• Eat01234 

    Celsius de tale of symphonia

     

     


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  • ça commence à faire beaucoup... Et j'ai plus d'idée pour les formes!

     

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     J'éditerais cet article quand je ferais de nouveaux avatar. 

     


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  • Un vava pour Asuza, un kit pour Cosmo, un avatar pour Sonic le chic, Kilari-cora et Liina.

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  • Dan dos Santos

    Vava pour Canna. Je profite de cet article pour lui souhaiter la bienvenu sur Ekla!


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  • Derniers avatar en date pour Blacky, Isil, dpZ, daniel-12, Canna et Vellas (vellas s'est désinscrite, mais j'avais déjà fini sa commande, alors je la poste quand même =P)

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  • Chapitre 14

     

        Aline avait l’impression que cela faisait des heures qu’elle marchait derrière Naxo. Le vampire lui avait recommandé la plus grande prudence et de ne surtout pas faire de bruit. Plus facile à dire qu’à faire ! Même en marchant sur la pointe des pieds, elle faisait crisser les feuilles mortes, rouler des petits graviers… Autant de petit bruit incroyablement amplifiés dans cette forêt plus que silencieuse.

        Le vampire en revanche ne faisait pas le moindre pas le moindre bruit. En le regardant marcher, la jeune fille avait l’impression qu’il ne touchait pas le sol.

        Elle se sentait complètement perdue dans ce nouveau monde. La seule chose qui parvenait quelque peu à la rassurer était la présence d’Osaya qui venait parfois lui glisser quelques remarques sur son environnement. Une plante étrange, une pierre ronde qui s’avérait en fait être un insecte… Qui aurait cru qu’elle deviendrait un jour amie avec une dague !

        Perdue dans sont dialogue avec la lame vampire, elle manqua de rentrer dans Naxo qui s’était brusquement arrêté. Elle fut aussitôt sur le qui vive.

        -Qu’est-ce qu’il se passe ? murmura-t-elle.

        Le vampire lui fit signe de se taire et son épée double apparut dans ses mains. La jeune fille sentit sa gorge se serrer et elle fit appel aux pouvoirs d’Osaya. De nouveau, elle se retrouva armé de longs poignards noirs aussi affûtés que ses nouveaux sens.

        Le silence semblait soudain écrasant. Quelques secondes, aussi longues que des heures. Puis une branche craqua.

        Aline réagit avec une fulgurante rapidité en lançant son poignard dans la direction du bruit. Le crissement métallique qui lui parvint lui apprit deux choses avant même qu’elle n’est vue son adversaire. Elle ne l’avait pas blessé. Et il était armé.

        Elle se remit en garde avec la seule lame qui lui restait. Curieusement, elle n’avait pas peur, aucun sentiment de crainte ne gâchait la merveilleuse sérénité dans laquelle elle baignait. Il lui semblait pouvoir tout gagner, survire à n’importe quoi. A cet instant, son ennemi sortit de sa cachette et se planta devant elle, un katana en main. Mais elle ne vit pas lame entouré de flamme. Son regard se posa immédiatement sur le visage de son assaillant qui affichait un air complètement surpris.

        -Lee ? Mais qu’est-ce que…

        -Lara ! Non ! hurla le jeune homme en la poussant violement à terre.

        Aline qui ne s’y attendait pas du tout sentit sa respiration se couper sous la violence de l’impacte. Elle se releva un peu secoué et se figea en regardant l’endroit ou elle s’était tenu une seconde plus tôt. Comme si une lame géante, parfaitement affuté avait tranché la terre. L’entaille était fine, mais on imaginait sans peine la puissance qu’il avait fallut. La jeune fille frissonna en imaginant ce qui resterait d’elle si Lee ne l’avait pas poussé.

        -Aline ! Tu n’as rien ? Je suis vraiment désolé… Depuis que je suis là, j’ai les nerfs à vif…  

          -Lara ! Ne t’en fais pas, je…

        Ces mots restèrent bloqués dans sa gorge en voyant l’arme que tenait son amie. Un long fouet composé de fines lamelle métallique articulé grâce à des lanières de cuir.

        -C’est avec ça que tu as fait cette marque dans la terre ! Mais depuis quand as-tu une telle force ?

        Lara haussa les épaules. Depuis qu’elle s’était réveillée, il lui semblait que cela faisait une éternité, elle avait la curieuse impression de vivre l’un de ses cauchemars. Sa soudaine force paraissait bien ridicule comparé à tous ce qu’il s’était passé.

        -Vous avez été attaqué ? demanda brusquement Naxo, interrompant ses pensées moroses.

        -Au moins cinq fois depuis que tu es partit, laissa tombé Lee. Ce sont des espèce de singe avec des cornes et des énormes crocs.

        -Vous avez été mordu ou griffés ?

        -Non, répondit Lara. Mais j’ai peur que cela n’arrive bientôt… Ils ne nous laissent pas plus de vingt minutes de répits.

        Le vampire hocha la tête et fit disparaitre son épée double.

        -On doit se dépêcher. Dans trois heures, on doit être sortit de cette forêt. Restez bien sur vos gardes. Et n’utilisez surtout pas votre élément ! Les Amkar sont attirés par cette puissance.

        -Amkar ? demanda Lara en suivant Naxo dans la forêt.

        - Les bête qui vous ont attaqués.

        La jeune fille frissona de peur à la façon dont il prononça le mot "bête". Une haine glacée, mêller d'une pointe de pitier lui sembla-t-il, transformait sa voix en quelque chose d'ancien, d'inhumain. Soudain, il lui fit peur. Beaucoup plus que les Amkar qui les avaient attaqué. Ils n'étaient que des animaux, incapable d'une longue réflexion. Avec ce vampire, c'était différent. Nul ne pouvait douter qu'il était très intelligent, que ces plans pouvaient être dangereux... Et elle était incapable de deviner ses pensées.

        Elle soupira et demanda à Tameï de redevenir une simple lanière de cuir à son poignet. Elle aussi avait passer le pacte avec la lame vampire dès que Lee l'avais mis au courant des derniers évènements. Quelque jours de sa vie n'étaient rien à son age. Elle regarda de nouveau le vampire et grimaça. Elle ne lui faisait pas confiance. Après tout, c'était par sa faute qu'ils étaient ici. A cause de lui, elle avait frôlé la mort de très très près, et maintenant encore, ils étaient en danger.

        Le trajet dans la forêt se passa dans un silence pesant. L'arrivé de Naxo semblait tenir les Amkar et tout autre danger potentiel à distance. Lara entendait les branches bruisser, mais rien ne se présentait pour les attaquer. Elle n'allait pas s'en plaindre! Mais cela ne faisait que renforcer son intuition que ce vampire était beaucoup plus dangereux qu'il n'y parraissait... Aline semblait nourir les même doute qu'elle à propos de leur étrange guide, mais Lee parraissait lui vouer une totale admiration. Lara grimaça. Elle espérait sincèrement que son ami avait raison de ne pas le craindre, mais déplorait sa naïveté. Naxo était un danger. Elle en avait la quasi certitude. Hélas, sans son aide, ils ne pouvaient s'en sortir vivant...

        A quelque pas derrière son amie, Aline ne pensait pas du tout au vampire, qui pourtant la terrifiait. Elle essayait de comprendre. Tout c'était passé beaucoup trop vite pour qu'elle ne puisse mettre de l'ordre dans ces pensées. Maintenant qu'elle en avait l'occasion, elle ne prêtait plus vraiment attention à ce qu'il se passait, mais se repassait en boucle tous les évènement qui étaient survenu depuis qu'elle s'était réveillé.

        Elle avait l'impression que cela faisait plusieurs jours qu'elle avait ouvert les yeux dans sa chambre. En sortant de chez elle pour se rendre au lycée, des dalles mal empilée lui étaient tombées dessus. Trop stupéfaite pour s'écarter, même songer à se protéger, elle avait sentit un incroyable pouvoir naitre en elle. Et au lieu de la blesser, les dalles s'étaient changés en poussière avant même de la toucher.
        Elle était rester quelques instants abasourdit puis une pensée triomphante s'était imposé dans son esprit. "Moi aussi je suis différente. Moi aussi je contrôle un élément!".

        En repensant  maintenant, marchant dans une forêt étrange d'un autre monde, contrainte de faire confiance à un vampire plus que terrifiant pour avoir un chance de survivre, elle aurait tout donner pour retourner à son petit train train ennuyeux qu'elle avait quitter il y a peine quelques heures.

        Car depuis que les Syv étaient apparu et avaient transpercé Lara, elle commençait à se dire que la magie, les mondes parrallèles et créatures étranges n'étaient pas fait pour elle... Elle se demanda fugitivement ou était partie la Syv. Son regard bleu emplit de haine rôdait encore dans son esprit...
        Lorsque Naxo avait accepter de répondre à quelques une de leur questions, elle avait eu la certitude effrayante que tout était vrai. Qu'elle et ses amis étaient au centre d'une prophétie et qu'ils étaient contraint d'aider un monde dont ils n'avaient jamais entendu parler.

        Et voilà ou toute cette histoire l'avait mené... A risquer sa vie! Ses simple mots qu'elle prononçait quelques fois avec désinvolture pour rigoler prenaient vraiment leur sens ici. Elle risquait réellement de mourir!

        Prendre conscience de cela la choqua bien plus que tout le reste. Bien plus que ses pouvoir qu'elle ne comprenait pas, bien plus que Naxo qui la terrorisait, bien plus que toutes les créatures dangereuses qui rodaient, bien plus que tout elle avait peur de mourir.

        Elle dut s'arrêter et s'adossa chancelante contre un tronc d'arbre lumineux. Lee qui marchait derrière elle s'arrêta à sa hauteur.

        -Qu'est-ce qu'il se passe? Tu vas bien?

        -On a pas le temps pour ça, l'interompit Naxo sans s'arrêter. Ce n'est pas la nuit, mais le jour que cette forêt est dangereuse. Dépêcher vous.

        Aline soupira et se remis en marche. Elle voyait bien que ses amis s'inquiétaient pour elle, mais elle serait forte. Elle ne montrerait pas sa faiblesse.

        Le petit groupe continua d'avancer entre les arbre lumineux. Plus un mot ne fut prononcer jusqu'à l'aube.



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    Je l'ai trouvé super dur celui là... Pourtant j'ai eu 26 sur 30 =P


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  • Pour rattraper le mini chapitre, voici le treizième (o.o déjà?!) assez long ^^

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    Chapitre 13

     

    La hyène noire s’arrêta dans un des bosquets qui bordaient la ville et repris son apparence première. Nagalia observa un instant les solides murs de pierre et la grande porte en bois qui protégeaient la cité. Ce serait un jeu d’enfant que de déjouer ces défenses, mais une fois à l’intérieur, elle se ferait immédiatement repérée. Les elfes noirs étant très mal vu, l’alerte serait aussitôt donné et elle ne pourrait espérer chercher des informations…

        La Noire s’assit contre un arbre et réfléchit. Une ville de cette taille devait forcément posséder un mage. Mais elle ne pouvait l’emmener car cela réduirait les défenses de la cité ce qui déplairait fortement à Nahel qui lui cherchait des enfants pour pouvoir les former. En revanche, elle devait être contrôlée par un petit seigneur… Lui devait bien être au courant des pouvoirs de ses sujets… Elle n’avait qu’à trouver cette personne. Les humains étant des êtres assez stupides, il habitait surement dans la plus belle bâtisse de la ville, ce qui ne poserait donc aucun problème pour le localiser.

        Maintenant, il lui fallait régler un autre problème : Ne pas se faire remarquer. Après avoir examiné toutes les options qu’elle avait, en vérité très peu, elle se résolu à utiliser ses pouvoirs de métamorphe pour se transformer en humaine. Elle se promit de faire payer cela à Nahel pour être obligé de se rabaisser à ces créatures si insignifiante. Nagalia plaçait en effet toutes les races maîtrisant un élément au sommet, sauf les humains, puis tous les animaux jusqu’aux insectes, et enfin les humains. Autant dire qu’elle n’appréciait vraiment pas être obligé de se faire passer pour l’un d’entre eux.

        Mais elle se savait bien obligé… Toujours assise contre l’arbre, elle ferma les yeux et se concentra. C’était la première fois qu’elle essayait d’adopter cette forme et elle ignorait quel en serait le résultat. Le picotement familier des transformations parcouru ses membres pendant de longues minutes. Lorsqu’il cessa, elle ouvrit les yeux. En fait, elle aurait tout aussi bien pu les laisser fermé, car elle n’y voyait absolument rien. Elle pesta en silence, ignorant que les humains avaient une si mauvaise vue. Nagalia se résolu à utiliser le briquet qu’elle transportait toujours au cas où elle aurait un problème de ce genre. Ce qui ne lui était encore jamais arrivé.

        Bientôt, un petit feu flambait joyeusement et elle espérait que personne ne le remarquerait. Utilisant la Terre, elle fabriqua une sorte de miroir pour voir quelle était désormais son apparence.

        A la lueur des flammes, une jeune femme humaine d’une vingtaine d’année lui renvoya son regard dans la plaque de métal polie. Elle avait la peau sombre, ce qui faisait étrangement ressortir ces cheveux blonds très clairs. Ses yeux noisette étaient légèrement en amande. Nagalia remarqua que son armure était trop grande pour cette nouvelle forme bien plus frêle. Elle poussa un grognement de dépit, n’ayant absolument pas pensé qu’il lui faudrait changer de vêtements.

        Les métamorphes ont une forme qui leur est propre pour chaque race en laquelle ils se changent. S’ils veulent en modifier certaines caractéristiques telles que la taille ou la couleur des yeux, ils doivent rester concentrés dessus tout le temps de la transformation. La jeune elfe savait qu’elle ne pourrait éternellement se préoccuper de la corpulence de sa forme humaine. Elle devrait donc faire avec…

        Elle resserra au maximum les sangles de son armure d’écaille pour qu’elle ne tombe pas puis s’enroula dans sa cape bleu nuit de façon à cacher son sabre et ses dagues. En observant son reflet dans le miroir improvisé, espérant être prise pour une voyageuse.

      

         Nagalia sortit du bosquet et se dirigea tranquillement vers la ville. Deux gardes surveillaient les alentours devant la grande porte, mais ils ne lui posèrent aucune question sur la raison de sa venue dans la ville à une heure aussi tardive, ne dédaignant même pas lui jeter un coup d’œil. L’elfe s’en étonna, mais ne se pencha pas sur la question. Les choix des humains lui importaient bien peu et elle avait des futurs mages à trouver.

        Elle remarqua bien vite que la cité était en fête. Les rues étaient éclairées et décorées, les habitants vêtus de belles tenues dansaient sur une grande place… Elle leva la tête vers le ciel, le voyant légèrement pâlir. Dans quelques heures, ce serait l’aube. Intriguée par l’atmosphère de fête de la ville, elle s’arrêta près d’un groupe qui riait fort.

        -Excusez-moi, je suis une voyageuse désirant s’arrêter ici pour la nuit, mais je ne m’attendais pas à trouver la ville si animée… Que ce passe-t-il ?

       -Comment ? s’exclama un jeune homme en la dévisageant. Tu n’es pas au courant que le seigneur Makvor a marié son fils aujourd’hui ? La nouvelle à pourtant fait grand bruit !

        -Puisque tu es ici, profites en pour t’amuser ! ajouta un autre. Il a convié tous les seigneurs de la région à une grande fête dans son palais. Les gardes sont bien trop occupés à en surveiller toutes les issues pour faire attention à nous !

        La métamorphe regarda dans la direction qu’il avait indiquée en parlant du palais. Une grande bâtisse éclairée semblait toiser la ville. Elle reporta son attention sur les jeunes gens qui ne la quittaient pas des yeux.

        -Merci. Ne vous inquiétez pas, je vais bien m’amuser.

        Comme rassurés par ces paroles, ils reprirent leur discussion sans plus lui prêter attention. Nagalia se dirigea vers le palais comme si de rien n’était. Ainsi, la surveillance avait été renforcée… C’était embêtant, mais elle ne pensait pas que cela lui poserait de réels problèmes. Ce qui l’agaçait plus, c’était son armure qu’elle risquait de perdre à tout moment, surtout si les choses venaient à dégénérer.

        Arrivé au pied de la bâtisse, elle observa rapidement les alentours et annula la transformation, retrouvant avec joie une vue et une ouïe perçante. Sa forme humaine lui servirait peut être encore, mais elle n’était pas trop pressée…

        Le mur devant elle n’offrait aucune prise. D’un rouge pâle, il était aussi lisse que du verre et les premières fenêtres, de grandes baies vitrées, étaient à plus de quatre mètres au dessus d’elle. La Noire eut un reniflement dédaigneux. Ils croyaient donc l’impressionner ? L’instant d’après, elle avait disparu et un corbeau prit son envole. Un léger vertige la saisit et elle ne prolongea pas cette métamorphose, reprenant son apparence sur une petite balustrade devant les fenêtres. La pièce était cachée par de lourd rideau et elle ne pouvait voir ce qu’il se passait à l’intérieur, mais cela lui sembla désert.

        Posant sa main contre la vitre, elle se concentra pour que le verre dégage une ouverture. Au lieu de cela, il se liquéfia et coula sur le sol en un tas informe qui semblait curieusement gélatineux. Nagalia haussa les épaules et entra dans la demeure. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle voulait, mais ne s’était jamais intéressé à cette matière et le résulta lui convenait parfaitement.

        Suivant son instinct, elle parcouru les couloirs en évitant habilement les gardes. Bientôt, elle fut guidée par de la musique et des éclats de voix. Une fête bruyante semblait organisée dans la dernière pièce, gardée seulement par deux soldats. Sans aucune crainte, elle s’avança vers les deux hommes lourdement armés. Ceux-ci réagirent au quart de tour et pointèrent sur l’intruse leurs épées dangereusement affûtées.

        -Est-ce une façon d’accueillir une envoyée du roi ? demanda-t-elle en les toisant méchamment.

        Ils n’eurent pas les réactions de peur escompté, se contentant simplement de se rapprocher dans une posture de combat. L’un d’eux, la peau presque aussi noire que celle de l’elfe et dont les cheveux ras commençaient à grisonner, prit la parole :

        -Comment as-tu fait pour entrer ici ?

        -Allons, tu ne m’as pas écouté. J’ai dit que Nahel, votre roi à tous, m’avait envoyé. Et il n’est pas d’endroit sur cette terre ou il ne puisse étendre son pouvoir. Ce château lui appartient tout comme cette ville. Et par conséquent, je peux y entrer comme je veux… Maintenant laissez moi passer, j’ai un message pour Makvor. A moins que vous ne préféreriez m’affronter ?

        -Jamais ! s’écria le plus jeune, un petit blond qui ne devait avoir plus de vingt ans. Ceci est notre citée et nous la protégerons de tout ! Même du traître !

        Le vétéran ne dit rien, mais semblait évident qu’il était d’accord. Un sourire cruel étira les lèvres de la métamorphe. Enfin un peu d’action.

        -Et bien, attaquez moi si vous pensez que votre force est supérieur à la mienne, si vous n’avez pas peur d’agoniser pendant de longue minute avant que, dans un élan de pitié, je ne vous tranche la gorge pour abréger vos souffrances.

        Elle dégaina son sabre dans un chuintement métallique à faire grincer des dents.

        -Allez, venez donc chercher celle qui vous défit ! A moins que… vous n’osiez pas attaquer une femme, fusse-t-elle une elfe noire ? C’est cela ? Vos règles de chevalerie vous en empêchent ? Ou peut être n’êtes vous que des lâches…

        Le plus jeune perdit son sang froid et se jeta sur celle qui osait le défier. La haine que Nagalia lut dans ses yeux verts la fit jubiler. Elle se décala nonchalamment pour éviter un coup d’épée qui l’aurait décapité, se baissa légèrement laissant la lame passer au dessus de sa tête, recula d’un pas pour ne pas être éventré… De toutes les attaques ou feintes que tenta le soldat, aucune ne la toucha, aucune ne réussit à l’effleurer. Et elle ne s’était pas encore servit de son sabre.

        - Dis-moi mon petit, as-tu vraiment l’intention de te battre ou essaies-tu une quelconque danse ? Peut être es-tu soul ? Mets-y un peu plus de cœur, je commence à m’ennuyer.

        A cet instant, l’homme à la peau sombre porta un coup hors de son champ de vision. Il se déplaçait avec une surprenante agilité pour quelqu’un de son âge, mais il ne pourrait jamais rivaliser avec la vitesse des elfes. Le tintement clair de deux lames s’entrecroisant résonna dans tous le couloir.

        -Bien joué papi ! Je ne pensais pas que tu pouvais encore te servir d’une épée. Mais malheureusement, ce n’est pas assez pour me vaincre, loin de là.

        -Tais-toi démon ! Tu n’es qu’un serviteur du traître, un pantin entre ses mains, qui ne lui obéis que pour éviter la mort ! Que connais-tu donc du courage de ceux qui veulent protéger ce qui leur est cher ?

        La métamorphe sourit et se dégagea pour éviter un nouveau coup du blondinet qui s’acharnait alors qu’il n’avait aucune chance.

        -J’aurais beaucoup de chose à répondre à cela, dit-elle en bloquant facilement l’épée de son assaillant. Tout d’abord, je ne suis pas un démon, simplement une elfe dont la peau est noire comme la tienne est noire par rapport à la majorité des humains. Ceux de mon peuple son rare et ne quittent rarement le pays.

        Elle s’arrêta pour donner un violent coup de pied au garçon qui commençait sérieusement à l’agacer.

        - Ensuite, tu me traite de serviteur, de pantin, pour Nahel. Tu es bien loin de la vérité. Je fais partie des généraux et je n’accepte que les missions qui me conviennent. C’est également de mon propre chef que je l’ai rejoins. J’aurais très bien pu rester à Eäsma, royaume des elfes.

        De plus en plus énervé par les attaques dérisoire du jeune homme, Nagalia se retourna et sa lame siffla, trop rapide pour pouvoir la suivre des yeux. Il y eut une fontaine de sang… et le hurlement terrible que poussa le soldat en serrant son bras contre lui. Bras qui s’arrêtait désormais au poignet.

        Son compagnon rompit le combat pour l’aider, mais l’elfe l’attaque de nouveau, l’obligeant à reculer.

        -Je n’ai pas finit, après, je vous tuerais. Crois-tu vraiment que je lui obéis pour éviter la mort ? Je suis une elfe métamorphe. Un humain, quelque soit son rang, n’a aucune chance contre moi. C’est Nahel qui doit faire attention à lui et à ce qu’il me demande. Car il sait que je peux le tuer dès que l’envie m’en prend et qu’il ne pourra rien faire pour m’en empêcher.

        Elle accula l’homme contre le mur et reprit dans un souffle menaçant.

        -Tu parles du courage de protéger ce qui est cher à nos yeux. Mais il faut mieux être réaliste que courageux. Se jeter sur la mort n’est pas la bonne façon de la vaincre. Tu crois que je ne connais pas ce besoin impérieux de protéger ce en quoi je crois ? Oh que si, je l’ai connu… et voilà ce que j’en aie appris : chaque être à une vie qu’il doit mener comme il l’entend et être capable de faire face à n’importe quelle situation, sans dépendre des autres. N’y laisser d’autre dépendre de lui. Car des vies, nous n’en avons qu’une. Et elle ne vaux ni plus ni moins qu’une autre. C’est pourquoi il faut vivre la sienne.

        Le tranchant de sa lame entailla délicatement la gorge du garde qui n’osait plus bouger, y dessinant d’étranges dessins sanguinolents.

        -Quel dommage d’avoir gâché sa seule vie ainsi… Je ne vais malheureusement pas te laisser le temps de réfléchir à mes paroles. Adieu…

        D’un geste brusque, l’arme sépara la tête du reste de son corps. Le cadavre s’affaissa, tachant de vermeil les dalles marbrées. Le jeune homme choisit cet instant pour se venger. Il fut désarmé d’un simple mouvement du poignet et Nagalia lui faucha les jambes, le faisant tomber à la renverse. Au même moment, la porte s’ouvrit à la volée, laissant place à un homme d’un âge avancé dont même les habits de velours rouge ne parvenaient pas à masquer sa maigreur inquiétante. Il la fixait de ses yeux noirs vide d’expressions, ne semblant pas se soucier des autres personnes, de toute évidence des nobles, qui se massaient d’un air apeuré derrière lui.

        La Noire ne leur prêta aucune attention et s’adressa au garde survivant :

        -Tout comme je l’ai dit à ton compagnon, c’est de ta propre vie dont tu aurais du te soucier. Car elle se termine ici.

        Sans aucune hésitation, elle lui trancha la gorge. Le hurlement horrifié qui lui parvint la ravit. Elle essuya tranquillement sa lame, mais la garda en main, puis se dirigea vers le seigneur qui ne laissait transparaitre aucunes émotions sur son visage ridé.

        -Je viens de la part de votre roi. Sur son ordre, vous devez me remettre les enfants aillant une affinité particulière avec leur élément. Donnez-moi les registres, je me débrouillerais.

         -Et qu’allez-vous en faire ?

        La métamorphe fut surprise que la voix de Makvor ne tremble pas. Derrière lui, ses invités avaient encore reculés. Sauf une jeune femme aux belles boucles blondes qui la fixait avec haine de ses yeux gris acier. Nagalia fronça les sourcils, se demandant ou elle avait déjà vue ce regard…

        -Ce que le roi à prévu pour eux ne vous concerne pas.

        -Je refuse.

        Un sourire cruel étira ses lèvres noires.

        -Tu sais que je devrais te tuer pour ton refus… Mais j’ai une bien meilleur idée…

        Elle bougea. Trop rapidement pour que ceux présent dans la salle n’ai le temps de réagir. Le tranchant de son sabre se posa sur la gorge de la jeune noble aux yeux gris.

        -Je vais te répéter ma requête, susurra-t-elle, donne moi le registre et je l’épargne. Sinon…

        Sa lame mordit la chaire, faisant couler un peu de sang.

        -Cette femme mourra. Et je continuerais avec chacun des gens présent dans cette salle jusqu’à ce que tu m’ai apporté ce que je t’ai demandé.

        Disant cela, elle avait l’impression de se retrouver devant les paysans, tenant la mère en otage. Ce seigneur allait-il céder ? Toute en repensant aux paysans, elle se rappela de leur peur qui flottait dans leur pauvre demeure comme un nuage nauséabond. Mais cette jeune femme était curieusement calme, ne semblant pas effrayer d’être menacé par une elfe noire qui venait de montrer qu’elle n’éprouvait aucune pitié. Elle ne la suppliait pas, ne tremblait pas et même son rythme cardiaque était calme. Ce fut elle qui prit la parole et la métamorphe tressailli en entendant sa voix:

        -Crois tu vraiment que tu peux m’utiliser comme otage ? Que je ne peux me défendre ? Ne sois pas si sur de toi, car j’ai beaucoup changé Mais peut être ne m’as-tu pas reconnue, Nagalia.

        La surprise figea l’elfe pendant plusieurs secondes. Se reprenant, elle tira brusquement les cheveux de sa victime. La perruque lui resta dans les mains, dévoilant une chevelure brune.

        -Shilaï…


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  • Chapitre très très court, mais c'est tout à fait normal ^^

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    Chapitre 12

     

        Loin, très loin de la forêt de l’éternelle, dans une pièce enfumée deux personnes était assises à même le sol. La lumière vacillante d’une torche accroché au mur permettait de distinguer les murs de pierres mal ajustées, mais à peine les traits de ceux qui ne semblaient pas le moins du monde dérangé par l’odeur pestilentielle qui régnait en maitre dans ce lieu humide. En revanche, les vêtements de l’une étaient bien visibles. La jeune femme était vêtue d’une magnifique robe d’un noir scintillant décoré de perle d’ambre et de fil d’or. Un air noble se peignait sur son visage à la peau de porcelaine encadré par une chevelure folle de couleur feu. Elle semblait captivée par l’homme assis en face. Lui en revanche, un homme à l’âge incertain, ne portait que des haillons crasseux. Ses cheveux sales et d’une couleur indéfinissable s’emmêlaient dans une longue barbe.

    Il ouvrit soudain les yeux et fut pris de tremblement incontrôlable. La jeune femme le pressa, sans lui laisser le temps de se reprendre :

        -Alors ? Que sais-tu ?

        L’homme attendit que sa respiration ai repris un rythme normal avant de répondre d’une voix sifflante :

        -J’ai vu la fille d’elfe. Elle est arrivée.

        -Quoi d’autre ?

        -Je crois qu’elle a passé le pacte.

        -Bien… très bien… Et puis ?

        -Après, le vampire est arrivé. Elle a eu peur et l’a attaqué. Mais il n’a rien.

        -C’est une battante. De mieux en mieux. Ou est-elle ?

        -Dans la forêt de l’éternelle. Mais je n’en sais pas plus.

        La jeune femme se leva sans un regard vers l’homme et prit le temps de s’épousseté avant de décrocher la torche du mur et de se diriger vers une partie du mur tout aussi sale que les autre. Elle murmura dans une langue inconnue et passa un bras dans la pierre comme si elle n’était qu’une illusion.

        -Privilège des incantateurs, marmonna l’homme.

        -Bien sur. Je ferais n’importe quoi pour délivrer Trilliga su roi sanguinaire assis sur le trône.

        -Le roi sanguinaire ? Ne me faite pas rire, vous et moi connaissons la vérité.

        - Une vérité bien gardée. Mais maintenant qu’ils sont là, je n’aurais plus besoin de tes services. La prophétie s’accomplira, j’y ai toujours veillé.

        Elle disparu dans le mur sans rien ajouter, emportant avec elle la seule source de lumière. Un rat sortit d’une fissure de la roche et grimpa sur les genoux de l’homme, tel un chat. Pas du tout répugné, il le caressa et referma les yeux.

        -Il semble que ma vie touche à sa fin. Je suis lasse de cette existence de mensonge et de trahison. J’espère que ma fille aura le courage de faire ce que je n’ai jamais réussit. Lui tenir tête.

        Le rat poussa un couinement strident et couru se réfugier dans la fissure qu’il venait de quitter. L’homme ne rouvrit pas les yeux. Un mince sourire éclaira un instant son visage crasseux avant qu’il ne bascule sur le côté.

        « Adieu ma petite. Ne cède pas… surtout pas… »

        Longtemps le corps resta dans l’obscurité. Oublié de tous, sauf peut être d’une personne qui l’a cherché sans relâche, avant d’abandonner.

    Abandonner l’espoir de le revoir un jour.

    Abandonner tout espoir…


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  • Chapitre 11

     

        Aline ouvrit brusquement les yeux. Une lueur laiteuse nimbait la forêt, lui permettant de distinguer de nombreux détails. Un simple coup d’œil lui suffit pour comprendre qu’elle n’était plus sur Terre. Allongée sur le dos, elle regarda l’astre brillant au dessus d’elle. Même si elle n’en voyait qu’un mince croissant dans le ciel sans nuage, ce rai de lumière dans cette voute parsemée d’étoile qui lui était inconnu la réconforta. Ce n’était pas la lune, elle le savait. Pourtant, la douce lumière qui lui parvenait semblait provenir de ce satellite qui tournait inlassablement autour de sa planète natale. Sans doute à des années-lumière d’ici…

        La jeune fille se releva prudemment. Elle se sentait épuisé, mais à part quelques égratignures, elle n’avait rien. C’était déjà un bon point. Regardant autour d’elle, sur le qui vive, elle remarqua plusieurs choses qui la firent frissonner. La luminosité qui lui permettait de se repérer ne venait pas de l’astre nacré au dessus d’elle, mais des arbres qui l’entouraient ! Les racines qui émergeaient çà et là du sol semblaient palpiter tel de monstrueux serpents lumineux. Cette lueur se propageait au tronc pour s’estomper de plus en plus vers les branches. Les feuilles qui s’agitaient doucement dans la brise du soir ne luisaient pas.

        Cet éclairage surnaturel lui permettait de distinguer une multitude de détails. Une sorte de papillon de nuit posé sur un brin d’herbe, une pierre ronde à côté d’une branche morte… Des détails insignifiants, inutiles. Elle ne voyait pas ce qu’elle tentait à tout prix de trouver. Ces amis.

        Elle était seule.

        Seule dans une étrange forêt

        Seule dans un monde inconnu.

        Seule, perdue…

        Elle manqua de s’effondrer de désespoir en en prenant conscience. Mais elle devait être forte pour la promesse qu’elle avait faite à Lee, avant de nourrir les lames vampires.

        « Nous ne pouvons plus reculer. »

        Ils retourneraient dans leur monde. Tous les trois. Qu’importe ce qu’il pouvait se passer.

        Rassurée d’avoir quelque chose à laquelle se rattacher, elle prit sa dague qu’elle avait glissé à sa ceinture. Dès que ses doigts touchèrent la garde, une étrange présence se fraya un passage jusqu’à ses pensées.

        « Tu es prête à faire le pacte ? »

        Cette question avait raisonnée dans sa tête. Ce n’était pas une voix que l’on peu décrire. Ni grave, ni aiguë, ni douce, ni éraillée, ce n’était qu’une présence accompagnée de questions, de savoir et de sentiments. Aline répondit de la même façon :

        « Je crois que je n’ai plus le choix »

        « On a toujours le choix. Il suffit simplement de faire le bon. »

        « C’est une belle philosophie, mais je ne pense pas pouvoir l’appliquer maintenant. »

        « Vraiment ? Quel dommage. Mais si c’est ce que tu as décidé, je ne peux qu’obéir aux ordres de celle qui m’a nourrit. »

        La jeune fille retint sa respiration. Etait-elle vraiment prête pour ce pacte ? Lorsqu’elle s’était coupée pour nourrir la dague, cette même présence l’avait avertie. Pour être lié à une lame vampire, il ne suffisait pas simplement de la nourrir. Il fallait aussi passer un pacte. En échange de l’habilité qu’offrait l’arme pour le combat, son possesseur devait, non seulement lui faire dont de son sang, mais également de sa vie. Oh, très peu, quelque jours tout au plus, mais à chaque fois que les pouvoirs de la dague seraient utilisés … Pouvait-elle sciemment raccourcir ainsi son espérance de vie ? En même temps, seule et perdue dans un monde inconnu, son temps était compté.

        « Passons le pacte. »

        « Donne-moi ton nom. »

        « Je m’appelle Quermain Aline »

        « Moi, Osaya ho Isharu, défendrait Quermain Aline de tout mon pouvoir en échange d’une partie de sa vie. Acceptes-tu les termes de ce pacte ? »

        « Je les accepte. »

        « Alors nous somme maintenant lié. Rien hormis la mort, ne peut briser ces règles. »

        Aline remarqua soudain qu’elle retenait toujours sa respiration. Elle prit une grande bouffée d’air et regarda son arme d’un air méfiant. Elle semblait un peu plus lumineuse, mais rien ne laissait penser qu’elle venait de vendre sa vie à ce morceau de métal… Un détail l’avait cependant intrigué durant le discourt de la lame.

        « Je ne suis pas sur d’avoir bien compris mais… tu as un nom ? »

        « Bien sur que j’en ai un ! Je ne suis pas une arme ordinaire ne l’oublie pas. Je suis Osaya ho Isharu, ce qui veut dire éclat d’émeraude. »

        « Eclat d’émeraude ? »

        « C’est le nom que m’a donné mon créateur »

        « Et qui étai-il ? »

        « Je ne le sais pas. Les lames vampire acquièrent conscience et savoir lorsqu’elles sont nourrit. Mais si je peux te donner de nombreuse information sur Alona, il est strictement interdit la moindre information sur mon créateur. »

        « Tu peux vraiment me donner la moindre information sur ce monde ? Alors peux-tu me dire ou je suis ? »

        « A Mentis, dans la forêt de l’éternelle. Marche vers l’est et tu te retrouveras dans les plaines des songes. Au nord et à l’ouest, tu t’enfonceras encore plus profondément dans la forêt. Vers le sud, tu trouveras le bois des cauchemars. »

        « Je suppose que le bois des cauchemars est une mauvaise destination. Mais est-ce que je devrais rester dans cette forêt ou aller vers les plaines ? »

        « A toi de voir. Aucun des deux n’est vraiment sur durant la nuit. »

        -Aline !

        La jeune fille se retourna en sursautant et inconsciemment demanda de l’aide à Osaya. Elle se retrouva soudain avec un long poignard à lame noir dans chaque main, une rapidité accrue et d’excellents reflexes. Ce furent ses réflexes qui évitèrent à Naxo de finir avec le cœur transpercé. Elle maitrisa d’extrême justesse son mouvement d’attaque instinctif et tout les deux s’observèrent ébahit pendant plusieurs secondes avant qu’elle n’éclate.

        -Mais ça va pas d’arriver silencieusement derrière moi avant de hurler mon nom ! J’ai faillit faire une crise cardiaque !

        -En l’occurrence, c’est plutôt moi qui est faillit finir avec un problème de cœur… Je vois que tu t’es décidé à passer le pacte. Tant mieux, ça va nous faire gagner du temps.

        Aline ouvrit la bouche pour parler, mais le vampire la pris de vitesse.

        -Et avant que tu ne m’assaille de question, je vais te résumer rapidement la situation. Le portail a été détruit, je ne sais pas pourquoi, mais cela s’est passé lorsque nous étions encore dedans. Au lieu d’arrivé tous au même endroit, nous avons été projeté dans des directions différentes. J’ai déjà retrouvé tes deux amis alors dépêche toi de me suivre pour les rejoindre. Cette forêt n’est pas sure, et encore moins la nuit.

        La jeune fille referma la bouche et renonça de mauvaise grâce à poser un tas de question à Naxo. Même si dans l’éclairage surnaturel de cette forêt son teint cadaverdique était accentué, il ne paraissait plus aussi inquiétant. En revanche, il commençait sérieusement à l’agacer avec cette manie de les prendre pour des débiles et de leur donner des ordres… Mais le pire, c’est qu’elle savait qu’il avait raison.

        Le vampire tourna les talons et s’enfonça dans la forêt. Après une brève hésitation, Aline le suivit. Osaya devint une simple bague sertit d’un éclat d’émeraude à son poignet. Comme pour les suivre, le papillon battit des ailes pour quitter le brin d’herbe ou il était posé. Mais les crocs d’un petit reptile l’empêchèrent de prendre son envol. Le vent bruissa quelques instant dans les feuillages, puis ce fut le silence.


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  • Blablabla =D

     

    Voilà!!

    C'est ici que vous pouvez parlez de tout et de rien, ce qu'il vous passe par la tête, si vous voulez me rendre des com's ou autre...

    FLOOD POWAA!!! LAchez vos com's!!!

     


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  • Chapitre 10

     

        -Je vais à la frontière de Mentis, déclara soudain Natgar.

        Nagalia et Alae tournèrent la tête vers lui. Il faisait nuit et la campagne du Royaume Trilliga était froide en cette période. Mais aucun des trois mercenaires ne s’en souciait. Que pouvait un ennemi aussi insignifiant que le froid contre eux ? C’est pourquoi ils s’étaient assis dans l’obscurité la plus complète sans prendre la peine d’allumer un feu. Nagalia se nourrissant de racines et les deux demi-démons de viande crue cela aurait été plus qu’inutile.

        La luminosité n’était pas non plus un problème car ils étaient tous capable de voir dans le noir.

        Ils avaient quitté la forteresse dès que Nahel avaient fini ses explications et avaient parcouru un nombre impressionnant de kilomètres en quelques heures. Ils réfléchissaient à présent comment terminer rapidement cette mission tout en donnant envi au plus de gens possible de les attaquer. Car ils voulaient bien exécuter les ordres, mais il fallait quand même qu’ils y gagnent quelque chose.

        Chacun était donc perdu dans ses pensées lorsque le jeune homme avait brisé le silence qui s’était abattu sur leur groupe.

        -Pourquoi ? demanda Alae.

        Un crissement métallique agressa ses oreilles sensibles. L’elfe noire venait de dégainer une dague et entrepris de l’affuter.

        -Si l’on s’occupe chacun d’une zone, ça prendra moins de temps et chacun s’occupera des rebelles comme il l’entend.

        Nagalia reposa sa dague.

        - Très bien. Mais ne compter pas sur moi pour aller à la frontière de Faïlsa.

        Elle capta le regard interrogateur de la jeune fille, mais ne répondit pas. Alae haussa les épaules.

        -D’accord, j’irais.

        -Bien.

        Le demi-démon déplia ses grandes ailes noires.

        -Disons ici dans huit jours avec nos proies.

        Il s’envola silencieusement dans la nuit noire. Alae se leva à son tour et dégaina ses épées jumelles.

        -J’espère qu’il y aura beaucoup de rebelles… Mes épées ont soifs de sang. Et moi plus encore.

        Elle disparu à son tour dans l’obscurité. L’elfe noire rengaina sa dague et attendit un moment dans le silence. Peut être que cette mission lui donnerait l’occasion de Les trouver… Non, aucune chance. Ils ne pouvaient pas être des humains. L’elfe disparu. Laissant place à un grand corbeau encore plus noir que la nuit.

        L’oiseau écarta les ailes et s’envola sans un bruit.

        La campagne défilait sous lui. Des forêts, une plaines rocailleuse, des champs cultivés et enfin, un petit hameau. Toutes les lumières étaient éteintes à une heure pareille. Mais le charognard sentait des odeurs de bois brûlé.

        Il survola un enclos ou était parqué quelques vaches somnolentes. Ses contours se brouillèrent et Nagalia atterrie souplement sur le sol en terre. Trois pointes en métal percèrent la peau entre ses phalanges. Quelques gouttes de sang coulèrent.

        D’un pas vif, elle se dirigea vers la première maison en chaume. Rien ne bloquait la porte en bois, elle entra tranquillement.

        Six personnes dormaient à même le sol, recouvert par quelques brins de paille. L’elfe ne fit pourtant pas le moindre bruit en s’approchant d’eux.

        Le spectacle qu’offrait ses six corps recroquevillé les un contres les autre, recouverts de maigres haillons, la peau pâle maculée de crasse, de boue et de suie, était vraiment pitoyable. La Noire se dit qu’elle devrait débarrasser le Royaume de cette vermine qui ne servait qu’à en ternir l’image, mais elle se contint. L’un d’eux, peut être, deviendrait un mage à la cour du roi.

        Aussi, elle s’agenouilla simplement devant celle qu’elle devinait être la mère et posa le tranchant de ses griffes contre la peau fragile.

        Ce léger contacte avec le métal froid réveilla brusquement la femme qui sursauta. Nagalia avait anticipé son geste et maintint la pression de son arme juste assez pour que l’acier entame légèrement la chaire, faisant couler un petit filet le long de son cou.

        -Tttt, susurra l’elfe d’une voix froide. Tu ne voudrais quand même pas faire un mouvement brusque ? Je risquerais de te trancher accidentellement la gorge…

        La paysanne trembla, mais ne bougea plus, n’osant même pas parler.

        -Bien. Debout là dedans, cria-t-elle soudain.

        Les cinq autre se levèrent vivement, mais se figèrent en voyant l’otage. Le père, furieux, crispa les poings, mais ne se jeta pas sur l’intruse. Dommage pensa-t-elle.

        Autre le père, il y avait trois garçon dont le plus vieux devait avoir treize ans et les plus jeunes six. Il y avait une fille aussi, d’une dizaine d’années, bien plus maigre que ses frères, Nagalia en vint  se demander comment il était possible qu’elle soit encore vivante.

        -Excusez-moi de faire ainsi irruption chez vous, mais c’est notre bon roi qui m’envoie.

        En entendant parler du monarque, ils reculèrent effrayé tandis que la femme, toujours couché, se remettait à trembler.

        -Eh oui ! Alors celui qui a le plus grand pouvoir magique va m’accompagner. Sinon…

        Elle appuya un peu plus mes griffes contre la peau sale et le sang se remit à couler.

        -Cette femme mourra.

        Le père s’avança craintivement vers l’elfe. Ou plutôt, fit un pas dans sa direction. Il déclara d’une voix chevrotante :

        -Pe… personne n’a beaucoup de pouvoir… nous ne… nous ne sommes que des paysans…

        La Noire soupira, dépité. Ils avaient tellement peur qu’ils n’osaient pas l’attaquer. C’en était déprimant d’être réduite à discuter avec ses gens si simple d’esprit. Et tellement idiots…

        -Changeons de tactique, proposa-t-elle. J’égorge ta femme et je continuerais avec tes enfants si tu ne te montres pas raisonnable.

        -Non !

        Un instant, elle cru que ce paysan chétif allait lui sauter dessus pour l’étriper, mais il se jeta à genoux :

        -Je vous en supplie… Nous n’avons rien fais de mal. Nous sommes des gens honnête… Nous payons les taxes de notre roi. Nous…

        C’était vraiment pitoyable.

        Sans aucun état d’âme, la Métamorphe appuya soudain fortement ses griffes contre la gorge sans défense de sa victime.

        La femme hurla. Un flot de sang jaillit. Elle tenta de se débattre, mais ne fit que s’enfoncer plus profondément les pointes de métal dans sa chaire. Ses yeux se révulsèrent et elle poussa un dernier râle, étouffé par le sang qui jaillissait de sa bouche.

        Elle était morte.

        Un silence de mort était tombé dans la pauvre masure. Les cinq survivants regardaient le spectacle horrifié. Nagalia se releva tranquillement et les toisa.

        -A qui le tour ? demanda-t-elle d’une voix joyeuse.

        Elle s’avança de quelques pas et les paysans reculèrent tout autant.

        -Vous refusez d’être raisonnable, murmura-t-elle.

        Sa main se tendit comme un serpent noir et attrapa un bras maigrelet. Elle tira vers elle un enfant de huit ans dont les yeux sombres étaient baignés de larmes.

        -Tant pis pour vous. Et tant mieux pour moi.

        De nouveau, ses griffes meurtrières, encore couverte de sang, se posèrent sur une gorge sans défense.

        -Papa ! hurla le garçon terrifié.

        -Allons brave homme, tu ne souhaite quand même pas voir mourir celui-ci.

        -Arrêtez ! S’il vous plait ne faite pas ça !

        Le tranchant de ses lames se promena délicatement sur le cou à la peau sale, traçant un mince sillon sanguinolent. Elle pouvait voir sa jugulaire trembler au rythme affolé de son cœur. Qu’elle délice ce serait de trancher cette artère et de voir cette fontaine de sang couler…

        -Pourquoi ? Je viens demander quelque chose au nom du roi, et tu ne me le donne pas. Il faut bien que vous soyez puni. Et tu remarques que je suis clémente. J’aurai du tous vous tuer dès l’instant ou tu as refusé. Mais je t’offre une seconde chance. Donne-moi celui qui maitrise le mieux son élément ou je tue celui là. Sans aucune hésitation.

        -Papa… murmura le gamin serré contre l’elfe, du sang coulant de son cou.

        Nagalia attendit quelques secondes.

        -C’était ta dernière chance…

        Une fois de plus, ses griffes mordirent la chaire. L’enfant se vida de son sang en quelques secondes. Il s’affaissa dans les bras de la Noire qui le lâcha. Il s’effondra à terre comme un sac.

        L’elfe leva son arme à hauteur de visage et contempla fascinée le liquide vermeil qui goutait le long du métal. Elle ferma les yeux et une petite langue noire vint s’enrouler autour d’une pointe, léchant le fluide vital qui commençait à couler sur sa main.

        Quand elle rouvrit les yeux, ils étaient bien plus rouges.

        -Je crois malheureusement que tu disais la vérité, aucun de vous n’est digne d’aller à la cour du roi. J’aurais aimé m’amuser encore avec vous, mais je crains que le temps me manque.

        L’elfe noire sortie tranquillement de la maison de chaume, laissant au père et à ses trois enfants les cadavres de sa femme et de son fils.

        Les contours de Nagalia se brouillèrent et une hyène à la musculature puissante pris sa place dans la rue sombre. Le charognard se mit en route, courant dans la nuit.

        Elle n’avait pas le temps de passer en revue chaque personne. Il lui fallait des indices, savoir ou chercher… Ou trouver cela ?

        La hyène eu un méchant rire en apercevant soudain des lumières. Une ville se dressait non loin d’ici. L’endroit rêvé pour y exercer ses talents d’assassin.


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  • Chapitre 9

     

        Lara courait. Malgré son souffle rauque, ses poumons en feu, ses muscles crispés, la fatigue qui faisait trembler ses membres, elle courait.

        Elle courait pour sauver sa vie.   

        Mais elle savait qu’elle ne tiendrait plus très longtemps. Comme s’il s’en était aperçu, Naxo se tourna vers elle, sans cesser de courir.

        -On y est presque. C’est ce chêne.

        L’arbre en question était surement le plus vieux de la forêt. Son tronc noueux était énorme. Mais Lara ne savait pas en quoi ce feuillu, certes impressionnant, allait pouvoir les aider à semer le monstre qui les suivait.

        Soudain, quelqu’un s’écroula. Lee n’en pouvait plus. Il n’avait pas récupéré de l’effort qu’il avait du faire pour créer la lance de feu.

        Le vampire s’arrêta brusquement et Aline faillit lui rentrer dedans.

        -Continuez, hurla-t-il aux deux filles qui ne savaient pas trop quoi faire.

        Un cri strident les fit grimacer. Le dragon les avait retrouvés. Naxo releva Lee et ils repartirent dans leur course effrénée.

        Les derniers mètres furent un supplice. Puisant dans leurs dernières forces, ils atteignirent l’arbre hors d’haleine.

        -Qu’est-ce… qu’est-ce qu’on fait maintenant ? souffla Aline en tremblant.

        Naxo ne répondit pas et grimaça en examinant le tronc.

        -Le passage est bloqué dans ce sens. Occupez le dragon pendant que je l’active.

        -Quoi !
        -Mais… comment ?

        -Débrouillez vous !

        Sens plus leur prêter attention, le vampire murmura en suivant l’écorces noueuse du bout des doigts. Une petite étincelle verdâtre apparaissait par moment.

        A cet instant, le dragon apparut au sommet de la bute qu’ils venaient de descendre. Il siffla et une langue fourchue apparut entre ses crocs.

        -Comptez pas sur moi pour faire des grillades, je n’en peut plus, dit Lee dans une pâle tentative d’humour.

        Aucune de ses deux amies de releva la remarque. Elles étaient bien trop terrifiées. Et elles venaient surtout de se rendre compte qu’elles allaient peut être mourir. Ici, dévorées par un dragon.

        Ce n’est qu’à ce moment que Lara en prit vraiment conscience. Elle n’avait pas eu le temps de le réaliser quand les Syv l’avaient attaqué, et tout s’était passé trop vite depuis qu’elle s’était réveillée. Mais maintenant…

        Maintenant elle devait combattre cette chose. Ce monstre qui n’hésiterait pas une seconde à les tuer. Ce n’était qu’un animal affamé. Ou une machine programmer dans un seul but. Détruire. Détruire la vie.

        Maintenant elle réalisait qu’elle allait mourir.

        Son cœur s’affola, sa respiration devint saccadée, son corps se couvrait de sueur, sa peau se hérissait. Mais elle ne bougeait pas. Alors que tous son être lui hurlait de prendre la fuite, de courir sans se retourner, elle ne bougeait pas, gardant les yeux fixé sur la créature.

        -Je… nous… Qu’est ce qu’on fait…

        -J’en sais rien ! hurla Aline. C’est toi qui connait le mieux ton pouvoir ! Tu ne peux rien faire ?

        -Heu… je…

        - Bouge-toi ou on va y rester !

        Qu’est-ce qui la fit réagir ? Sa peur ? L’urgence dans la voix de ses amis ? Ses yeux devinrent soudainement noirs et une brusque rafale de vent fit bruisser les feuilles. Aline soupira de soulagement. Malgré ses efforts, elle avait si peur qu’elle ne contrôlait rien.

        Invisible et impalpable, mais pourtant guidé par une seule volonté, le vent entoura le dragon. Il soulevait feuille, terre, gravier et sable, créant un cercle de poussière autour du monstre. Il se riait des crocs acérés qui tentait de le mordre, déjouait sans peine les griffes tranchant qui voulait le déchiqueter.

        Puis, poussé par Lara, il souffla sur la tête du reptile géant, l’aveuglant de tout ce qu’il avait soulevé sur le sol de la forêt. Le dragon rugit de colère, secouant son énorme tête pour tenter de se dégager de ce vent qui lui charriait tout ces petit débris dans les yeux.

        -Bien joué ! Lança Lee d’un air admiratif devant son amie.

        -Je ne… ne sais pas… combien de temps je vais… tenir, haleta-t-elle.

        Comme si dire ces quelques mots l’avait privé de ses forces, le vent cessa soudain. Un silence de mort s’abattit. Puis le monstre tourna son regard vers les trois adolescents et poussa un grondement terrifiant.

        -Dépêchez-vous, le passage est ouvert !

        Une barrière de lumière se matérialisa soudain devant eux. Surpris, ils se retournèrent pour voir que l’arbre était cerclé par une lumière blanche irisé.

        -Que ce que… commença Lee.

        Il ne finit pas sa phrase. La lumière s’intensifia et… ils disparurent sous les yeux stupéfaits du dragon.


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    Toute petit histoire écrite en quinze minutes chrono

     

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    En entrant dans la salle de bain, je posai mes habits sur un petit tabouret en bois qui trainait dans un coin et m’accoudai à la fenêtre. Le soleil n’était pas encore levé, mais l’aube colorait déjà le ciel  d’une douce lueur rosée. Plus aucune étoile n’illuminait la voute, mais la pleine lune brillait encore dans le ciel sans nuage. Il fera beau aujourd’hui.

    Cette idée m’enchanta et je m’habillai rapidement. Aujourd’hui était un jour de congé, mais j’étais toujours levé avant le soleil. Tout en arrangeant rapidement mes cheveux, je pensais au programme de ma journée. Qu’allais-je donc pouvoir faire ?

    La fenêtre s’ouvrit soudain à la volé et je sursautai. Un vent violent et glacé s’engouffra dans la pièce, me faisant frissonner. Je me dépêchai d’aller la refermer et soupirai en me regardant dans le miroir. Complètement ébouriffé, j’avais une tête à faire peur.

    -Vraiment… Mais qu’est ce qu’il s’est passé…

    Alors que je me passais une nouvelle fois la main dans les cheveux, tentant vainement de remettre mes mèches rebelles en place, je figeai soudain mon geste, n’osant décoller mes yeux du miroir. Quelqu’un se tenait derrière moi… Je me retournai vivement.

    Personne.

    Un froncement de sourcil trahit ma surprise. Je fis une nouvelle fois face au miroir.

    -Je devrais peut être aller me recoucher… Je ne dois pas…

    Je m’interrompis brusquement. L’homme se trouvait de nouveau derrière moi. Je vis son reflet remuer les lèvres, mais aucun son ne parvint à mes oreilles. Je ne me retournai pas et l’homme répéta ce que je supposais être une question. Un long moment passa sans qu’aucun de nous ne bouge. Puis, lentement, je tournai la tête. Il n’y avait personne derrière moi. Vivement, je plantai de nouveau mon regard dans le miroir. L’homme était toujours là… Il finit par soupirer et marmonner une dernière chose avant d’ouvrir la fenêtre, un violent souffle de vent s’engouffra de nouveau dans la pièce et l’homme sauta. Je couru refermer la fenêtre en jeter un coup d’œil dehors. Mais comme je m’y attendais, je ne vis personne.

    Je fus soudain pris de tremblements incontrôlables et portai une main à front. Brûlant ! Je titubais vers le placard ou étaient rangé les médicaments et pris un comprimé contre la fièvre avant de me diriger vers ma chambre pour me recoucher. Le programme s’annonçait très simple : Dormir et oublier au plus vite cette hallucination du à la fièvre. A peine eu-je posé ma tête sur l’oreiller que mes yeux se fermaient.

    Plusieurs heures plus tard, je réussis à ouvrir les paupières. La brusque luminosité m’aveugla. Ce devait être la première fois que je restais au lit aussi tard. Je me sentais en pleine forme, la fièvre était passée et je me demandais un moment ce qui m’était arrivé.

    Les idées bien claires, je décidais de retourner dans la salle de bain pour comprendre ce qu’il s’était passé. En entrant dans la pièce, je jetais un coup d’œil méfiant au miroir. Mais je ne vit que mon propre reflet. Bien sur ! A quoi m’étais-je donc attendu ? A voir de nouveau cet homme étrange ?

    Maintenant que j’y pensais, j’étais incapable de me rappeler de ses traits. Je crois qu’il avait des cheveux noirs, ou du moins d’une couleur foncé, mi-long. Il était grand aussi. Mais à part ça… peut-être avait-il des habits sombres…

    Je secouais vivement la tête pour chasser ces pensées. A quoi bon tenter de se rappeler d’une hallucination ?

    Après un dernier haussement d’épaule en direction de la glace, je sortis de la salle de bain. La journée passa vite et aucun souvenir de cet incident ne vient troubler mes pensées.

    Le soir venu, en pyjama, je m’apprêtai à sortir de la salle de bain, toute idée étrange à propos de cette pièce bannie de mon esprit, lorsque la fenêtre s’ouvrit à la volé. Je me hâtai d’aller la refermer pour me soustraire à cet air glacial qui avait envahi la pièce. Inconsciemment, je jetai un bref coup d’œil au miroir. Et me figeai.

    L’homme se tenait à  nouveau derrière moi. Il s’inclina, comme pour me saluer et prit la parole. Tout comme ce matin, seules ses lèvres remuèrent.

    Je ne me retournai pas. A quoi bon ? Il n’y avait personne, j’en étais persuadé. Mais je demeurais incapable à expliquer pourquoi un homme se tenait derrière mon reflet, de l’autre côté du miroir…

    Sans plus accorder d’attention à cette personne sortit d’un sombre recoin de mon imagination, je quittais la pièce. Fixant toujours la glace du coin de l’œil, je le vis me suivre. Mais évidement, personne ne quitta la salle de bain en même temps que moi.

    Curieusement, je passais une bonne nuit. Je dormis d’un sommeil de plomb qu’aucun rêve ne vint troubler. Mais à l’aube, lorsque je me réveillais, je sentis un étrange sentiment de danger. Ainsi qu’un gout de sang dans ma bouche dont je ne parvins pas à me débarrassé.

     

    Pourtant, en entrant dans la salle de bain, mes habit sous le bras, personne ne m’attendait de l’autre côté du miroir. Déjà levé, le soleil éclairait la petite pièce et je me trouvais bien pâle sous ses rayons orangés. J’espérais ne pas être tombé malade ! Je remarquai également deux petits points dans mon cou. Une piqure d’insecte surement…

     

    Une nouvelle journée passa. Longue, monotone… Le soir venu, je me pris à soupirer de soulagement. Rien de tel que de rentrer chez soi !

     

    Le soleil venait de se coucher lorsque j’entrais dans la salle de bain. Bizarrement, cette pièce à laquelle je n’avais jamais vraiment prêté attention me paraissait soudain très importante. Et c’est en me retrouvant face au miroir que je compris. L’homme était là.

     

    Cela me surprit beaucoup moins que le fait qu’il ne se soit pas montrer ce matin. Je n’étais pas sur d’apprécier le fait que je sois déjà habituer à la présence de cette hallucination de l’autre côté du miroir… Je l’ignorai royalement, bien qu’il tente encore de me dire quelque chose.

     

    Je ne jetai pas le moindre regard en arrière en quittant la pièce. Bien qu’il soit encore tôt, j’étais exténué et me dépêcha d’aller dormir. En me glissant sous la couverture, je sentis un insecte me piquer. Surement le même qu’hier soir… Mais je n’eu pas la force de le chasser.

     

    Alors que je m’endormais, je pris soudain conscience que je ne me réveillerais pas. Très faiblement, je tentais de me débattre, l’insecte toujours posé sur mon cou buvant mon sang. Mes yeux se fermaient, je partais pour le pays des songes. Un voyage sans retour. De l’autre côté du miroir.

     


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  • Chapitre 8

     

        Lara ouvrit péniblement les yeux. Elle avait l’impression qu’on forait une ligne de métro sous son crane. Elle tenta de se lever, mais ses jambes ne lui obéissaient plus. La migraine terrible qui lui enserrait les tempes l’empêchait de réfléchir.

        -T’es enfin réveillé, s’exclama une voix.

        -Aïe, ne cris pas. Qu’est ce qui c’est passé ?

        Elle allait un peu mieux maintenant et analysa son environnement. Adossé contre un arbre, Ils devaient se trouver dans la forêt bordant la ville. Tout lui paraissait relativement normal. Excepter le fait qu’elle se soit fait attaquer par des espèces de chat/ reptile/ humain. Et justement, sa blessure. Lara se regarda sous toutes les coutures, mais mise à part son pull déchiré et taché de sang, elle était indemne.

        -Tu as de la chance. Les griffes des Syv sont en général empoisonnées. Mais là, rien. En faite, tu as vraiment eu de la chance, parce que, bien que je sois un incantateur, je maitrise un peu le cinquième élément. Sinon, tu serais morte…

        -Hein ? parvint à articuler la jeune fille complètement perdu.

        -Je sais que toute les vérités ne sont pas bonne à entendre, mais vu que tu es tiré d’affaire, je ne vois pas pourquoi je ne te dirais pas ce qui à faillit se passer. Faudra que tu fasses attention la prochaine fois. Les Syv sont rapide.

        -Hein ?
        -Quoi hein ?  Avoue que tu ne t’y attendais pas. Sinon tu n’auras pas eu le ventre transpercé. C’était pas beau à voir d’ailleurs. Evite de te faire trop souvent coupé en morceau. Je suis un vampire quand même.

        -Hein ?

        Lara s’était bloquée sur ce seul mot. Elle ne comprenait absolument rien à ce que lui racontait le vampire. Son mal de tête n’était pas pour arranger les choses.

        -Ben oui. Je n’aime pas trop le sang humain, mais les Portes sont affreuse. J’ai vraiment faim là. Je ne te cache pas que j’aurais préféré manger plutôt que te soigner, mais je ne crois pas que Tyna me l’aurait pardonné… Tes amis non plus d’ailleurs. Je crois bien qu’Aline m’aurait étripé.

        -Hein ?

        Naxo sembla enfin remarquer que quelque chose n’allait pas.

        -En faite, ça va ?

        -Hein ?

        -Hm… tu pourrais me dire autre chose ? Du genre oui ça va ou non ça ne va pas ?

        -Je… quoi ?

        Le vampire se gratta la tête. Une branche craqua ce qui l’empêcha de tenter autre chose. Lee et Aline arrivaient. Bien que dans une sorte d’état second, Lara remarqua que Aline portait une curieuse armure qui s’emblait faite de pierres et que les mains de Lee étaient en feu. En arrivant à leur hauteur, ils marmonnèrent quelque chose et l’armure d’Aline tomba en poussière tandis que le feu de Lee s’éteignait.

        - Alors ? demanda brusquement Naxo

        -Rien, répondit Lee. Absolument personne. Tu avais raison…

        -Pas d’oiseau, pas d’insecte. Même les fleurs étaient encore fermées.

        -Vous me croyez maintenant ?

        -Oui, répondirent sans hésitation les deux amis.

        -Qu’est-ce qu’il se passe ?

        -Lara ! Tu vas mieux ?

        -Aïe ! Arrêtez de crier !

        Naxo entraina les deux jeunes un peu à l’écart sans que Lara ne tente de les suivre.

        -Je ne sais pas si les griffes étaient vraiment empoisonné, mais elle n’à pas l’air d’aller bien… A moins qu’elle ne comprenne absolument rien à ce qui se passe… Je ne sais pas, mais mieux vaudrait ne pas trainer. Via pourrait nous envoyer autre chose que des Syv en guise d’accueil.

        Aline se mordit la lèvre, une sorte de tique lorsqu’elle réfléchissait.

        -Nous savons que tu disais la vérité. Mais je n’arrive toujours pas à me décider…

        -Moi non plus… Quitter la Terre, craindre à chaque instants pour notre vie…Je ne sais pas…

        -Et cette Via semble être très dangereuse…

        -Ce n’est pas peu dire, marmonna Naxo. Mais il faut absolument partir. Tant que Tyna ne vous aura pas devant elle, elle ne lèvera pas le sort. Alors, si vous ne partez pas pour Alona, partez pour la Terre.

        -C’est affreux de manipuler les gens comme ça, gémit Aline.

        -Et Lara, s’inquiéta soudain Lee. Il faut la mettre au courant.

        Ils se retournèrent tous les trois vers la jeune fille, toujours assise au pied de l’arbre.

        - On n’a pas le temps.

        -Non, contra Aline. Cette décision doit aussi être la sienne.

        -Elle finira par se ranger de votre avis mais nous aura fait perdre trop de temps. Partons.

        -Mais… tenta la jeune fille.

        -A chaque secondes que nous passons ici, le piège se referme un peu plus sur nous, répliqua le vampire en allant chercher Lara. Venez.

        Les adolescent se crispèrent, mais le suivirent sans répliquer.

        Enfermé dans un silence songeur, Naxo releva Lara et la jeune fille le suivit comme un automate. Le vent bruissa dans le feuillage. Non loin, un ruisseau murmurait doucement. Un rouge-gorge poussa un trille joyeux.

        -Attention ! hurla soudain Naxo en plaquant Lee et Aline à terre.

        Le rouge gorge s’envola à tire d’aile. Un éclair déchira le ciel brusquement devenu noir. Un bruit assourdissant l’accompagna.

        Aline se releva en tremblant. La foudre s’était abattu la ou elle se tenait un instant plus tôt.

        Le vampire jura en contemplant le trou noirci. De nouveau, son arme étrange apparut dans ses mains.

        L’éclair semblait avoir sortit Lara de sa torpeur.

        -Mais qu’est ce qu’il s’est passé pendant que j’étais inconsciente, s’énerva-t-elle.

        Naxo lui fit signe de se taire et elle obéit sagement, repensant à l’attaque des Syv. A sa grande stupéfaction, une sorte d’armure de pierre la recouvrit. Surprise par le poids, elle faillit tomber.

        -Désolé, souffla Aline, mais je n’aimerais pas que tu te fasses de nouveau blesser.

        Elle avait revêtu une armure semblable à la sienne.

        -Comment tu fais ça !

        Son amie lui sourit :

        -J’ai appris…

        -Et toi, tu contrôle l’air. Je crois qu’il faudra que tu t’en serves.

        Lara se tourna stupéfaite vers Lee, des flammes bleues courants sur ses mains et ses avant bras.

        -Mais… comment, bégaya-t-elle.

        -Taisez-vous, leur dit soudain le vampire qui semblait tendu.

        De nouveau, le silence.

        Bien plus pesant qu’il ne l’avait été jusqu’à présent.

        Quelque part sur Terre, dans une petite forêt bordant une ville déserte, un vampire et trois hybrides attendent.

        Douloureusement conscients qu’ils vont peut être mourir.

        Mais ils restent et attendent.

        Ils n’ont pas le choix.

        Et soudain, quelque chose d’étrange se produisit, l’air se déchira.

        Il n’y avait pas d’autre mot, d’autre image.

        Comme si une force inconnue avait déchiré la fragile membrane qui protège notre monde. Une peau protectrice dont personne n’avait conscience. Dont personne n’aurait put soupçonner l’existence, mais qui avait toujours été là, nous isolant de toute menace.

        C’est à cela que pensait Lara en voyant quelque chose franchir la brèche.

        Quelque chose mesurant au moins deux mètres de haut et surement six de long. Quelque chose couvert d’écailles orangé. Quelque chose qui avançait en ondulant sur ses courtes, mais puissantes, pattes. Quelque chose qui avait la tête entouré par une crinière de poils rouge. Quelque chose avec deux grands yeux noir fendu par une pupille vermeille. Quelque chose qui pointait sa gueule pleine de crocs vers eux.

        Ce quelque chose ressemblait vraiment aux dragons asiatiques.

        Naxo pris soudain la parole :

        -Et bien, si je m’attendais à ça… Transmettez mes meilleures salutations à votre maître. J’aurai aimé le faire moi-même mais…

        Il fit disparaitre son épée double.

        -Je ne crois pas pouvoir affronter un de ses dragons. On fonce ! hurla-t-il à l’intention des trois adolescents qui regardait bouche bée ce qui venait d’apparaitre.

        Il se détourna et saisit Aline par le bras tandis que Lee et Lara courait à sa suite. Bien que surprise, la maitresse de la Terre fit disparaitre ses armure, leur permettant d’aller plus vite et Lee éteignit les flammes.

        -Qu’est ce qu’on fait, haleta Lara.

        -On va à la Porte. En espérant qu’il ne nous rattrape pas…

        Une course folle s’engagea. Sur un terrain découvert, ils n’auraient eu aucune chance, mais dans cette forêt, le dragon perdait un temps fou à tenter de ses faufiler entre les arbres alors que les quatre autres slalomaient avec agilité entre les troncs.

        Ils couraient pour leur vie, douloureusement conscient qu’ils n’avaient que très peu de chance d’en réchapper.


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  • Chapitre 7

     

       Nahel s’arrêta devant une table d’ambre finement sculpté sur laquelle reposait une statuette de granite noire, haute d’une vingtaine de centimètre, représentant un cavalier sur son cheval. La sculpture paraissait vivante. Les moindres détails avaient été reproduits. Le roi regarda la statue.

        Puis il soupira. Il avait réfléchit, examiné toutes les possibilités qui s’offraient à lui. Bien peu en fait. Et il n’avait pas le choix. Il devait appeler celle à qui il devrait donner son âme s’il échouait à capturer Tyna. Il ne lui restait que quelques années pour y parvenir. Alors que pour l’instant, il était contraint à se mettre sur la défensive…

        Il lui fallait retourner la situation. Et mener la danse. Sa décision était prise.

        Il poussa soudain un sifflement strident. Une étrange créature apparut alors.

        De longs cheveux noirs encadraient un visage fin ou une fourrure blanche poussait en abondance. Ses yeux rouges, sans pupilles tranchaient avec cette pâleur. Ses lèvres noires étaient si fines qu’elles semblaient inexistantes. Elles se relevaient en un rictus inhumain qui laissait apparaitre deux crocs dorés. De petite taille elle était d’une maigreur squelettique et même sa fourrure ne parvenait pas à faire disparaitre ses os saillants. La créature n’avait pas de bras, mais deux ailes de chauve-souris jaunâtres qui partaient de ses épaules et se terminaient par trois griffes acérées. Elle se dépla4ait sur deux pattes reptiliennes terminées par des griffes noires qui grinçaient sur le sol en marbre.

        Via, démone du septième monde apparut.

        -Vous m’avez appelé maître ? interrogea-t-elle d’une voix rauque.

        -Shihi à attaqué un espion envoyé au Royaume des Glaces. Il devait m’apporter des informations capitales. Cette naïade l’a transformé en statuette de granite. J’exige que tu lui rendes sa forme originelle !

        -Bien maître, j’entends et j’obéis, répondit-elle d’un ton sarcastique.

        La démone se plaça devant la statuette et la regarda sous tous les angles.

        -Maître, demanda-t-elle, pourrais-je descendre la statue ? Votre table risque de s’abimer.

        -Oui, vas-y et dépêche toi.

        -J’entends et j’obéis.

        Via déposa délicatement la statuette sur le sol de marbre blanc. Elle leva les ailes et fit cliqueter ses griffes.

        - Na erad ragznio nio juga. Mivaia.

        Dix secondes s’écoulèrent. Rien.

        -Alors, s’impatienta Nahel.

        -Cette naïade à de grand pourvoir… Mais il doit être possible de contourner ce sort. Umrunio na legad meyi.

        Cette fois-ci, la statuette trembla.

        - Enfin, jubila le roi.

        A peine eut-il fini sa phrase que la statue se brisa.

        -Raaah ! Qu’as-tu dis ?

        -J’ai dis : Umrunio na legad meyi, répondit Via serviable.

        -Ce qui veut dire ?

        - Brise ta prison de pierre.

        -Et avant ?

        - Reprends ta forme première.

        -Donc il y avait quelque chose dans la statue, marmonna le souverain en ramassant les morceaux. Répare moi ça.

        -Oui maître. Vaï etoaia.

        Les morceaux se récolèrent d’eux même et a statuette repris sa place  sur la table, exactement semblable à celle qu’elle était il y a quelques secondes. A la différence près que la pierre n’était plus du granite. Les magnifiques reflets bleutés contrastaient étrangement avec la table d’ambre. Un saphir sculpté représentant un cavalier sur son cheval semblait les toiser.

        -Via ! Que signifie ceci ? demanda Nahel  d’une voix froide.

        -Je… maître… je… c’est que…

        -C’est que tu es incapable de contrer les sort d’une naïade !

        -Maître, c’est la Naïade.

        -Les naïades ont des grands pouvoirs, certes, Shihi est très douée, mais pas au point de contré une démone de Saën !

        -Maî-maître, ce- c’est une naï-naïade de Saën, balbutia Via devant la fureur de son maître.

        La fureur de Nahel s’évanouie d’un coup, laissant place à un autre sentiment tout aussi violent, l’effroi. Soudain livide, il se laissa tomber sur un fauteuil, au milieu de des coussins de soie coloré.

        -Tu en es sur, parvint-il enfin à murmurer.

        La démone ferma ses yeux rouges et répondit, une absence totale de sentiment dans sa voix éraillé :

        -Certaine. Le sort qu’elle a utilisé demande une maitrise parfaite de la terre et du cinquième élément. Nous savions déjà que Shihi est de Terre. Mais maitriser ainsi le cinquième élément n’est a la porté de tous. A part les mages, il n’y aurait que les druides ou les sorciers pour les égaler. Que Shihi soit une sorcière me semble très peu probable car elle ne pourra jamais maitriser un esprit. Une druide ? J’en doute car elle nous a souvent prouvé qu’elle maitrise les quatre éléments. Nous étions donc persuadé qu’elle était une Shaman. Mais voici qu’elle transforme l’essence même d’un humain et fait de lui une pierre. Je ne vois que les mages pour réussir un exploit pareil. Mais pas n’importe qu’elle mage non plus. Les lieurs n’ont pas une telle puissance pas plus que les guérisseurs. Je ne vois qu’un haut mage. Et un haut mage ayant ce niveau est forcément un mage de Saën.

        Via rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de son maitre.

        -La partie ce complique. Shihi est capable de me tenir tête et il n’y a plus de haut mage dans le royaume.

        Nahel soutint le regard sanglant de la démone et serra les poings.

        -Je le sais bien ! J’ai envoyé des messagers jusque dans les petits hameaux à la frontière en espérant trouver dans enfants assez puissant pour en faire des Haut Mages. Rien ! Le peuple à trop peur de moi. Personne ne va parler si son fils est doué avec son élément. Les parents se tairont de peur que mes soldats ne le leur enlèvent. Ils ne comprennent donc pas que la survit du Royaume dépend de leur participation ?

        Le roi se leva et abattit avec rage ses poings sur la table d’ambre, faisant trembler la statuette. Un silence pesant tomba dans la pièce.

        -Très bien, repris le jeune homme d’une voix plus calme, ils refusent de coopérer ? Alors ils ne vont plus avoir le choix.

        Il ferma les yeux et un oiseau ressemblant à un aigle entièrement noir apparut dans la pièce. Nahel était un invocateur. Avant qu’il ne devienne le roi haït par son peuple, il avait parcouru la campagne de son Royaume et s’était lié avec plusieurs animaux. Le rapace qui venait de faire son apparition était un jarmet découvert lors d’une chasse. Ces oiseaux étant rapides et dangereux, il n’avait pas hésité à l’enchainer grâce aux Mots Interdits. Depuis, le jarmet lui vouait une fidélité que rien, hormis la mort, ne pouvait rompre.

        -Va me chercher Natgar, Nagalia et Alae, lança le souverain au rapace.

        Celui-ci disparut à tire d’aile dans le couloir. Nahel reporta son attention sur Via. La démone le regardait avec une lueur indéfinissable dans les yeux.

        -Le peuple me craint… Sans aucune raison. Maintenant, j’ai besoin de lui et, muré dans sa terreur, il se cache… Je vais donc lui donner une bonne raison d’avoir peur.

        La porte s’ouvrit à cet instant, laissant place à un étrange jeune homme. Ses cheveux vert sombre tourbillonnaient en mèches folles autour de son visage à la peau d’albâtre. Ses yeux dorés aux pupilles verticales fixaient Nahel d’un air sarcastique. Il semblait enveloppé d’une cape noire, curieusement luisante. Soudain, l’étoffe ondula et le jeune homme écarta deux longues ailes de chauve-souris. Torse nu, il dévoilait une musculature puissante. Son pantalon de toile grise était resserré au niveau des chevilles par des lanières de cuire noir, laissant voir ses pieds, qui ressemblait plus à des serres d’oiseau, pourvu de trois griffes onyx.

        Cette apparence pour le moins étrange s’expliquait par le simple fait qu’il était un hybride. Il mélange contre nature d’un démon et d’une femme. Il n’avait jamais cherché à maitriser les pulsions meurtrières qui pouvaient lui faire perdre tous contrôle. Plus que tous, il aimait le sang, la souffrance et la mort. Peut être pour se venger de ce que lui avait fait subir les humains durant les premières années de sa vie…

        Quoi qu’il en soit, ce n’était pas par crainte qu’il avait rejoins le nouveau souverain, mais parce qu’il se disait que quelqu’un ayant rué son propre père pour le pouvoir lui promettrait de quoi satisfaire sa soif de sang.

        Nahel le salua d’un mouvement sec de la tête. Il n’aimait pas Natgar, et c’était parfaitement réciproque. Mais ils étaient forcés de coopérer.

        -Que veux-tu cette fois ? demanda sans plus de manière le jeune homme qui ne semblait du tout impressionné de se retrouver devant l’homme le plus détesté de tous le Royaume. Torturer une pauvre bergère qui a oublié de te donné une partie de son maigre troupeau ? A moins que je ne doive tuer dans d’atroces souffrances le forgeron qui t’as vendu des lames de moindre qualité ?

        Nahel grogna mais ne répliqua pas. Il savait qu’il n’avait aucune chance face à ce demi-démon dont l’intelligence aussi redoutable que sa force. Que se soit un combat d’épée ou verbal, il avait le dessus, ce qui agaçait prodigieusement le jeune monarque. Mais Natgar était un élément clé de sa garde. Et le jeune homme profitait pleinement de tous les avantages que lui procurait une telle position.

        -Alors, relança Natgar, que peux satisfaire ta soif de sang et de pouvoir aujourd’hui ?

        La porte s’ouvrit une nouvelle fois, ce qui ôta au roi la possibilité de répondre, laissant le passage  au jarmet et à deux jeunes femmes qui pas plus que le demi démon ne semblaient intimidées.

        La première le toisait de sa grande taille. Deux longues oreilles effilées pointaient hors de ses longs cheveux d’un blanc terne qui encadraient un visage fin aux traits durs. Ses yeux en amande avaient braqué leurs iris rouges sur le roi. Son corps fin à la peau noire cendrée était vêtu d’une armure faite en écailles bleu nuit aux reflets irisées. La poignée élimée d’un sabre dépassait de ses épaules. Deux dagues pendaient à sa ceinture et, entre ses doigts, avait poussé trois lames d’un acier noir, longues d’une dizaine de centimètres.

        Nagalia ne maitrisait pas seulement toute sorte d’arme avec une adresse diabolique, elle était une arme. Métamorphe, elle pouvait modifier son corps selon ses désirs. Hyène, renard ou corbeau était ses formes préféré, mais d’élément terre, elle pouvait greffer des parties métallique dans son propre corps. Inutile de préciser qu’elle était extrêmement dangereuse… Et impitoyable.

        La deuxième semblait vraiment frêle à côté de l’imposante elfe noire. De petite taille, elle avait un joli visage que la chevelure or, coiffée d’une multitude de petites tresses mettait en valeur. Ses yeux d’un orange très pâle contrastaient avec sa peau halée. Des tatouages d’un blanc crème couraient sur son corps, représentants des flammes. Elle ne s’encombrait pas d’armure. Vêtue simplement d’une brassière et d’une sorte de pagne en tissu très fin, elle accrochait ses deux épées courtes dans son dos au moyen d’un harnais en cuir.

        Alae ne craignait rien ni personne. Bien que son apparence ne la trahisse pas, elle était comme Natgar, le fruit d’une passion défendu entre un humain et une succube. Sa mère lui avait légué sa beauté démoniaque et sa maîtrise du feu. Son père, une apparence humaine et sa science des armes. Comment en était-elle venue à  travailler aux côtés de Nahel ? Personne ne le savait car la jeune femme gardait jalousement ses secrets.

        Nahel les salua courtoisement et Natgar leur lança un regard ironique. Si Alae s’inclina sèchement, Nagalia ne quitta pas le roi des yeux. A eux quatre dans la même pièce, la tension était palpable. Car chacun d’entre eux était dangereux. Extrêmement dangereux. Et si Nahel était officiellement leur supérieur à qui ils devaient obéir sous peine de mort, les trois autres auraient pu le tuer sans problème et partir tranquillement sans que personne n’ai la moindre chance de les rattraper.

        Aussi le jeune monarque faisait  bien attention à ce qu’il leur demandait. Mais connaissant le côté sadique de ses meilleurs soldats, il ne se faisait pas trop de soucis quand à la mission qu’il allait leur confier.

        -Vous connaissez tous Shihi, commençait-il, Cette naïade est redoutable et il est plus que probable qu’elle soit une mage de Saën. Vous savez également que j’ai envoyé des messagers dans tous les villages pour que les enfants dont les pouvoirs seraient assez grands me soient emmenés. Personne n’a répondu. Et aujourd’hui, il me faut plus de puissance pour pouvoir tenir tête à Tyna. Je vous demande donc de me ramener tous ceux qui auraient un assez grand pouvoir.

        Le roi fit une pose et regarda chacun de ses guerriers.

        -Tuez ceux qui tentent de s’interposer.

        Natgar sourit, faisant dépasser ses dents trop longues. Nagalia  passa une langue aussi noire que sa peau sur ses lèvres. Alae dégaina ses épée jumelle, une lueur démoniaque dans ses yeux clair.

        -Comptez sur nous, répondirent-ils tous les trois.

        -Surtout en se qui concerne les mise à mort… ajouta le demi-démon


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  • Chapitre 6

     

        Aline se laissa tomber dans les feuilles mortes, retenant ses larmes à grande peine.

        -Qu’est-ce qu’on va devenir, murmura-t-elle.

        Lee regarda Naxo s’éloigner. Il ne savait que répondre à son amie. Lui aussi aurait bien voulu le savoir.

        -Qu’est ce qui nous prouve qu’il n’a pas mentit, s’exclama-t-il soudain.

        Aline sursauta et le regarda sans comprendre.

        -Quand tu es arrivé, on discutait de nos pouvoirs. Il a pu entendre quelque chose… On a vu personne, mais ils sont peut être tous simplement en train de dormir.

        -Je ne sais pas… Peut être, mais… Est-ce qu’on serait vraiment en sécurité sur terre ?

        - Lara a découvert son pouvoir à onze ans et moi a treize ans… Il ne nous est jamais rien arrivé. Ce n’est que lorsque ce vampire est arrivé que l’on s’est fait attaquer.

        -Le jour où j’ai découvert mon élément…

        -Tu penses qu’ils auraient attendu ce moment là pour venir nous chercher ?

        Aline acquiesça lentement et Lee se dit qu’elle n’avait peut être pas tors… Mais il voulait quand même savoir si tout le monde était bien… ailleurs. Car même s’ils avaient été témoin de phénomènes qui avaient fait s’écrouler leurs certitudes, que quelqu’un puisse faire disparaitre toute la population terrestre lui paraissait quand même un peu gros…

     Le jeune homme se leva, un peu chancelant.

        -Ça va aller, s’inquiéta son amie.

        -Je crois. Je suis juste un peu fatigué.

      La jeune fille tourna la tête vers Lara.

        -Tu crois qu’on peut la laisser la ? Je veux dire, avec Naxo ? Je n’ai pas confiance, il est dangereux.

        Lee haussa les épaules.

        -S’il avait voulu la tuer, qu’on soit là ou pas ne change pas grand-chose… Et puis, il l’a quand même soigné.

        -Tu as raison… Viens.

        -Stop !

        Les deux adolescents se retournèrent pour faire face au vampire.

        -Et pourquoi ? demanda Lee.

        -Parce que d’autres créatures que les Syv pourrait roder dans la ville. Et je ne pense pas que vous teniez à faire leur connaissance.

        Aline se mordit la lèvre.

        -Désolé, mais nous ne te croyons pas. Il nous faut une preuve que nos parents sont bien… ailleurs. Sinon, nous ne te suivrons pas.

        -Mais pourquoi est-ce que vous êtes si difficiles, s’énerva-t-il. Très bien, venez voir.

        Aucun des deux ne bougea.

        -Il faut bien que vous appreniez à vous protéger. Et je ne peux pas vous accompagner, votre amie est toujours inconsciente.

        Il les regarda un instant avant de poursuivre :

        -Et-ce-que vous arrivez à contrôler volontairement votre élément ?

        Les mains de Lee s’enflammèrent. Et le vampire sembla se radoucir. Puis il se tourna vers Aline.

        -Et toi, demanda-t-il.

        La jeune baissa les yeux, ne supportant pas ce regard.

        -Cela ne fait même pas une heure que j’ai su que je pouvais aussi contrôler un élément…

        -Essaie de soulever cette pierre, demanda Naxo en lui désignant un gros caillou.

        Aline se concentra et, se rappelant de ce que lui disait ses amis par rapport à leur pouvoir, imagina la pierre se soulever doucement puis flotter dans les airs.

        Il ne se passa rien. Naxo rigola. Un rire un peu inquiétant.

        -Tant que vous ne saurez pas maitriser vos pouvoirs, je ne vous perdrez pas de vue. Ce n’est pas la peine de…

        Il ne pu continuer. La pierre venait de s’arracher du sol et, guidée par Aline, elle percuta le vampire avec la force d’un boulet de canon, l’envoyant valser un peu plus loin. La pierre se reposa sagement à sa place. Naxo se releva en grimaçant et se tenant les côtes. Lee la regardait incrédule et la jeune fille se régalait de la grimace de douleur du vampire.

        Mais contre toute attente, il repartit dans son fou rire qui semblait plus sincère. Plus humain. Aline eu un pâle sourire.

        -C’est bon, je n’ai rien dit. Je crois que vous serez capable de vous défendre. Mais ne jouez pas les héros.

        Naxo chercha quelque chose dans sa besace. Il en ressortit deux dagues. Sans ornement, la garde simplement enroulé dans une bande de cuir, c’était immanquablement la lame qui attirait l’attention. Le métal dont elles étaient constituées semblait ondoyer. A chaque mouvement, d’étranges arabesques se formaient, puis disparaissaient.

        -Tenez.

        Méfiants, Lee et Aline prirent chacun le manche d’une arme. Dès que leurs doigts touchèrent la garde, la lame changea de couleur. Celle que tenait le jeune homme se para de magnifiques nuances rouge et jaune, tandis que celle de la jeune fille dessinaient des spirales brunes et vertes.

        -Qu’est-ce que c’est ?

        -Des lames vampires. Elles se nourrissent des particules élémentaires contenues dans le sang. Elles ne peuvent appartenir qu’à celui qui les nourrit. Quand elles ont mangé, elles prennent la forme la plus adapté à celui qui les contrôle. Selon votre niveau de maitrise de votre élément, elles sont capables de garder cette forme plus ou moins longtemps. Lorsqu’elles dorment, comment maintenant, leur lame indique l’élément de celui qui les tient : gris argent pour l’air, rouge jaune pour le feu, bleu pour l’eau et brun ou vert pour la terre. Mais elles ne permettent pas de connaitre l’esprit d’un humain.

        Les adolescents restèrent un instant fasciné par les reflets mouvants des armes. Naxo repris la parole :

        - Une fois que vous les aurez nourris, ces armes ne vivrons plus que pour vous jusqu’à votre mort.

        -Mais… Comment fait-on pour les nourrir ? demanda Aline, craignant un peu  la réponse.

        -Il suffit de vous entailler avec et de laisser un peu de sang couler sur la lame.

        La jeune fille regarda un peu dégouté l’arme qu’elle tenait. Elle comprenait mieux leur nom ‘’lame vampire ‘’

        -Je ne vois pas trop à quoi elles nous serviraient, intervint Lee. Personne ne nous a jamais appris à se battre avec une dague, une épée, ou tout autre arme de se genre.

        Naxo haussa les épaules en soupirant.

        -Gardez les quand même au cas où. Je pense que vous serez très content de les avoir dans pas longtemps… Allez-y, vous verrez que je dis vrai.

        Tout les trois d’observèrent encore un instant, tachant de deviner ce que pensait l’autre, avant qu’Aline ne prenne son ami par le bras et ne le force à la suivre. Ils retournèrent dans la ville, inquiet.

        Personne.

        Aucun passant sur les trottoirs, aucune voiture au carrefour, pas même un oiseau… Les magasins étaient tous fermés et, même en tendant l’oreille, ils ne parvenaient pas à entendre le bruit d’une quelconque circulation.

        -Nous somme seuls, murmura Aline…

        A la lisière de la forêt, les deux amis contemplaient cette ville qu’ils connaissaient si bien. Tellement de souvenir les rattachaient à cet endroit. Des moments de joies, de peine, de surprise… Mais pourtant… Voir ces bâtiments, ces routes, ces parcs sans vie ne leur rappelaient rien. Ils ne connaissaient pas cette ville qui s’étalait devant leurs yeux. Rien ne les rattachait à cet endroit mort.

        -Somme-nous vraiment chez nous ? murmura Lee traduisant les pensées de son amie.

        La jeune fille ne répondit pas et regarda la dague qu’elle tenait toujours. Les arabesques mouvantes sur la lame la fascinaient. Brun et vert, la terre, son élément…

        -Ne te sens-tu pas différent depuis que tu as découvert ton élément ? demanda-t-elle sans quitter l’arme des yeux. Ne te sens-tu pas plus fort depuis que tu maitrise le feu ? Te sens-tu toujours… humain ?

        -Aline…

        -Ce matin, il y a une éternité j’ai l’impression, quand ces dalles me sont tombées dessus, j’ai sentit une force incroyable naitre en moi. J’étais enivrée par cette puissance, mais j’étais aussi terrifié. Est-ce normal d’avoir ce pouvoir ? Les hommes ont-ils le droit de maitriser ainsi la nature ?

        -Mais qu’est ce que tu raconte enfin ?

        -Avant, je vous enviais, Lara et toi, pour cette puissance dont je ne savais rien. J’étais tellement jalouse d’être différente de vous… Différente… C’est ce que je n’avais pas compris…

        Aline n’avait toujours pas détaché son regard de la dague.

        -C’est vous qui étiez différent. Cette malédiction dont parlait Lara à chaque fois que j’évoquais avec envie son pouvoir, cette malédiction que je n’avais jamais comprise… elle m’a rattrapé…

        L’arme tomba avec un bruit sourd, mais la jeune fille ne releva pas la tête.

        -Je ne me sens plus humaine… Nous avons vu des choses que nous n’aurions jamais du voir, ni même imaginer… Quoi qu’il puisse se passer maintenant, nous ne seront plus jamais les mêmes…

        Elle tourna enfin son regard vers ami qui avait attendu qu’elle prenne conscience de la réalité. Depuis qu’il avait découvert se pouvoir, il avait fini par accepter qu’il serait toujours différent des autres. Mais il lui avait fallu du temps pour l’accepter. Son amie l’avait réalisé avec une étonnante rapidité.

        Lorsque leurs regards se croisèrent, ils l’avaient tous les deux décidé. Ils n’étaient plus des humains normaux, mais le pouvoir maudit qui les avaient changés leur donnait également de la force. Avec cette force, ils espéraient oublier les jours à venir et revenir dans la ville qu’ils connaissaient, loin des complots d’un autre monde.

        Aline ramassa la dague et demanda :

        -Nous n’avons pas le choix, n’est-ce pas ?

        -Je ne pense pas…

        Elle acquiesça en silence et s’entailla le doigt imitée par Lee. Une goutte de sang tomba sur lame et disparut aussitôt, comme absorbée.

        -Nous ne pouvons plus reculer.

        C’était une promesse. Ils reviendraient ici, tout les trois. Qu’importe ce qu’il leur faudrait traverser.  


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  • G- Fond d'écran

    Essaie de colo en enlevant les traits. Vous en pensez quoi? (ciquez sur l'image pour agrandir)


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  • D-Dessin Nagalia


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  • Chapitre 5

     

        Nahel monta rapidement l’escalier. Il dépassa quelques portes avant de s’arrêter devant l’une d’elle. Il entra dans la pièce sans frapper, faisant sursauter l’homme qui s’y trouvait.

        -Sir, s’exclama celui-ci. J’ai des nouvelle de votre espion qui…

        -Je sais, le coupa le roi. Ou est-il ?

        Il s’assit sur une chaise d’argent et le seigneur Jahir l’imita. En le regarda, Nahel se demanda furtivement s’il n’avait pas du sang de géant dans les veines. Car Jahir était un colosse. Mesurant plus de deux mètres, Son visage taillé à la serpe arborait une expression sévère. Ses yeux bleus aussi froids que la glace étincelaient sous ses sourcils broussailleux. Il gardait les cheveux ras, ce qui dégageait son cou de taureau.

        Avec un physique pareil, on aurait pu s’attendre à ce qu’il soit vêtu d’une lourde armure de plaque et maniant une hache de guerre sur le front. La tunique de velours bleu qu’il arborait semblait tout à fait incongrue.

        Jahir n’était pas un guerrier même s’il avait appris à se servir des armes comme tous les nobles. En revanche, c’était un brillant stratège et Nahel n’avais pas hésité à lui confier la coordination des espions.

        Les traits durs du seigneur se tordirent en une grimace à la question du roi.

        -C’est justement là le problème…

        Le jeune souverain haussa les sourcils.

        -Il est mort ?

        -Non. Enfin, je ne sais pas.

        -Mais qu’est ce qu’il se passe enfin ! Pouvez vous me donner une réponse clair et précise je vous pris. Ou se trouve cet espion ?

        Jahir soupira et désigna une table en bois précieux sur laquelle était posé divers bibelots : Une dague, deux améthyste taillé, une fleur tamen qui se balançait au bout de sa tige, faisant osciller ses pétale irisés, une statuette représentant un cavalier et un coquillage provenant le la mer de Ficy.

        -Et bien ? demanda Nahel.

        Le stratège se leva et revint avec la statuette en granite noir. De plus près, le roi remarqua qu’elle avait été taillée avec un si grand minutie qu’il voyait le rictus de terreur du cavalier.

        Il leva un regard interrogateur vers le seigneur qui déclara :

        -Voici votre espion.

        Le jeune monarque ouvrit grand les yeux et regarda successivement Jahir puis la statue. Au bout d’un moment, il éclata d’un rire nerveux.

        -Allons, vous me faite marcher n’est-ce pas ?

        -Pas du tout et cela m’inquiète…

        Nahel se leva brusquement, manquant de renverser sa chaise et se mit à arpenter la pièce de long en large. Il se tourna brusquement vers le stratège :

        -Comment est-il arrivé ici ?

        -A cheval. Quand les guetteurs l’on aperçu, ils ont dit qu’il s’était soudain figé puis avait rétréci. Voici le résultat…

        -Ce n’est pas Tyna… Qui alors ? Shihi ? Elle ne peut quand même pas…

        Le roi se laissa tomber sur sa chaise, soudain blême.

        -Majesté ? s’inquiéta Jahir.

        -Ce… ce n’est rien… c’est juste… La pire chose qui pouvait m’arriver ! S’exclama-t-il soudain hors de lui.

        Le seigneur se recula précipitamment. Il savait le caractère du roi changeant et colérique. Et que dans ses moments là, Il passait sa colère sur tous ceux qu’il voyait.

        -Excusez moi, se repris Nahel. Ces derniers jours ont été difficile.

        Il se releva et pris la statuette.

        -Je vais voir ce que je peux faire… Continuez à m’informer des rapports de vos espions.

        -Bien, Majesté.

        Le jeune homme sortit de la pièce. Dès que la porte fut refermée, il abandonna son attitude impassible et s’appuya contre le mur de pierre, soudain lasse. Il n’y avait qu’une seule personne capable de contrer le sort de Shihi. Quelqu’un qu’il n’avait pas vraiment envie de revoir… Mais il n’avait pas le choix.

        Revenant sur ses pas, il redescendit l’escalier et couru presque dans le couloir. Il ferma la porte d’or du grand salon et posa la statue sur une table d’ambre.

        Puis faisant les cents pas devant la table, il se mit à réfléchir.

        Si cet espion avait été transformé en une statue de granite, c’est qu’il avait rencontré Shihi, la seule à sa connaissance qui possédait un pouvoir aussi puissant à Oromois.

        S’il avait rencontré Shihi, il devait avoir d’autres informations… Il était donc capital qu’il retrouve sa forme ou du moins sa capacité à parler. Et Nahel ne connaissait qu’une seule personne qui soit capable de briser un sort aussi complexe. Le simple fait de devoir l’appeler le fit frémir, mais il n’avait pas le choix. Tyna avait admirablement manœuvré et le jeune roi sentait l’étau qui se refermait peu à peu sur lui.

      Avait-il le choix ? Devait-il appeler Via ?


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  • G- Fond d'écran

    j'en ai bavé pour la faire cette colo, mais je suis plutôt fière du résultat. Mais si quelqu'un à une technique pour faire des écailles, je suis preneuse! 


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  • G- Fond d'écran

    Il est pas très bien passé au scan... 


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  • Ces signatures représente certains perso de mon histoire. Mais je peu bien sur modifier le texte si elles vous intéresses. 

     

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    Très courte histoire écrite à partir de cette image

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