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Par Nagalia le 1 Mars 2012 à 22:48
Nouvelle fantastique avec les symboles de l'eau noire. Voilà ce qu'on fait en français XD
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. : Eau Noire : .
Alissa suivi son maigre troupeau jusqu'à une falaise abrupte. La paroi de roche claire totalement verticale étendait son ombre sur une grande plaine de montagne. La jeune bergère remonta les pans de sa robe rapiécée pour escalader quelques pierres menant à un trou sombre qui perçait la roche. Arrivant devant la grotte, un souffle froid et humide remonta des entrailles de la terre et fit voler ses longs cheveux noirs. Elle hésita quelques instants. Quelle mouche avait piqué ses moutons pour qu'ils se mettent à courir vers ce gouffre inquiétant ? Un bêlement affolé la décida. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre ses bêtes, elles constituaient sa seule richesse... Avec un frisson d'appréhension elle se laissa avaler par l'obscurité.
La jeune femme avança à tâtons pendant plusieurs minutes dans le boyau étroit. L'humidité en était presque suffocante. Ni voyant rien, elle buta à plusieurs reprise sur des pierres, manquant de tomber. Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité et, sur les parois, se trouvait une sorte de mousse visqueuse qui diffusait une lueur verdâtre. Un craquement la fit sursauter. Elle baissa les yeux... Le sol était tapissé d'ossement. Un haut le cœur la saisit et elle ferma les yeux pour ne plus voir tous ces os, impeccablement nettoyés, qui prenaient une teinte verdâtre dans l'éclairage surnaturel de la grotte. Elle aurait du faire demi-tour, immédiatement. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle n'entendait plus bêler ses moutons, ils étaient sûrement mort... Qui sais quel esprit démoniaque habitait cette caverne ? Pourtant... L'idée de s'enfuir ne lui traversa même pas l'esprit. Il fallait qu'elle continue, c'était aussi simple et stupide que ça, comme si quelque chose la poussait à avancer.
Elle repris sa marche, regardant obstinément devant elle pour ne pas voir les ossements. Elle avait l'impression de profaner une immense fosse commune. Le boyau s'élargissait et se transforma bientôt en une grande salle. Elle ne voyait pas la voûte, qui se perdait dans l'obscurité, mais distinguait les pics de nombreuses stalactites, desquels tombaient à intervalle régulier de petites gouttes d'eau.
Plic. Ploc.
Ça et là des stalagmites émergeaient des ossements, et semblaient attendre que des corps tombent de la voûte obscure pour les empaler, lui donnant l'impression d'entrer dans un piège mortel. Une horrible odeur de sang la prit à la gorge, la faisant chanceler. Prudemment, elle s'avança.
Plic.
Elle perçu soudain un mouvement au fond de la salle. Plissant les yeux pour distinguer quelque chose dans la faible luminosité que diffusaient les pierres, elle vit une étrange créature, perché sur un petit promontoire au dessus des os.
Ploc.
Le corps d'un gros félin au pelage clair... Et un buste de femme, pourvu d'un visage magnifique encadré par des cheveux sombre. Un liquide rougeâtre dégoulinai le long de son menton. Du sang. Horrifiée, Alissa recula de quelque pas, et écrasa un os dans un craquement sec.
Plic.
La créature tourna la tête vers elle, et écarta deux grandes ailes repliées sur son dos.
-Il est rare de que je reçoive autant de visite d'un coup.
Elle écarta le corps d'un mouton qu'elle était en train de dévorer d'un coup de patte négligeant et se dirigea tranquillement vers la bergère tétanisée.
-Que fais-tu par ici ?
La jeune femme ouvrit la bouche, incapable de prononcer un mot. L’haleine de la créature rappelait des corps en décompositions. De près, elle pouvait voir que ses yeux ressemblaient à ceux des chats et que ses dents étaient des crocs. Son regard vide lui fit froid dans le dos. Et malgré les traits impassible de son visage, elle crue déceler une expression moqueuse envers elle, pauvre bergère terrorisée. Après quelques balbutiements incompréhensibles, elle parvint à déclarer en tremblant :
-Je... je cherchais mes moutons.
-Vraiment ? Ils viennent de finir dans mon estomac. Mais tu as de la chance : Je suis toujours de bonne humeur après avoir manger, alors, que voudrais-tu en compensation de ton troupeau ?
Ploc.
Une compensation ? Que voulait-elle ? L'argent ? La beauté ? Elle était lasse de jouer cette mascarade appeler « la vie ». Elle allait mourir, c'était une évidence. Si ce monstre ne la dévorait pas, la faim viendrait la chercher. A moins que ce ne soit l'épuisement ou la maladie. Elle ne connaîtrait pas sort paisible de ceux que la mort vient prendre dans leur sommeil. Alors, dans moment de folie, elle demanda :
-Je voudrais revoir mon fils, mort il y a quelques mois...
Plic.
La créature la regarda fixement pendant quelques secondes.
-Le temps s'écoule, pauvre mortelle. Impassible, il suis son cour, mais nous échappe. Tic, tac, tic, tac... Il s'écoule inlassablement et dévore les secondes, telle la rivière avalant les gouttes de pluie... ou les vies imprudentes.
Ploc.
-Rend toi à la rivière qui coule non loin d'ici. Et avant une heure, retrouve ton fils, sinon... Tic tac... Le temps le reprendra.
La jeune femme resta pétrifié. Qu'était donc cette créature ? Plic, ploc. Les gouttes tombaient avec la régularité d'une horloge.
-Qui êtes-vous ?
-Le Sphinx. Maintenant file, le temps s'écoule...
Alissa ne se le fit pas répéter et fit demi-tour presque en courant, après avoir fait une rapide révérence. Le Sphinx éclata d'un rire moqueur. Elle ne se retourna pas, de peur de croiser son regard terrifiant.
Le retour à l'extérieur fut rapide, comparé à sa longue descente dans les entrailles de la terre. Elle s'arrêta un instant, éblouie par les rayons du soleil, et étonné d'être encore en vie. Mais elle n'avait plus rien... Plus pauvre et perdue qu'elle ne l'avait jamais été, elle décida de suivre sa folie jusqu'au bout.
Après un certain temps de marche, ou elle n'avait prêté que très peu d'attention au paysage, elle arriva à la rivière. La fonte des neige l'avait presque fait déborder de son lit, et le courant était plus fort que dans ses souvenirs. Depuis combien de temps avait-elle quitter l'antre du Sphinx ?
Fébrilement, elle se mit à observer les alentours, à la recherche d'un quelconque signe de son fils. Elle fouilla les rives à quatre pattes, voulant trouver dans les roseaux, un vêtement, une trace de pas, un cheveux... Rien. Il n'y avait rien.
Désespérée, elle s'assit en face de l'eau, le regard vague, des souvenirs douloureux lui revenant en mémoire.
Il y a cinq mois précisément, son fils, son chéri, son trésor, alors âgé d'à peine un an avait attraper un horrible maladie. Il pleurait et hurlait à s'en arracher la gorge tant il souffrait et chacun de ses sanglots s'accompagnait d'une toux de sang. Il en était mort quelque jours plus tard... Lorsque le petit corps avait été brûlé, tel que le demandait la coutume, tous avait cru qu'elle devenait folle et était prête à se jeter dans les flammes.
Mais elle s'était relevé. Pour vivre. Ou plutôt survivre misérablement, s'efforçant de sourire alors que son cœur était en miette.
Alissa se pencha au dessus de l'eau. A quoi cela servait de continuer cette existence inutile ? Elle n'en avait plus ni l'envie, ni la force. La rivière lui renvoya son reflet. Un visage encore jeune, mais creusé par la faim et l'épuisement. Dans les remous du courant, elle distingua des visages de belles jeune filles, heureuses, qui s'amusaient entre les rochers qui tapissaient le fond, telle les nymphes des légendes.
Soudain, une tête sortie de l'eau. Un fin duvet de cheveux aussi noirs que les siens, une peau pâle... Son fils ! Elle ne prêta aucune attention à ses yeux blanc, à sa peau si blême qu'elle paraissait translucide... Elle mit un pied dans l'eau. Les naïades avaient cessé leurs jeux et la regardait, immobiles. Alissa fit un pas, un seul, dans l'eau glacée. Elle perdit pied. Elle n'eut que le temps de voir une dernière fois le visage de son enfant, avant d'être entouré par le froid et le noir.
Un corps flotte sur une rivière calme. C'est une femme. Ses long cheveux noirs forment de magnifiques arabesques autour de son visage pâle, enfin serein. Le temps s'écoule, tel cette eau qui lui a pris sa vie. Dans le ciel bleu, un aigle, simple petit point, noir tourne au dessus du cadavre.
Un rire moqueur brisa le silence.
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Par Nagalia le 26 Mars 2011 à 21:52
Toute petit histoire écrite en quinze minutes chrono
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------------------------------------------------------------------------------------------------------En entrant dans la salle de bain, je posai mes habits sur un petit tabouret en bois qui trainait dans un coin et m’accoudai à la fenêtre. Le soleil n’était pas encore levé, mais l’aube colorait déjà le ciel d’une douce lueur rosée. Plus aucune étoile n’illuminait la voute, mais la pleine lune brillait encore dans le ciel sans nuage. Il fera beau aujourd’hui.
Cette idée m’enchanta et je m’habillai rapidement. Aujourd’hui était un jour de congé, mais j’étais toujours levé avant le soleil. Tout en arrangeant rapidement mes cheveux, je pensais au programme de ma journée. Qu’allais-je donc pouvoir faire ?
La fenêtre s’ouvrit soudain à la volé et je sursautai. Un vent violent et glacé s’engouffra dans la pièce, me faisant frissonner. Je me dépêchai d’aller la refermer et soupirai en me regardant dans le miroir. Complètement ébouriffé, j’avais une tête à faire peur.
-Vraiment… Mais qu’est ce qu’il s’est passé…
Alors que je me passais une nouvelle fois la main dans les cheveux, tentant vainement de remettre mes mèches rebelles en place, je figeai soudain mon geste, n’osant décoller mes yeux du miroir. Quelqu’un se tenait derrière moi… Je me retournai vivement.
Personne.
Un froncement de sourcil trahit ma surprise. Je fis une nouvelle fois face au miroir.
-Je devrais peut être aller me recoucher… Je ne dois pas…
Je m’interrompis brusquement. L’homme se trouvait de nouveau derrière moi. Je vis son reflet remuer les lèvres, mais aucun son ne parvint à mes oreilles. Je ne me retournai pas et l’homme répéta ce que je supposais être une question. Un long moment passa sans qu’aucun de nous ne bouge. Puis, lentement, je tournai la tête. Il n’y avait personne derrière moi. Vivement, je plantai de nouveau mon regard dans le miroir. L’homme était toujours là… Il finit par soupirer et marmonner une dernière chose avant d’ouvrir la fenêtre, un violent souffle de vent s’engouffra de nouveau dans la pièce et l’homme sauta. Je couru refermer la fenêtre en jeter un coup d’œil dehors. Mais comme je m’y attendais, je ne vis personne.
Je fus soudain pris de tremblements incontrôlables et portai une main à front. Brûlant ! Je titubais vers le placard ou étaient rangé les médicaments et pris un comprimé contre la fièvre avant de me diriger vers ma chambre pour me recoucher. Le programme s’annonçait très simple : Dormir et oublier au plus vite cette hallucination du à la fièvre. A peine eu-je posé ma tête sur l’oreiller que mes yeux se fermaient.
Plusieurs heures plus tard, je réussis à ouvrir les paupières. La brusque luminosité m’aveugla. Ce devait être la première fois que je restais au lit aussi tard. Je me sentais en pleine forme, la fièvre était passée et je me demandais un moment ce qui m’était arrivé.
Les idées bien claires, je décidais de retourner dans la salle de bain pour comprendre ce qu’il s’était passé. En entrant dans la pièce, je jetais un coup d’œil méfiant au miroir. Mais je ne vit que mon propre reflet. Bien sur ! A quoi m’étais-je donc attendu ? A voir de nouveau cet homme étrange ?
Maintenant que j’y pensais, j’étais incapable de me rappeler de ses traits. Je crois qu’il avait des cheveux noirs, ou du moins d’une couleur foncé, mi-long. Il était grand aussi. Mais à part ça… peut-être avait-il des habits sombres…
Je secouais vivement la tête pour chasser ces pensées. A quoi bon tenter de se rappeler d’une hallucination ?
Après un dernier haussement d’épaule en direction de la glace, je sortis de la salle de bain. La journée passa vite et aucun souvenir de cet incident ne vient troubler mes pensées.
Le soir venu, en pyjama, je m’apprêtai à sortir de la salle de bain, toute idée étrange à propos de cette pièce bannie de mon esprit, lorsque la fenêtre s’ouvrit à la volé. Je me hâtai d’aller la refermer pour me soustraire à cet air glacial qui avait envahi la pièce. Inconsciemment, je jetai un bref coup d’œil au miroir. Et me figeai.
L’homme se tenait à nouveau derrière moi. Il s’inclina, comme pour me saluer et prit la parole. Tout comme ce matin, seules ses lèvres remuèrent.
Je ne me retournai pas. A quoi bon ? Il n’y avait personne, j’en étais persuadé. Mais je demeurais incapable à expliquer pourquoi un homme se tenait derrière mon reflet, de l’autre côté du miroir…
Sans plus accorder d’attention à cette personne sortit d’un sombre recoin de mon imagination, je quittais la pièce. Fixant toujours la glace du coin de l’œil, je le vis me suivre. Mais évidement, personne ne quitta la salle de bain en même temps que moi.
Curieusement, je passais une bonne nuit. Je dormis d’un sommeil de plomb qu’aucun rêve ne vint troubler. Mais à l’aube, lorsque je me réveillais, je sentis un étrange sentiment de danger. Ainsi qu’un gout de sang dans ma bouche dont je ne parvins pas à me débarrassé.
Pourtant, en entrant dans la salle de bain, mes habit sous le bras, personne ne m’attendait de l’autre côté du miroir. Déjà levé, le soleil éclairait la petite pièce et je me trouvais bien pâle sous ses rayons orangés. J’espérais ne pas être tombé malade ! Je remarquai également deux petits points dans mon cou. Une piqure d’insecte surement…
Une nouvelle journée passa. Longue, monotone… Le soir venu, je me pris à soupirer de soulagement. Rien de tel que de rentrer chez soi !
Le soleil venait de se coucher lorsque j’entrais dans la salle de bain. Bizarrement, cette pièce à laquelle je n’avais jamais vraiment prêté attention me paraissait soudain très importante. Et c’est en me retrouvant face au miroir que je compris. L’homme était là.
Cela me surprit beaucoup moins que le fait qu’il ne se soit pas montrer ce matin. Je n’étais pas sur d’apprécier le fait que je sois déjà habituer à la présence de cette hallucination de l’autre côté du miroir… Je l’ignorai royalement, bien qu’il tente encore de me dire quelque chose.
Je ne jetai pas le moindre regard en arrière en quittant la pièce. Bien qu’il soit encore tôt, j’étais exténué et me dépêcha d’aller dormir. En me glissant sous la couverture, je sentis un insecte me piquer. Surement le même qu’hier soir… Mais je n’eu pas la force de le chasser.
Alors que je m’endormais, je pris soudain conscience que je ne me réveillerais pas. Très faiblement, je tentais de me débattre, l’insecte toujours posé sur mon cou buvant mon sang. Mes yeux se fermaient, je partais pour le pays des songes. Un voyage sans retour. De l’autre côté du miroir.
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Par Nagalia le 3 Novembre 2010 à 21:17
Très courte histoire écrite à partir de cette image
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10 commentaires -
Par Nagalia le 3 Novembre 2010 à 21:14
Je m’appelle Alissa Eclat Lune, elfe de la vallée de l’est. Je sais que vous vous souvenez de moi, l’elfe qui est devenue mage.
Moi-même, je n’arrive pas encore à me faire à cette idée. Il m’avait tant fallut m’accrocher pour y arriver. Pour que je puisse vraiment réaliser ce qui me tenait à cœur. Pour que je puisse ma voie. Pas parce que je n’étais pas très doué, au contraire. J’avais d’excellentes capacités. Mais hélas, on ne peut pas changer ce que l’on est. Et c’est ce que je suis qui m’a toujours empêché de me tailler une place dans ce monde. Une elfe…
Oui, vous savez ce que cela veux dire. Une race ancienne dont les exploits ne sont plus célébrés que dans les légendes. Une race qui à été dénigré et assouvie par les humains dès leur arrivé sur ce continent. Au lieu de nous battre, nous avons fuit. Pendant des centaines d’année, nous nous sommes terré, incapable d’entreprendre la moindre action. Nous, sages êtres des bois, avions peur de cette race primitive qui passe son temps à guerroyer.
Les années passèrent. Mais je ne vous apprends rien sur notre exile. L’histoire ne devient intéressent que lorsque certain d’entre nous sortirent des forêts pour se montrer au grand jour. J’en ai fait partie. Et même si nous avons réussit à nous mêlé à cette étrange population, les préjugé restaient. Et jamais ils n’auraient accepté une créature sylvestre dans la Guilde très fermé des mages.
Pourtant, je me suis accroché, je voulais réussir à changer ce monde. Et d’une certaine façon, j’ai réussit.
Les temps changent. Doucement, mais ils changent.
Venez, il est temps …
Une plume irisé à la main, écrivant avec joie ces quelques lignes qui annonçaient la libération des elfes, il me fallut quelque instant pour comprendre que quelqu’un me parlait. Je consentis à reprendre mon écrit plus tard et retrouvai avec une moue de dégoût la grande plaine boueuse et le ciel couleur cendre.
J'avais appris la langue courante des humains. Celle utilisé dans l'empire. Celui qui me parlait le savait très bien. Mais il ne faisait aucun effort pour que je le comprenne et, m'adressant un sourire narquois, il alla poursuivre sa conversation dans un dialecte du nord de l'empire avec un soldat qui venait d'arriver en jouant nonchalamment avec une dague couverte de sang. Manière très indiscrète de me rappeler que la guerre faisait rage et que je ne devais penser qu’aux combats à venir.
Je lui décrochai un regard meurtrier. Jahir était dans la même équipe que moi. Il était grand, le visage carré et ses cheveux bruns tombaient en mèches grasse sur ses épaules. Moi, j’étais plutôt petite et svelte. Avec mes grands yeux bleus pâles et mon petit visage fin qu’encadraient de longs cheveux dorés, j’avais une apparence fragile.
Et lui avait tout de suite voulu m’humilier. Dès le premier jour où je l’ai rencontré, sans doute pour affirmer sa supériorité, il m’a envoyé contre un mur. Enfin, il avait essayé. Et il à été très surpris quand il s’est retrouvé à terre avec deux bras cassé alors qu’il pensait m’avoir attrapé. Depuis ce jour, il me détestait.
Mais comme nous était sensé coopéré, j’avais pensé qu’il serait un petit peu plus agréable.
Espoir vain.
Il était toujours aussi détestable.
Et il n’avait pas besoin de me rappeler que nous étions en guerre. Même si j’avais vécu pendant deux cents ans dans un monde d’humains, j’avais encore du mal à comprendre leurs motivations. Comme le faite de partir en guerre contre… d’autres humains ! Ce conflit ne me concernait pas vraiment. Sauf qu’étant mage, il était mon devoir de protéger les humains. Créer des boucliers, soigner les blessés, tous ça, c'était notre travaille. Et localiser les mages adverses en les détruisant au passage si possible. Il y avait une cinquantaine de mage dans le camp. Et tous travaillait en binôme ayant la charge d'une dizaine de soldats. Cela ne faisait que très peu de gens protéger dans la grande armée, mais nous ne pouvions pas faire mieux.
Un cri rauque déchira le silence de la plaine. Avertit par un sixième sens, une nuée de corbeau arrivait. Le massacre allait être horrible. En réponse aux cris des volatils, les hommes se mirent en marche d'un pas lourd. Je suivis Jahir et mon groupe de soldat dans la mêlé en rassemblant mes forces. Je ne devais pas faiblir.
Ce qui ressemblait à un chaos total s'ordonna et bientôt, une ligne de cinq cents humains en armure de métal s'étendait dans la plaine en attendant l'ennemi. Les oiseaux noirs décrivaient des cercles au dessus de nos têtes en poussant des croassements enthousiastes. Mes mains tremblaient mais je ne pouvais pas faire demi-tour. Je tentais de me rassuré en me disant que ma magie était puissante et qu'au besoin, je pouvais tirer ma lame pour me défendre. Rien à faire, je mourais de peur. Et soudain, la ligne ennemi apparu.
Mon cœur rata un battement. Ils étaient trop. Beaucoup trop. Jamais nous ne pourrons les vaincre. Je me mis à penser que j'allais mourir. Ici, entouré par une race qui me méprisait. Non, je ne devais pas. Pas après tous ce que j'avais traversé. Il fallait que je leur montre que les elfes étaient forts.
Les deux commandant donnèrent le signale de l'assaut en même temps. Les deux armés se ruèrent l'une vers l'autre en hurlant encouragé par les cris des volatils. Je tentais de suivre mon groupe dans cette mêlé confuse. Nous avons vite repéré un petit détachement. Aussitôt, mes soldats se précipitèrent sur eux. Je m'apprêtais à créer un bouclier de protection en me demandant pourquoi Jahir ne l'avait pas déjà fait. Le jeune homme leva soudain le bras et sans se concerter, notre groupe fit demi-tour. Éberluer, je les vis rejoindre les autres. Jahir m'assena un violent coup sur l'épaule avant de suivre les guerriers. Je fus projeté au sol. Le temps que je me relève, le groupe ennemi était là. Il était une dizaine.
Aucun mage ne semblait les accompagner, mais ils n'en auraient pas besoin pour me battre. Sans prendre le temps de réfléchir, j'invoquai une corde invisible tendu à hauteur de cheville entre les soldats et moi. Cela ne les tuerait pas, mais les ralentirait. Sans m'attarder plus longtemps, je pris mes jambes à mon coup. Un grand bruit de métal m'indiqua qu'ils étaient tombés les un sur les autres.
Parfait.
Je n'avais plus qu'une idée en tête. Rejoindre mon armé. Mais je constatai avec horreur que les combats s'étaient déplacés et que je me retrouvais isolé. Derrière moi, les soldats s'étaient relevés. En essayant de contrôler les battements affolés de mon cœur, je tentai de créer une boule de feu. Mais j'avais tellement peur, que je ne pouvais me concentrer. Seules quelques flammèches dansèrent au bout de mes doigts avant de s'éteindre lamentablement. Répriment mon envie de pleurer, je concentrais une nouvelle fois l'énergie dans mes mains. Alors qu'un guerrier se ruait sur moi en hurlant, l'épée brandit, je me jetai à terre et appliquai mes paumes sur le sol boueux.
Cette fois ci, je réussi. Le sol s'effrita sous les pieds du soldat. Il tomba une nouvelle fois à la renverse.
Cette brève victoire me redonna confiance. Je me relevai. Un feu bleu entourait mes mains. Je sentais les flammes lécher ma peau sans que je n'éprouve la moindre douleur. Un bref instant effrayé, mes ennemis hésitèrent à continuer le combat. La détermination avait remplacé la peur sur mon visage. Les hommes se reprirent vite. Qu'importe, je les attendais. Le premier fit tourner son épée devant lui avec l'intention évidente de me décapiter. J'esquivai sans peine son coup et effleura son armure du bout de mes doigts parcouru de flammèches bleues. L'homme eu un sourire croyant que je l'avais raté. Sourire qui s'effaça très vite lorsqu'il vit que le métal devenait rouge. Il poussa un hurlement terrible à l'intérieur de son armure en fusion et essaya sans succès de se débarrasser des plaques de fer qui la composaient. Mais n'y parvenant pas, il brûla vif.
Horrifié par la mort terrible de leur compagnon, les autres soldats ne bougèrent pas. C'était le but. Car même si je gardais un visage impassible, j'étais vidé. Faire courir des flammes sur mon corps ne me coûtait rien. En revanche, brûler une armure consommait énormément d'énergie. Je savais qui si je gardais la même technique, je ne pourrais en faire brûler que deux autres avant de m'évanouir. Il en restait neuf… Je devais absolument trouver autre chose.
Ma vie en dépendait.
Les encercler par un mur de feux n'allais pas marcher car le sol était trop mouillé. Je ne pouvais pas non plus créer une crevasse, ils couvraient une trop grande surface. Mais je pouvais les briser!
Toujours inquiet par mon grand pouvoir, les guerriers n'avaient pas bougés. J'allais leur donner une autre occasion d'avoir peur. J'éteignis le feu de mes mains. Ils crurent que j'avais épuisé toute mon énergie et voulurent reprendre l'avantage. Je ne leur en laissai pas le temps.
Un des soldats s'écroula. Sa nuque formant un angle impossible avec le reste de son corps. Les hommes, s'arrêtèrent effrayer en regardant le cadavre. Deux autres tombèrent. Les vertèbres brisées. Pris de panique, les ennemis s'enfuirent en courant. J'eus le temps de faire encore deux victimes parmi eux.
Mes forces m'abandonnèrent. Je tentais de résister, mais j'avais épuisé toute mon énergie. Je tombai à genou sur le sol boueux, devant le soldat calciné. Ma vue se brouillait. J'entendis vaguement des cris de rages et de douleur. L'odeur du sang prenait à la gorge. Les croassements des corbeaux écorchaient mes tympans. Puis, tout cela disparu.
Ma tête heurta le sol mais avant que je ne m'évanouisse, je vis des jambes cachées sous une armure devant moi. Levant les, yeux, je me retrouvai devant un parfait inconnu. Celui-ci eu un rictus sauvage et leva lentement sa longue lame recourbé. Mon cœur se serra. Ma respiration devint saccadée. Je savais ce qui allais ce passé. Dans un effort, désespéré, je tentai de rouler sur le côté. Mais en vain. L'homme ricana devant mes efforts et abaissa son arme.
Je sentis l'acier mordre la chaire tendre de mon cou.
Je hurlai.
Tentai de hurler.
Mais je n'en étais déjà plus capable...
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