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Chapitre 10
Chapitre 10
-Je vais à la frontière de Mentis, déclara soudain Natgar.
Nagalia et Alae tournèrent la tête vers lui. Il faisait nuit et la campagne du Royaume Trilliga était froide en cette période. Mais aucun des trois mercenaires ne s’en souciait. Que pouvait un ennemi aussi insignifiant que le froid contre eux ? C’est pourquoi ils s’étaient assis dans l’obscurité la plus complète sans prendre la peine d’allumer un feu. Nagalia se nourrissant de racines et les deux demi-démons de viande crue cela aurait été plus qu’inutile.
La luminosité n’était pas non plus un problème car ils étaient tous capable de voir dans le noir.
Ils avaient quitté la forteresse dès que Nahel avaient fini ses explications et avaient parcouru un nombre impressionnant de kilomètres en quelques heures. Ils réfléchissaient à présent comment terminer rapidement cette mission tout en donnant envi au plus de gens possible de les attaquer. Car ils voulaient bien exécuter les ordres, mais il fallait quand même qu’ils y gagnent quelque chose.
Chacun était donc perdu dans ses pensées lorsque le jeune homme avait brisé le silence qui s’était abattu sur leur groupe.
-Pourquoi ? demanda Alae.
Un crissement métallique agressa ses oreilles sensibles. L’elfe noire venait de dégainer une dague et entrepris de l’affuter.
-Si l’on s’occupe chacun d’une zone, ça prendra moins de temps et chacun s’occupera des rebelles comme il l’entend.
Nagalia reposa sa dague.
- Très bien. Mais ne compter pas sur moi pour aller à la frontière de Faïlsa.
Elle capta le regard interrogateur de la jeune fille, mais ne répondit pas. Alae haussa les épaules.
-D’accord, j’irais.
-Bien.
Le demi-démon déplia ses grandes ailes noires.
-Disons ici dans huit jours avec nos proies.
Il s’envola silencieusement dans la nuit noire. Alae se leva à son tour et dégaina ses épées jumelles.
-J’espère qu’il y aura beaucoup de rebelles… Mes épées ont soifs de sang. Et moi plus encore.
Elle disparu à son tour dans l’obscurité. L’elfe noire rengaina sa dague et attendit un moment dans le silence. Peut être que cette mission lui donnerait l’occasion de Les trouver… Non, aucune chance. Ils ne pouvaient pas être des humains. L’elfe disparu. Laissant place à un grand corbeau encore plus noir que la nuit.
L’oiseau écarta les ailes et s’envola sans un bruit.
La campagne défilait sous lui. Des forêts, une plaines rocailleuse, des champs cultivés et enfin, un petit hameau. Toutes les lumières étaient éteintes à une heure pareille. Mais le charognard sentait des odeurs de bois brûlé.
Il survola un enclos ou était parqué quelques vaches somnolentes. Ses contours se brouillèrent et Nagalia atterrie souplement sur le sol en terre. Trois pointes en métal percèrent la peau entre ses phalanges. Quelques gouttes de sang coulèrent.
D’un pas vif, elle se dirigea vers la première maison en chaume. Rien ne bloquait la porte en bois, elle entra tranquillement.
Six personnes dormaient à même le sol, recouvert par quelques brins de paille. L’elfe ne fit pourtant pas le moindre bruit en s’approchant d’eux.
Le spectacle qu’offrait ses six corps recroquevillé les un contres les autre, recouverts de maigres haillons, la peau pâle maculée de crasse, de boue et de suie, était vraiment pitoyable. La Noire se dit qu’elle devrait débarrasser le Royaume de cette vermine qui ne servait qu’à en ternir l’image, mais elle se contint. L’un d’eux, peut être, deviendrait un mage à la cour du roi.
Aussi, elle s’agenouilla simplement devant celle qu’elle devinait être la mère et posa le tranchant de ses griffes contre la peau fragile.
Ce léger contacte avec le métal froid réveilla brusquement la femme qui sursauta. Nagalia avait anticipé son geste et maintint la pression de son arme juste assez pour que l’acier entame légèrement la chaire, faisant couler un petit filet le long de son cou.
-Tttt, susurra l’elfe d’une voix froide. Tu ne voudrais quand même pas faire un mouvement brusque ? Je risquerais de te trancher accidentellement la gorge…
La paysanne trembla, mais ne bougea plus, n’osant même pas parler.
-Bien. Debout là dedans, cria-t-elle soudain.
Les cinq autre se levèrent vivement, mais se figèrent en voyant l’otage. Le père, furieux, crispa les poings, mais ne se jeta pas sur l’intruse. Dommage pensa-t-elle.
Autre le père, il y avait trois garçon dont le plus vieux devait avoir treize ans et les plus jeunes six. Il y avait une fille aussi, d’une dizaine d’années, bien plus maigre que ses frères, Nagalia en vint se demander comment il était possible qu’elle soit encore vivante.
-Excusez-moi de faire ainsi irruption chez vous, mais c’est notre bon roi qui m’envoie.
En entendant parler du monarque, ils reculèrent effrayé tandis que la femme, toujours couché, se remettait à trembler.
-Eh oui ! Alors celui qui a le plus grand pouvoir magique va m’accompagner. Sinon…
Elle appuya un peu plus mes griffes contre la peau sale et le sang se remit à couler.
-Cette femme mourra.
Le père s’avança craintivement vers l’elfe. Ou plutôt, fit un pas dans sa direction. Il déclara d’une voix chevrotante :
-Pe… personne n’a beaucoup de pouvoir… nous ne… nous ne sommes que des paysans…
La Noire soupira, dépité. Ils avaient tellement peur qu’ils n’osaient pas l’attaquer. C’en était déprimant d’être réduite à discuter avec ses gens si simple d’esprit. Et tellement idiots…
-Changeons de tactique, proposa-t-elle. J’égorge ta femme et je continuerais avec tes enfants si tu ne te montres pas raisonnable.
-Non !
Un instant, elle cru que ce paysan chétif allait lui sauter dessus pour l’étriper, mais il se jeta à genoux :
-Je vous en supplie… Nous n’avons rien fais de mal. Nous sommes des gens honnête… Nous payons les taxes de notre roi. Nous…
C’était vraiment pitoyable.
Sans aucun état d’âme, la Métamorphe appuya soudain fortement ses griffes contre la gorge sans défense de sa victime.
La femme hurla. Un flot de sang jaillit. Elle tenta de se débattre, mais ne fit que s’enfoncer plus profondément les pointes de métal dans sa chaire. Ses yeux se révulsèrent et elle poussa un dernier râle, étouffé par le sang qui jaillissait de sa bouche.
Elle était morte.
Un silence de mort était tombé dans la pauvre masure. Les cinq survivants regardaient le spectacle horrifié. Nagalia se releva tranquillement et les toisa.
-A qui le tour ? demanda-t-elle d’une voix joyeuse.
Elle s’avança de quelques pas et les paysans reculèrent tout autant.
-Vous refusez d’être raisonnable, murmura-t-elle.
Sa main se tendit comme un serpent noir et attrapa un bras maigrelet. Elle tira vers elle un enfant de huit ans dont les yeux sombres étaient baignés de larmes.
-Tant pis pour vous. Et tant mieux pour moi.
De nouveau, ses griffes meurtrières, encore couverte de sang, se posèrent sur une gorge sans défense.
-Papa ! hurla le garçon terrifié.
-Allons brave homme, tu ne souhaite quand même pas voir mourir celui-ci.
-Arrêtez ! S’il vous plait ne faite pas ça !
Le tranchant de ses lames se promena délicatement sur le cou à la peau sale, traçant un mince sillon sanguinolent. Elle pouvait voir sa jugulaire trembler au rythme affolé de son cœur. Qu’elle délice ce serait de trancher cette artère et de voir cette fontaine de sang couler…
-Pourquoi ? Je viens demander quelque chose au nom du roi, et tu ne me le donne pas. Il faut bien que vous soyez puni. Et tu remarques que je suis clémente. J’aurai du tous vous tuer dès l’instant ou tu as refusé. Mais je t’offre une seconde chance. Donne-moi celui qui maitrise le mieux son élément ou je tue celui là. Sans aucune hésitation.
-Papa… murmura le gamin serré contre l’elfe, du sang coulant de son cou.
Nagalia attendit quelques secondes.
-C’était ta dernière chance…
Une fois de plus, ses griffes mordirent la chaire. L’enfant se vida de son sang en quelques secondes. Il s’affaissa dans les bras de la Noire qui le lâcha. Il s’effondra à terre comme un sac.
L’elfe leva son arme à hauteur de visage et contempla fascinée le liquide vermeil qui goutait le long du métal. Elle ferma les yeux et une petite langue noire vint s’enrouler autour d’une pointe, léchant le fluide vital qui commençait à couler sur sa main.
Quand elle rouvrit les yeux, ils étaient bien plus rouges.
-Je crois malheureusement que tu disais la vérité, aucun de vous n’est digne d’aller à la cour du roi. J’aurais aimé m’amuser encore avec vous, mais je crains que le temps me manque.
L’elfe noire sortie tranquillement de la maison de chaume, laissant au père et à ses trois enfants les cadavres de sa femme et de son fils.
Les contours de Nagalia se brouillèrent et une hyène à la musculature puissante pris sa place dans la rue sombre. Le charognard se mit en route, courant dans la nuit.
Elle n’avait pas le temps de passer en revue chaque personne. Il lui fallait des indices, savoir ou chercher… Ou trouver cela ?
La hyène eu un méchant rire en apercevant soudain des lumières. Une ville se dressait non loin d’ici. L’endroit rêvé pour y exercer ses talents d’assassin.
Tags : , noir, sang, l’elfe, nagalia
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Commentaires
C'est bon ! J sais dans quelle catégorie classer Nagalia !!!
Dans celle des sadiques servants de Nahel _ _'
Allez ! Je vais voir la suite ! ;)