucoup de chose à répondre à cela, dit-elle en bloquant facilement l’épée de son assaillant. Tout d’abord, je ne suis pas un démon, simplement une elfe dont la peau est noire comme la tienne est noire par rapport à la majorité des humains. Ceux de mon peuple sont rares et ne quittent rarement le pays.

    Elle s’arrêta pour donner un violent coup de pied au garçon qui commençait sérieusement à l’agacer.

    - Ensuite, tu me traite de serviteur, de pantin, pour Nathanaël. Tu es bien loin de la vérité. Je fais partie des généraux et je n’accepte que les missions qui me conviennent. C’est également de mon propre chef que je l’ai rejoins. J’aurais très bien pu rester à Eäsma, royaume des elfes.

    De plus en plus énervé par les attaques dérisoire du jeune homme, Nagalia se retourna et sa lame siffla, trop rapide pour pouvoir la suivre des yeux. Il y eut une fontaine de sang… et le hurlement terrible que poussa le soldat en serrant son bras contre lui. Bras qui s’arrêtait désormais au poignet.

    Son compagnon rompit le combat pour l’aider, mais l’elfe l’attaque de nouveau, l’obligeant à reculer.

    -Je n’ai pas finit, après, je vous tuerais. Crois-tu vraiment que je lui obéis pour éviter la mort ? Je suis une elfe métamorphe. Un humain, quelque soit son rang, n’a aucune chance contre moi. C’est Nathanaël qui doit faire attention à lui et à ce qu’il me demande. Car il sait que je peux le tuer dès que l’envie m’en prend et qu’il ne pourra rien faire pour m’en empêcher.

    Elle accula l’homme contre le mur et reprit dans un souffle menaçant.

    -Tu parles du courage de protéger ce qui est cher à nos yeux. Mais il faut mieux être réaliste que courageux. Se jeter sur la mort n’est pas la bonne façon de la vaincre. Tu crois que je ne connais pas ce besoin impérieux de protéger ce en quoi je crois ? Oh que si, je l’ai connu… et voilà ce que j’en aie appris : chaque être à une vie qu’il doit mener comme il l’entend et être capable de faire face à n’importe quelle situation, sans dépendre des autres. N’y laisser d’autre dépendre de lui. Car des vies, nous n’en avons qu’une. Et elle ne vaux ni plus ni moins qu’une autre. C’est pourquoi il faut vivre la sienne.

    Le tranchant de sa lame entailla délicatement la gorge du garde qui n’osait plus bouger, y dessinant d’étranges dessins sanguinolents.

    -Quel dommage d’avoir gâché sa seule vie ainsi… Je ne vais malheureusement pas te laisser le temps de réfléchir à mes paroles. Adieu…

    D’un geste brusque, l’arme sépara la tête du reste de son corps. Le cadavre s’affaissa, tachant de vermeil les dalles marbrées. Le jeune homme choisit cet instant pour se venger. Il fut désarmé d’un simple mouvement du poignet et Nagalia lui faucha les jambes, le faisant tomber à la renverse. Au même moment, la porte s’ouvrit à la volée, laissant place à un homme d’un âge avancé dont même les habits de velours rouge ne parvenaient pas à masquer sa maigreur inquiétante. Il la fixait de ses yeux noirs vide d’expressions, ne semblant pas se soucier des autres personnes, de toute évidence des nobles, qui se massaient d’un air apeuré derrière lui.

    La Noire ne leur prêta aucune attention et s’adressa au garde survivant :

    -Tout comme je l’ai dit à ton compagnon, c’est de ta propre vie dont tu aurais du te soucier. Car elle se termine ici.

    Sans aucune hésitation, elle lui trancha la gorge. Le hurlement horrifié qui lui parvint la ravit. Elle essuya tranquillement sa lame, mais la garda en main, puis se dirigea vers le seigneur qui ne laissait transparaitre aucunes émotions sur son visage ridé.

    -Je viens de la part de votre roi. Sur son ordre, vous devez me remettre les enfants aillant une affinité particulière avec leur élément. Donnez-moi les registres, je me débrouillerais.

    -Et qu’allez-vous en faire ?

    La métamorphe fut surprise que la voix de Makvor ne tremble pas. Derrière lui, ses invités avaient encore reculés. Sauf une jeune femme aux belles boucles blondes qui la fixait avec haine de ses yeux gris acier. Nagalia fronça les sourcils, se demandant ou elle avait déjà vue ce regard…

    -Ce que le roi à prévu pour eux ne vous concerne pas.

    -Je refuse.

    Un sourire cruel étira ses lèvres noires.

    -Tu sais que je devrais te tuer pour ton refus… Mais j’ai une bien meilleur idée…

    Elle bougea. Trop rapidement pour que ceux présent dans la salle n’ai le temps de réagir. Le tranchant de son sabre se posa sur la gorge de la jeune noble aux yeux gris.

    -Je vais te répéter ma requête, susurra-t-elle, donne moi le registre et je l’épargne. Sinon…

    Sa lame mordit la chaire, faisant couler un peu de sang.

    -Cette femme mourra. Et je continuerais avec chacun des gens présent dans cette salle jusqu’à ce que tu m’ai apporté ce que je t’ai demandé.

    Disant cela, elle avait l’impression de se retrouver devant les paysans, tenant la mère en otage. Ce seigneur allait-il céder ? Toute en repensant aux paysans, elle se rappela de leur peur qui flottait dans leur pauvre demeure comme un nuage nauséabond. Mais cette jeune femme était curieusement calme, ne semblant pas effrayer d’être menacé par une elfe noire qui venait de montrer qu’elle n’éprouvait aucune pitié. Elle ne la suppliait pas, ne tremblait pas et même son rythme cardiaque était calme. Ce fut elle qui prit la parole et la métamorphe tressailli en entendant sa voix:

    -Crois tu vraiment que tu peux m’utiliser comme otage ? Que je ne peux me défendre ? Ne sois pas si sur de toi, car j’ai beaucoup changé Mais peut être ne m’as-tu pas reconnue, Nagalia.

    La surprise figea l’elfe pendant plusieurs secondes. Se reprenant, elle tira brusquement les cheveux de sa victime. La perruque lui resta dans les mains, dévoilant une chevelure brune.

    -Shilaï…


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  • Loin, très loin de la forêt de l’éternelle, dans une pièce enfumée deux personnes était assises à même le sol. La lumière vacillante d’une torche accroché au mur permettait de distinguer les murs de pierres mal ajustées, mais à peine les traits de ceux qui ne semblaient pas le moins du monde dérangé par l’odeur pestilentielle qui régnait en maitre dans ce lieu humide. En revanche, les vêtements de l’une étaient bien visibles. La jeune femme était vêtue d’une magnifique robe d’un noir scintillant décoré de perle d’ambre et de fil d’or. Un air noble se peignait sur son visage à la peau de porcelaine encadré par une chevelure folle de couleur feu. Elle semblait captivée par l’homme assis en face. Lui en revanche, un homme à l’âge incertain, ne portait que des haillons crasseux. Ses cheveux sales et d’une couleur indéfinissable s’emmêlaient dans une longue barbe.

    Il ouvrit soudain les yeux et fut pris de tremblement incontrôlable. La jeune femme le pressa, sans lui laisser le temps de se reprendre :

    -Alors ? Que sais-tu ?

    L’homme attendit que sa respiration ai repris un rythme normal avant de répondre d’une voix sifflante :

    -J’ai vu la fille d’elfe. Elle est arrivée.

    -Quoi d’autre ?

    -Je crois qu’elle a passé le pacte.

    -Bien… très bien… Et puis ?

    -Après, le vampire est arrivé. Elle a eu peur et l’a attaqué. Mais il n’a rien.

    -C’est une battante. De mieux en mieux. Ou est-elle ?

    -Dans la forêt de l’éternelle. Mais je n’en sais pas plus.

    La jeune femme se leva sans un regard vers l’homme et prit le temps de s’épousseté avant de décrocher la torche du mur et de se diriger vers une partie du mur tout aussi sale que les autre. Elle murmura dans une langue inconnue et passa un bras dans la pierre comme si elle n’était qu’une illusion.

    -Privilège des incantateurs, marmonna l’homme.

    -Bien sur. Je ferais n’importe quoi pour délivrer Trilliga su roi sanguinaire assis sur le trône.

    -Le roi sanguinaire ? Ne me faite pas rire, vous et moi connaissons la vérité.

    - Une vérité bien gardée. Mais maintenant qu’ils sont là, je n’aurais plus besoin de tes services. La prophétie s’accomplira, j’y ai toujours veillé.

    Elle disparu dans le mur sans rien ajouter, emportant avec elle la seule source de lumière. Un rat sortit d’une fissure de la roche et grimpa sur les genoux de l’homme, tel un chat. Pas du tout répugné, il le caressa et referma les yeux.

    -Il semble que ma vie touche à sa fin. Je suis lasse de cette existence de mensonge et de trahison. J’espère que ma fille aura le courage de faire ce que je n’ai jamais réussit. Lui tenir tête.

    Le rat poussa un couinement strident et couru se réfugier dans la fissure qu’il venait de quitter. L’homme ne rouvrit pas les yeux. Un mince sourire éclaira un instant son visage crasseux avant qu’il ne bascule sur le côté.

    « Adieu ma petite. Ne cède pas… surtout pas… »

    Longtemps le corps resta dans l’obscurité. Oublié de tous, sauf peut être d’une personne qui l’a cherché sans relâche, avant d’abandonner.

    Abandonner l’espoir de le revoir un jour.

    Abandonner tout espoir…


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  • Aline ouvrit brusquement les yeux. Une lueur laiteuse nimbait la forêt, lui permettant de distinguer de nombreux détails. Un simple coup d’œil lui suffit pour comprendre qu’elle n’était plus sur Terre. Allongée sur le dos, elle regarda l’astre brillant au dessus d’elle. Même si elle n’en voyait qu’un mince croissant dans le ciel sans nuage, ce rai de lumière dans cette voute parsemée d’étoile qui lui était inconnu la réconforta. Ce n’était pas la lune, elle le savait. Pourtant, la douce lumière qui lui parvenait semblait provenir de ce satellite qui tournait inlassablement autour de sa planète natale. Sans doute à des années-lumière d’ici…

    La jeune fille se releva prudemment. Elle se sentait épuisé, mais à part quelques égratignures, elle n’avait rien. C’était déjà un bon point. Regardant autour d’elle, sur le qui vive, elle remarqua plusieurs choses qui la firent frissonner. La luminosité qui lui permettait de se repérer ne venait pas de l’astre nacré au dessus d’elle, mais des arbres qui l’entouraient ! Les racines qui émergeaient çà et là du sol semblaient palpiter tel de monstrueux serpents lumineux. Cette lueur se propageait au tronc pour s’estomper de plus en plus vers les branches. Les feuilles qui s’agitaient doucement dans la brise du soir ne luisaient pas.

    Cet éclairage surnaturel lui permettait de distinguer une multitude de détails. Une sorte de papillon de nuit posé sur un brin d’herbe, une pierre ronde à côté d’une branche morte… Des détails insignifiants, inutiles. Elle ne voyait pas ce qu’elle tentait à tout prix de trouver. Ces amis.

    Elle était seule.

    Seule dans une étrange forêt

    Seule dans un monde inconnu.

    Seule, perdue…

    Elle manqua de s’effondrer de désespoir en en prenant conscience. Mais elle devait être forte pour la promesse qu’elle avait faite à Lee, avant de nourrir les lames vampires.

    « Nous ne pouvons plus reculer. »

    Ils retourneraient dans leur monde. Tous les trois. Qu’importe ce qu’il pouvait se passer.

    Rassurée d’avoir quelque chose à laquelle se rattacher, elle prit sa dague qu’elle avait glissé à sa ceinture. Dès que ses doigts touchèrent la garde, une étrange présence se fraya un passage jusqu’à ses pensées.

    « Tu es prête à faire le pacte ? »

    Cette question avait raisonnée dans sa tête. Ce n’était pas une voix que l’on peu décrire. Ni grave, ni aiguë, ni douce, ni éraillée, ce n’était qu’une présence accompagnée de questions, de savoir et de sentiments. Aline répondit de la même façon :

    « Je crois que je n’ai plus le choix »

    « On a toujours le choix. Il suffit simplement de faire le bon. »

    « C’est une belle philosophie, mais je ne pense pas pouvoir l’appliquer maintenant. »

    « Vraiment ? Quel dommage. Mais si c’est ce que tu as décidé, je ne peux qu’obéir aux ordres de celle qui m’a nourrit. »

    La jeune fille retint sa respiration. Etait-elle vraiment prête pour ce pacte ? Lorsqu’elle s’était coupée pour nourrir la dague, cette même présence l’avait avertie. Pour être lié à une lame vampire, il ne suffisait pas simplement de la nourrir. Il fallait aussi passer un pacte. En échange de l’habilité qu’offrait l’arme pour le combat, son possesseur devait, non seulement lui faire dont de son sang, mais également de sa vie. Oh, très peu, quelque jours tout au plus, mais à chaque fois que les pouvoirs de la dague seraient utilisés … Pouvait-elle sciemment raccourcir ainsi son espérance de vie ? En même temps, seule et perdue dans un monde inconnu, son temps était compté.

    « Passons le pacte. »

    « Donne-moi ton nom. »

    « Je m’appelle Quermain Aline »

    « Moi, Osaya ho Isharu, défendrait Quermain Aline de tout mon pouvoir en échange d’une partie de sa vie. Acceptes-tu les termes de ce pacte ? »

    « Je les accepte. »

    « Alors nous somme maintenant lié. Rien hormis la mort, ne peut briser ces règles. »

    Aline remarqua soudain qu’elle retenait toujours sa respiration. Elle prit une grande bouffée d’air et regarda son arme d’un air méfiant. Elle semblait un peu plus lumineuse, mais rien ne laissait penser qu’elle venait de vendre sa vie à ce morceau de métal… Un détail l’avait cependant intrigué durant le discourt de la lame.

    « Je ne suis pas sur d’avoir bien compris mais… tu as un nom ? »

    « Bien sur que j’en ai un ! Je ne suis pas une arme ordinaire ne l’oublie pas. Je suis Osaya ho Isharu, ce qui veut dire éclat d’émeraude. »

    « Eclat d’émeraude ? »

    « C’est le nom que m’a donné mon créateur »

    « Et qui étai-il ? »

    « Je ne le sais pas. Les lames vampire acquièrent conscience et savoir lorsqu’elles sont nourrit. Mais si je peux te donner de nombreuse information sur Alona, il est strictement interdit la moindre information sur mon créateur. »

    « Tu peux vraiment me donner la moindre information sur ce monde ? Alors peux-tu me dire ou je suis ? »

    « A Mentis, dans la forêt de l’éternelle. Marche vers l’est et tu te retrouveras dans les plaines des songes. Au nord et à l’ouest, tu t’enfonceras encore plus profondément dans la forêt. Vers le sud, tu trouveras le bois des cauchemars. »

    « Je suppose que le bois des cauchemars est une mauvaise destination. Mais est-ce que je devrais rester dans cette forêt ou aller vers les plaines ? »

    « A toi de voir. Aucun des deux n’est vraiment sur durant la nuit. »

    -Aline !

    La jeune fille se retourna en sursautant et inconsciemment demanda de l’aide à Osaya. Elle se retrouva soudain avec un long poignard à lame noir dans chaque main, une rapidité accrue et d’excellents reflexes. Ce furent ses réflexes qui évitèrent à Naxo de finir avec le cœur transpercé. Elle maitrisa d’extrême justesse son mouvement d’attaque instinctif et tout les deux s’observèrent ébahit pendant plusieurs secondes avant qu’elle n’éclate.

    -Mais ça va pas d’arriver silencieusement derrière moi avant de hurler mon nom ! J’ai faillit faire une crise cardiaque !

    -En l’occurrence, c’est plutôt moi qui est faillit finir avec un problème de cœur… Je vois que tu t’es décidé à passer le pacte. Tant mieux, ça va nous faire gagner du temps.

    Aline ouvrit la bouche pour parler, mais le vampire la pris de vitesse.

    -Et avant que tu ne m’assaille de question, je vais te résumer rapidement la situation. Le portail a été détruit, je ne sais pas pourquoi, mais cela s’est passé lorsque nous étions encore dedans. Au lieu d’arrivé tous au même endroit, nous avons été projeté dans des directions différentes. J’ai déjà retrouvé tes deux amis alors dépêche toi de me suivre pour les rejoindre. Cette forêt n’est pas sure.

    La jeune fille referma la bouche et renonça de mauvaise grâce à poser un tas de question à Naxo. Même si dans l’éclairage surnaturel de cette forêt, il ne paraissait plus aussi inquiétant. En revanche, il commençait sérieusement à l’agacer avec cette manie de les prendre pour des débiles et de leur donner des ordres… Mais le pire, c’est qu’elle savait qu’il avait raison.

    Le vampire tourna les talons et s’enfonça dans la forêt. Après une brève hésitation, Aline le suivit. Osaya devint une simple bague sertit d’un éclats d’émeraudes à son doigt. Comme pour les suivre, le papillon battit des ailes pour quitter le brin d’herbe ou il était posé. Mais les crocs d’un petit reptile l’empêchèrent de prendre son envol. Le vent bruissa quelques instant dans les feuillages, puis ce fut le silence.


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